Le discours royal adressé au parlement depuis le palais royal de Rabat, en milieu d’après-midi du vendredi 9 octobre 2020, était focalisé sur une priorité à la résilience économique et sur un nouveau contrat social, avec la mise en exergue de trois axes directeurs.
Le premier intéresse « le plan de relance économique » placé en tête des priorités de l’étape actuelle. Cela passe par le soutien des secteurs productifs et en particulier des PME. Les mesures à prendre seront l’objet d’un «cadre consensuel national» avec l’implication de l’Etat et des partenaires sociaux et économiques, sachant que la crise du Covid 19 a révélé un ensemble de dysfonctionnements, de déficits et elle a eu un impact négatif sur l’économie nationale et l’emploi.
Cette crise étant généralisée, l’approche royale interpelle tout le monde, Etat, parlementaires, financiers et divers partenaires, à se hisser au niveau de l’étape actuelle au service de l’intérêt supérieur de la Nation.
« A cet égard, Nous plaçons le plan de relance économique en tête des priorités de l’étape actuelle. De fait, ce plan vise à soutenir les secteurs productifs, notamment le tissu des petites et moyennes entreprises: il a pour objet de rehausser leur capacité à investir, à créer des emplois et à préserver les sources de revenu » a affirmé le Roi Mohammed VI, rappelant qu’un gros effort a été déjà consenti par l’Etat pour le soutien aux entreprises sur la base d’un dispositif de prêts garantis qui ont bénéficié à plus de 20000 entreprises, ayant nécessité une enveloppe de 26 milliards de dirhams.
« Ces efforts doivent se poursuivre, aujourd’hui, tant par les banques et la caisse centrale de garantie que par les entreprises et leurs associations professionnelles » dira le Souverain, rappelant la conjoncture exceptionnelle que traverse le Maroc sous la pandémie du Coronavirus qui impose une redoutable crise avec un impact qui va se prolonger dans les prochains mois et même au-delà, engendrant de persistantes conséquences sanitaires, économiques, sociales et psychologiques.
« Dans ces conditions, pour préserver la santé et la sécurité des citoyens, il est primordial de faire preuve d’une opiniâtre vigilance et d’un engagement résolu en apportant au secteur sanitaire un soutien indéfectible. Il importe d’œuvrer, concomitamment, à la stimulation de l’activité économique et au renforcement de la protection sociale » dira le Souverain.
Soulignant les défis qu’il faudra surmonter, le Roi a annoncé la mise en place d’un Fonds de 15 milliards de dirhams appelé «Fonds Mohammed VI pour l’investissement » ; une institution qui aura « la personnalité morale et des structures managériales adéquates, en faisant un modèle de bonne gouvernance, d’efficience et de transparence.
Ce Fonds spécial a pour objet de rehausser la capacité des secteurs productifs ; à investir, à créer des emplois et à préserver les sources de revenu.
Partant de là, l’allocation des crédits par ce nouveau Fonds sera un facteur d’incitation des partenaires marocains et internationaux à accompagner les interventions dans de nombreux domaines (restructuration industrielle, innovation et activité à fort potentiel, PME, tourisme, etc), avec une attention particulière à l’agriculture qui occupera une place prioritaire dans la relance économique envisagée, avec la mise en œuvre d’une stratégie de promotion du monde rural.
Pour le Roi Mohammed VI, l’un des leviers-clés en sera « l’opération de mobilisation d’un million d’hectares de terres agricoles collectives au profit des investisseurs et des ayants droit ». L’estimation faite des investissements attendus dans le cadre de ce projet est de l’ordre de 38 milliards de DH, soit pratiquement l’équivalent de deux points supplémentaires du PIB, favorisant d’« importantes créations d’emplois au cours des prochaines années», dira le Souverain.
Le deuxième axe du discours royal fait référence à la promotion du secteur social, à travers un projet national majeur s’articulant autour de quatre lignes de force et de mesures d’opérationnalisation.
1- Extension, au plus tard à la fin 2022, de la couverture médicale obligatoire ;
2 – Généralisation des allocations familiales dont vont bénéficier près de sept millions d’enfants en âge de scolarité et qui intéresse trois millions de familles ;
3 – Elargissement de la base d’adhésion au système de retraite en intégrant cinq millions de personnes dans la population active qui ne bénéficie d’aucune pension ;
4 – Généralisation de l’accès à l’indemnité pour perte d’emploi pour des Marocains justifiant d’un emploi régulier.
Le pilotage innovant et efficace de ce projet se fera sur la base d’une concertation élargie à l’ensemble des partenaires. A terme, il est prévu un organe unifié en charge de la coordination et de la supervision des régimes actuels de protection sociale.
Le troisième et dernier axe du plan de relance, concerne l’exigence d’une nouvelle gouvernance publique, corrélée à la reddition des comptes, un principe consacré par la Constitution, impliquant l’État ainsi que les partenaires économiques et sociaux et se fondant sur le principe de corrélation entre droits et obligations.
Il est ainsi prévu des réformes portant sur les institutions de l’Etat et des entreprises publiques pour en faire « un levier de développement et non un frein » a indiqué le Roi. Une manière d’insister sur « la reddition des comptes ».
Pourvu que tout le monde ait compris le message… !
D’autre part, l’autre constat réconfortant qui s’impose, c’est celui de relever que dans cette nouvelle démarche royale de relance économique, le Citoyen occupe une bonne place en matières d’emploi de santé et d’indemnisations diverses… !