L’Algérie serait sur le point de rouvrir le gazoduc Maghreb-Europe, par le biais duquel elle livrai,t jusqu’au 31 octobre 2021, son gaz à l’Espagne en passant par le Maroc.
Selon le quotidien catalan “La Vanguardia”, la voisine de l’Est aurait favorablement accédé à une demande faite dans ce sens par le Roi Abdallah II de Jordanie au cours de la visite qu’il avait effectuée les 3 et 4 décembre 2022 dans le pays voisin.
Le journal ne cite pas de source, ce qui fait que l’information est naturellement à prendre avec des pincettes, mais si celle-ci se confirme elle marquerait un début de renouement des relations entre Alger et Madrid, justement en déliquescence à cause de la fermeture de ce gazoduc qui avait impacté partiellement l’approvisionnement espagnol en gaz, dans la mesure où c’est plus de 40% de cet approvisionnement qui était auparavant assuré par l’Algérie.
Toutefois, les deux capitales seraient loin de complètement accorder leurs violons, du fait du pas entrepris par le gouvernement espagnol en mars 2022 de commencer à considérer l’initiative pour la négociation d’un statut d’autonomie au Sahara marocain comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend autour de la région: la décision algérienne, initialement censée asphyxier le Maroc qui lui aussi puisait une partie de son gaz à travers Maghreb-Europe, avait surtout eu pour effet paradoxal de rapprocher le Royaume de sa voisine ibérique après près d’un an de froid. Toujours d’après “La Vanguardia”, la partie algérienne chercherait à faire revenir l’Espagne en arrière vis-à-vis de l’intégrité territoriale du Maroc. Ce que le pays européen ne serait pas disposé à faire.
“L’Espagne est beaucoup plus intéressée aujourd’hui par la relation avec le Maroc qu’avec l’Algérie car ils partagent beaucoup plus d’intérêts,” a notamment déclaré à “La Vanguardia” l’expert Lurdes Vidal, qui a cité comme intérêts concrets la migration, les frontières, la sécurité et la pêche.
Qu’elle choisisse de continuer à se passer de Maghreb-Europe ou qu’elle le relance, l’Algérie paraît en tout état de cause perdante sur les différents tableaux.