Aussitôt annoncée l’ouverture de l’espace aérien et maritime marocain pour accueillir, cet été, les Marocains du monde, plusieurs difficultés se sont dressées devant l’opération Marhaba 2021.
Ce sont d’abord les compagnies de transport aérien et maritime qui sont montées au créneau, saisissant cette opportunité pour gonfler à bloc leurs tarifs afin de compenser, d’un seul trait, les pertes qu’elles ont subies depuis l’apparition de la pandémie du Covid 19.
Ensuite, l’exclusion des ports espagnols de l’opération Marhaba, ont réduit le choix pour les MRE, entre les ports de Sète, en France, et celui de Gênes en Italie.
Ainsi, les Marocains du monde se sont trouvés devant le dilemme d’un voyage par avion, par bateau ou en voiture, mais avec beaucoup moins d’options que les années précédentes, et dans un contexte sanitaire particulier, mais surtout face à une flambée des prix des billets d’avions et de ferrys, toutes compagnies confondues, y compris celles nationales.
L’opération Marhaba 2021 semblait ainsi compromise par le fait que la grande majorité de notre communauté Marocaine résidant à l’étranger se trouvait impuissante face aux conditions draconiennes imposées par les compagnies de transport qui se sont révélées être de véritables sangsues, profitant de l’aubaine des vacances pour imposer des conditions handicapantes, sachant que nos MRE n’avaient d’autres choix que celui de se soumettre à leurs conditions tarifaires exorbitantes , ou annuler, purement et simplement, dans la souffrance, leurs vacances au Maroc, ce qui semblait constituer le dernier souci des responsables de ces compagnies voraces.
Fort heureusement, ces difficultés déconcertantes, décourageantes, voire handicapantes pour la quasi-totalité des braves familles Marocaines du Monde, ne sont passées inaperçues aux yeux du Roi Mohamed VI qui a aussitôt réagi pour donner, dimanche dernier, Ses hautes instructions aux autorités compétentes et à l’ensemble des intervenants dans le domaine du transport, afin d’œuvrer à la facilitation à nos braves MRE, leur retour au pays à des prix abordables et à des conditions favorables.
Aussitôt dit, aussitôt fait !
Concernant les tarifs draconiens imposés par les transporteurs, citons l’exemple d’un vol Paris-Tanger pour deux adultes et deux enfants, qui était affiché à 1 360 euros avec la compagnie aérienne Transavia, auxquels il fallait ajouter 36 euros pour 20 kg de bagages en soute. Pour ce même trajet, le prix passait à 1 399 euros avec la compagnie aérienne nationale Royal air Maroc, incluant un bagage en soute de 23 kg.
Pour la même configuration de deux adultes et deux enfants, depuis l’aéroport de Bruxelles à destination d’Oujda, ce prix s’élèvait à 1 159,96 euros avec la compagnie belge TUI fly.
Concernant un vol reliant Madrid à Tanger, le prix atteignait 565,88 euros, avec la compagnie aérienne nationale Royal Air Maroc.
Si l’avion a l’avantage de proposer un trajet d’une durée très courte, il faut toutefois prendre en compte que le poids des bagages est limité. De plus, une fois arrivés, les voyageurs devront louer une voiture pour se déplacer, au tarif de 20 à 30€ par jour.
Si l’on part en voiture personnelle, les ports espagnols étant exclus de l’opération Marhaba, les voyageurs doivent effectuer la traversée maritime depuis la France (via Sète) ou l’Italie (Gênes), avec au préalable le trajet en voiture pour s’y rendre depuis le pays d’accueil.
Ainsi, au départ de Paris vers Sète, on parcourt 720 km sur autoroute, à un coût estimé à 112 euros (48 euros de péage et 64 euros de carburant).
Vers Gênes, la durée du trajet de 912 km coûtera 224 euros dont 137 euros de péage et 87 euros de carburant.
Au départ de Bruxelles et à destination de Sète (1 040 km), le coût sera de 203 euros (dont 73 euros de péage et 95 euros de carburant).
Le trajet Bruxelles-Gênes (1014 km) sera d’un coût de 196 euros (dont 26 euros de péage et 97 euros de carburant).
Vient ensuite le trajet maritime, toujours calculé pour quatre personnes (deux adultes et deux enfants) : depuis le port de Gênes, il faut compter 1 323,60 euros pour une traversée qui dure 50 heures : depuis le port de Sète, la traversée de 45 heures vers Tanger Med, coutera 1 473 euros.
Une traversée Sète-Nador qui dure 40 heures, était proposée à 1 272 euros.
Ainsi, bien que chaque moyen de transport présente ses avantages (rapidité, confort) et ses inconvénients (durée, fatigue, ou limitation de bagages) et son éventail tarifaire en cette haute saison, l’avion paraît comme le moyen le plus économique, sachant que la combinaison voiture-bateau dépasse les 1 400 euros pour un voyage depuis Paris.
A noter qu’en plus des frais précités, les voyageurs doivent aussi prévoir des dépenses liées au Covid-19 (PCR, gels, masques,…).
Cette simulation ne concerne évidemment que l’aller simple.
Devant cette situation déconcertante , décourageante et dissuasive, le Roi Mohammed VI a donné, dimanche dernier, Ses hautes instructions aux autorités compétentes et à l’ensemble des intervenants dans le domaine du transport, afin d’œuvrer à la facilitation à nos braves MRE, leur retour au pays à des prix abordables
A ce propos, un communiqué du Cabinet royal rappelle que ces instructions interviennent dans le cadre de la «très haute sollicitude dont le Roi Mohammed VI a toujours entouré les membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger, et de l’attention royale permanente à la continuité de leur attachement à la mère-patrie».
Dans ce cadre, le Souverain a ordonné à l’ensemble des intervenants dans le domaine du transport aérien, en particulier la compagnie Royal Air Maroc, ainsi qu’aux différents acteurs du transport maritime, de «veiller à pratiquer des prix raisonnables qui soient à la portée de tous, ainsi que d’assurer un nombre suffisant de rotations, afin de permettre aux familles marocaines à l’étranger de rentrer au pays et renouer avec leurs familles et proches, particulièrement dans le contexte de la pandémie du Covid-19».
De même, le Roi a exhorté tous les opérateurs du tourisme, aussi bien dans le domaine du transport que de l’hôtellerie, à «prendre les dispositions nécessaires afin d’accueillir les membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger dans les meilleures conditions et aux meilleurs prix», conclut le communiqué.
Concernant l’accueil de nos MRE dans les ports et les aéroports du royaume, la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Marocains résidant à l’étranger a indiqué le mardi 11 mai, à la Chambre des conseillers, que, faute d’une reconduction de l’opération Marhaba habituelle, le Maroc enclenchera une vaste opération exceptionnelle pour recevoir les MRE, ce été, en fonction de la situation épidémiologique dans les pays d’accueil et surtout ceux de transit, la plupart de ces pays se trouvant aujourd’hui en situation de confinement et n’ont encore pas tranché sur les modalités devant accompagner une éventuelle ouverture des frontières.
Parmi les décisions prises sur instructions royales, la compagnie nationale de transport aérien, Royal Air Maroc a mis en place une offre spéciale à des prix abordables pour le plus grand bonheur des Marocains résidant à l’étranger.
Plus de 3 millions de sièges pour vols aller-retour sont réservés à l’opération Marhaba 2021 qui s’étalera du 15 juin au 30 septembre.
En détail, une famille de quatre personnes souhaitant rallier le Maroc en provenance d’un pays européen devra s’acquitter d’un total de 388 euros, soit 97 euros par personne. Si la famille est composée de trois personnes, le prix augmente à hauteur de 120 euros l’unité.
Il faut prévoir 500 euros pour les MRE en provenance du continent américain, et 240 euros pour ceux en provenance de la Turquie ou de la Russie.
S’agissant de la Tunisie, le prix est de 120 euros, 30 euros de moins qu’un vol arrivant d’Egypte.
En revanche, si vous venez seul ou accompagné d’une personne, il vous faudra débourser 150 euros (Europe), 600 euros (Amérique), 300 euros (Afrique, Turquie, Russie), 150 euros pour les MRE arrivant de Tunisie et 200 euros pour ceux d’Egypte.
Autre élément important, les voyageurs sont dans l’obligation de payer leurs billets au comptant, sans possibilité d’utiliser des avoirs antérieurs.
A souligner également que ces billets ne sont pas remboursables et encore moins échangeables.
Pour ce qui est des conditions d’accès au territoire national, elles seront vérifiées au moment de l’embarquement.
Ainsi, les MRE en provenance d’un pays de la liste A ne sont plus dans l’obligation de présenter un test PCR, Désormais, il leur suffira de présenter un pass vaccinal ou un certificat de vaccination.
En l’absence d’un certificat de vaccination ou d’un pass vaccinal, un test PCR de moins de 48 heures est requis.
En outre, une fiche sanitaire du passager, téléchargeable en ligne et distribuée à bord de l’avion ou du navire, doit être dûment renseignée par les voyageurs. Ce document comporte plusieurs informations comme l’adresse du passager, ses numéros de téléphones pour le localiser en cas de besoin lors des jours qui suivent son entrée sur le sol marocain. Ce document ne sera pas demandé aux passagers de la liste B, au même titre que l’autorisation exceptionnelle accordée par les services consulaires, qui n’est plus exige.
En revanche, l’isolement de 10 jours est toujours ,nécessaire, à la charge du voyageur, dans des structures hôtelières dédiées, tout comme un test PCR négatif datant de moins de 48 heures, exigible à l’embarquement,.
Voici les pays de la liste B : Afghanistan, Mali, Algérie, Mauritanie, Angola, Mexique, Argentine, Namibie, Bahreïn, Népal, Bangladesh, Nicaragua, Bénin, Niger, Bolivia, Oman, Botswana, Ouganda, Brésil, Pakistan, Cambodge, Panama, Cameroun, Paraguay, Cap-Vert, Pérou, Chili, Qatar, Colombie, République centrafricaine, Congo, République Démocratique Populaire de Corée (Nord), Congo (RDC), Seychelles, Cuba, Sierra Leone, Emirats Arabes Unis, Somalie, Eswatini, Soudan, Guatemala, Afrique du Sud, Haïti, Sri Lanka, Honduras, Sud Soudan, Inde, Syrie, Indonésie, Tanzanie, Iran, Tchad, Irak, Thaïlande, Jamaïque, Togo, Kazakhstan, Ukraine, Kenya, Uruguay, Kuwaït, Venezuela, Lesotho, Vietnam, Lettonie, Yémen, Liberia, Zambie, Lituanie, Zimbabwe, Madagascar, Malaisie, Malawi, Maldive.
par le Dr Abdelhak BAKHAT