par Abdellatif AMIRI (1)
Il y a encore quelques semaines, notre destinée nous semblait, sans crainte manifeste, assurée par des progrès constants, prometteurs d’un avenir qui nous prédestinait à aller dans le meilleur des mondes. Non, non pas pour tous, loin de là, car les laissés pour compte, les victimes issues de diverses minorités, les faibles en somme, se voient exclus de tout partage de la richesse produite et des progrès obtenus.
I) Les raisons :
1) Absence d’esprit de solidarité qui accentue les positionnements égoïstes et les archétypes mercantiles qui caractérisent les puissants et signent l’échec cinglant d’une telle société. Ceci, bien entendu, provoque désastre et malheur de ceux qui sont exposés et encore davantage de ceux qui se trouvent en bas de l’échelle..
2) Par ailleurs, à ces fléaux conséquences du comportement irresponsable humain et comme s’ils n’étaient pas assez tragiques, on leur a adjoint un cataclysme au demeurant plus terrifiant et ravageur : la destruction graduelle de notre planète !
3) La croissance à outrance et la recherche de profits exponentiels sont devenus les lois des puissants. Ainsi les contrecoups dramatiques surgissent rapidement : Les espaces naturels réduits à des peaux de chagrin provoquent la disparition progressive de la flore et de la faune.
4) Les richesses de sous-sols sont exploitées avec frénésie et gaspillées, créant de la sorte désolations et destructions de sites naturels et leur altération au niveau des paysages.
Et plus grave encore les populations sont irrémédiablement contaminées et sacrifiées.
5) La surconsommation initiée par des doctrines de marketing et autres subterfuges du sacrosaint management, accentue la désorganisation et la malnutrition des populations et crée des surplus de déchets de plus en plus indestructibles et comminatoires.
6) La production industrielle et l’activité agricole intensive de moins en moins contrôlées par les instances idoines, engendrent une pollution vertigineuse.
Nous sommes désormais au bord du gouffre et de l’irréversible!
Soudain apparaît un « micro-organisme » a priori insignifiant sans danger puisque inconnu de nos savants. Et très rapidement impose sa règle du jeu et nous fait comprendre que nos systèmes pluriels et contradictoires sont aussi inefficaces les uns que les autres.
Nos idéologies qui opposent les uns aux autres sont aussi dévastatrices et accentuent l’ingérence plutôt que la solidarité et les conflits au lieu de l’entente pacifique mondiale.
Notre planète a atteint donc les limites du supportable et les signes précurseurs du chamboulement climatique se font sentir doucement mais sûrement…
II) Les solutions
Mais, comme l’illustre parfaitement le proverbe « A quelque chose malheur est bon »,
en ces temps difficiles, au-delà des désarrois des malades, des drames vécus par les familles de victimes, des angoisses créées par l’ambiance de la pandémie et le
mal- être produit par le confinement, quelques points positifs sont à tirer de cette situation funeste :
A) Au niveau économico-politique :
1) Revoir, de fond en comble, les relations en termes de solidarité et de coopération entre les nations au niveau mondial.
2) Mettre en place des programmes de coordination au niveau scientifique, éducation, économie et culture.
3) Remettre en cause les principes en vigueur actuels de la croissance. Prôner plutôt l’amélioration significative et égalitaire des niveaux de vie des peuples, la mise à niveau de leur instruction et combattre les privilèges de toute sorte.
4) Faire preuve d’audace et d’ingéniosité. Bien évidemment, Il ne s’agit pas là de se rallier à telle ou telle doctrine idéologique connue et qui, de toute façon, a montré ses limites. L’idée est maintenant d’innover afin de créer les conditions d’un monde pragmatiquement meilleur qui prône la paix et le bonheur de tous.
5) En outre et comme cela a été indiqué plus haut, il faut proscrire le système de la croissance effrénée et dommageable au grand nombre. Le nouveau principe doit être basé sur l’épanouissement de l’humain en harmonie parfaite avec son environnement naturel.
B) Au point de vue environnemental :
Le mot est dit : « ENVIRONNEMENT », que d’inconscience, d’égoïsme et de folies dont l’Homme a excellé pour détruire autour de lui. Il a provoqué ainsi le déclin considérable du monde animal et s’approche inexorablement de sa propre extinction. L’alarme est déclenchée depuis un bon moment déjà, il est grand temps d’AGIR maintenant.
Parmi les quelques remèdes (il y en a d’autres, évidemment…) à prodiguer à notre monde sinistré et pourquoi pas justement s’inspirer de ce qui se produit autour de nous, en cette période de confinement planétaire :
1) D’après des images satellites les zones habituellement très polluées sont maintenant plus transparentes et moins atteintes. (A Pékin, par exemple, le ciel n’a jamais été aussi bleu…)
2) Tout récemment les mesures de certains polluants toxiques particulièrement concernant de grandes agglomérations, sont en baisse.
3) Les témoignages affluent pour confirmer la baisse des nuisances sonores (donc de bruits au quotidien) très souvent remplacées par les chants d’oiseaux.
4) Le quasi-arrêt des circulations automobiles et autres engins a permis une respiration meilleure et un odorat qui s’améliorent chez un grand nombre.
5) Une certaine faune semble se réapproprier les parcs et espaces citadins au grand plaisir des observateurs.
6) Enfin, une limpidité des milieux aquatiques voit le jour (on parle de l’eau de plus en plus claire des carneaux de Venise entre autres..)
Et ce bilan aux attraits écologiques très prometteur d’espoirs n’est le fruit que du début des confinements !
Alors, étant donné toutes les menaces et inconvénients que nous subissons au quotidien et considérant par ailleurs les avantages escomptés que nous tirons de ce confinement
POURQUOI NE PAS INSTAURER CE CONFINEMENT DÉFINITIVEMENT QUELQUES JOURS PAR MOIS.
Ceci bien évidemment à l’échelle mondiale et tout le moins jusqu’à ce que nos savants et stratèges trouvent des solutions drastiques à ce réchauffement climatique qui nous hante et menace notre survie.
.. A MÉDITER SÉRIEUSEMENT.
(1) A propos de l’auteur de l’article :
Abellatif AMIRI qui réside à Paris, est né à Tanger et fait ses études universitaires en France : Maîtrise en économie + Ecole de Commerce
Il s’ intéresse à la géopolitique internationale qui, affirme-t-il, a toujours dicté les stratégies du business mondial, ce qui lui a permis d’acquérir un certain goût pour l’écriture de textes économico-politiques.