Tanger, 6 décembre 2022. Il est très exactement 18h30, et la température dans les cafés, restaurants, et autres lieux où les supporters de l’équipe nationale se sont regroupés pour vivre la rencontre opposant les Lions de l’Atlas contre l’équipe d’Espagne est explosive. « On va y arriver, on va le faire ! », s’exclame Said, gérant d’une laiterie près du cinéma Roxy, où nous avons également vécu ce huitième de finale épique. Les yeux rivés sur l’écran, il espère une victoire du Maroc qui tarde à se dessiner. Quelques minutes plus tard, c’est le cœur littéralement en feu, battant la chamade et les mains ne tenant plus en place que ce dernier vit la séance des tirs au but à laquelle les deux équipes sont contraintes de se plier faute de n’avoir pu faire la différence lors des prolongations. « Nous n’avons plus le droit à l’erreur, allez Bounou ! Allez Hakimi », crie cette fois ci Saïd, comme pour calmer l’anxiété qui l’envahit au fil des secondes.18H45, les filets du gardien de la sélection nationale espagnole tremblent de manière décisive, Hakimi vient de plier le match ! « Ça y est, c’est fait ! On est qualifié », se réjouit Said, qui a du mal à contenir son émotion. La dizaine de supporters qui a partagé ce moment dans son échoppe exulte, et se dirige dans la rue adjacente au pas de course. Très vite, une clameur assourdissante envahit les alentours de la petite laiterie, puis se propage dans toutes les rues.
La ville de Tanger, à l’image de toutes les villes du Maroc, est métamorphosée, enrobée dans une allégresse indescriptible. Ici et là on crie, on danse, on pleure. « C’est la première fois que le Maroc atteint les quarts de finale d’une coupe du monde, c’est historique, bravooo. Sir ! Sir ! Sir ! Sir !», s’exclame Hassan, un adolescent, se dirigeant vers la place des nations, un drapeau enserrant son cou, et les yeux inondés de larmes. A ses côtés, au milieu de klaxons des automobilistes, quelques jeunes hommes, femmes et vieux scandent en cœur « Hadi Bidaya ! mazal ! mazal ! ». Tous vivent l’instant à pleine énergie. « Ce match fut difficile et stressant, mais au final nous avons réussi ; Nous avons réussi ! Notre équipe a réussi, c’est mieux que lors de la coupe du monde en Russie !», rappelle Mouhcine, au milieu de la foule, avant de soulever notre bras, et d’exécuter quelques pas de danser. Sa joie communicative fait grossir la foule à nos côtés ; Cette joie de la victoire sera entretenue jusque tard dans la nuit, en attendant ce Samedi où les hommes de Regragui affronteront le Portugal pour une place en demi-finale. Une autre occasion pour les lions de l’Atlas de marquer l’histoire du football. Nous y croyons !
Sali B.