Scission, plus dissolution, est égal au Parti socialiste. Les dissidents du CNI et les dissous «malgré eux» du PSD se retrouvent aujourd’hui sous la bannière du PS. «Les deux sensibilités se rejoignent essentiellement dans leur refus de toute concess
En 1999 il est élu secrétaire général du PSD, avant de faire partie du comité central en 2001.
Membre du bureau de l’association nationale des professeurs agrégés, il est membre fondateur du mouvement des initiatives démocratiques, secrétaire général du réseau marocain de consommation et membre du comité national de la fédération nationale d’appui aux réformes et aux initiatives locales.
Abdelbassir Smaali est célibataire.
• Notre présence à Tanger, en toute objectivité, je peux la qualifier de moyenne.
• Ce sont les camarades Abdeslam Bensalah et Abdellatif Bakkacha qui ont été retenus comme têtes de liste ; le premier pour Tanger- Assilah et le second pour Fahs- Anjra.
• Je n’ai observé chez M. Abdeslam Bensalah qu’une volonté conciliante et une disposition permanente au dialogue et au consensus.
• Nos camarades au CNI ont beaucoup souffert d’une gestion autoritariste, aussi bien au sein du parti que du syndicat (CDT).
• En ce qui conce
e la dissolution du PSD ; elle a été préparée à l’insu des bases par nos ‘’amis’’ du bureau politique.
• Le PS a mis en place une commission électorale centrale dirigée par le vice- secrétaire général Mustapha Mchich El Alami.
• RGD : Notre vocation unioniste est évidente, à tel point que nous ne considérons pas étrangers à ce rassemblement.
• La démocratisation des institutions est un ouvrage de longue haleine qui exige la participation effective, malgré les difficultés du moment.
• La démocratisation des institutions et un ouvrage de longue haleine qui exige la participation effective, malgré les difficultés du moment.
• Si nous ne voulons pas d’une démocratie de façade…nous devons nous investir dans le champ politique au lieu de le déserter.
Q : Le Parti socialiste (PS) vient de célébrer son congrès provincial le 20 mai de
ier. Il s’agit de la première structuration locale de ce ‘’nouveau’’ parti issu de la dissolution du PSD (Parti socialiste démocrate) et de la scission au sein du CNI (Congrès national ittihadi). Comment évaluez-vous – suite à cette rencontre – votre présence ici à Tanger ?
R : En effet, le PS a tenu le dimanche 20 mai de
ier son congrès provincial sous le slogan de l’intégration de deux sensibilités relativement proches : d’une part, les membres de l’ancien CNI, et d’autre part, les camarades du PSD qui n’ont rejoint aucun parti après la dissolution proclamée par le bureau politique de ce parti. Ces deux sensibilités, qui se rejoignent essentiellement dans leur refus de toute concession au détriment des principes de la démocratie inte
e, se sont retrouvées donc unies au sein du PS, afin de continuer à militer pour la démocratisation du pays et le parachèvement de la consécration des valeurs de liberté, d’égalité, de respect des droits humains… Ce congrès avait été précédé de la mise en place de deux commissions, l’une pour la préparation du congrès en question, et l’autre devait se charger des propositions des candidatures du PS dans la perspective des élections législatives du 7 septembre prochain.
Pour ce qui est de notre présence à Tanger, en toute objectivité, je peux la qualifier de moyenne, avec cette nuance que la majorité des militants de l’ancien PSD ont rejoint le PS. Nous avons du pain sur la planche.
Q : Et pour l’apport émanant de l’ancien CNI ?
R : Il est difficile de donner un chiffre exact. Je peux néanmoins me hasarder à dire sans exagération que, numériquement, cet apport est de l’ordre de 50% par rapport aux bases du CNI antérieur. Ce qui est tout de même important.
Q : Si j’ai bien compris, vous avez donc tranché dans les candidatures. Qui sont officiellement les têtes de listes pour Tanger Assilah et Fahs Anjra ?
R : La commission ad hoc qui a travaillé sur la question pendant un mois, en examinant les grilles d’évaluation adoptée à cet effet a présenté ses propositions au congrès provincial qui a tranché. Ce sont les camarades Abdeslam Bensalah et Abdellatif Bakkacha qui ont été retenus comme têtes de liste ; le premier pour Tanger- Assilah et le second pour Fahs- Anjra.
Q : Les détracteurs de Abdeslam Bensalah, considéré comme l’un des ‘’artisans’’ de la scission au sein du CNI, lui reprochent son autoritarisme et l’accusent justement de ne pas trop respecter cette démocratie inte
e que vous mettez en avant au titre des affinités que se partagent les deux composantes de l’actuel PS.
R : Comme vous le savez, je proviens de l’ancien PSD. Or, depuis l’avènement du PS, je peux vous assurer que, bien au contraire, je n’ai observé chez M. Abdeslam Bensalah qu’une volonté conciliante et une disposition permanente au dialogue et au consensus. À tel point que le comité provinciale est composé dans ses deux tiers de militants du PSD.
Q : L’emblématique local de Souk Dakhel (Petit socco) s’est converti en siège du PS à Tanger, après avoir été celui du CNI et surtout de l’USFP. Encore une fois c’est Abdeslam Bensalah qui est pointé du doigt pour avoir été impliqué profondément dans les deux scissions. D’ailleurs une procédure judiciaire est en cours depuis longtemps, engagée par l’USFP qui a été délogé le premier.
R : Je connais vaguement l’histoire de ce litige. Vous dîtes qu’il y a une procédure judiciaire en cours. C’est parfait. Laissons la justice faire son travail. Ce que je peux confirmer, c’est que ce local est le siège du PS dans l’actualité.
Q : Est-il vrai que le matériel informatique et de confection obtenu par l’ancienne CDT suite à un partenariat dans le cadre du programme de financement européen Interreg est utilisé dans ce local à des fins lucratives ? Pour tout vous dire, des rumeurs circulant en ville parlent d’un cybercafé et d’une petite unité de production qui sous-traiterait des commandes pour des entreprises de la place.
R : C’est absolument faux. Il n’y a aucun cybercafé dans le local. Par contre, j’ai vu que les machines à coudre servent à une activité de formation professionnelle. Les bénéficiaires paient une modique somme mensuelle (50 dhs) et les recettes permettent de s’acquitter du loyer et les charges.
Q : D’aucuns affirment que la naissance du PS – après le divorce au sein du CNI et de la CDT, et la dissolution du PSD – relèverait beaucoup plus de conflits personnels que de divergences politiques. Comment fonctionne le PS après la rupture avec le CNI en général ?
R : Ce qui est certain, c’est que nos camarades au CNI ont beaucoup souffert d’une gestion autoritariste, aussi bien au sein du parti que du syndicat (CDT). À un moment donné, ils ont décidé de faire la valise. Personnellement je n’ai pas vécu avec eux ce calvaire pour vous dire si, oui ou non, il y avait des intérêts individuels en jeu. Mais je suis à même de me prononcer, en connaissance de cause, en ce qui conce
e la dissolution du PSD ; elle a été préparée à l’insu des bases par nos ‘’amis’’ du bureau politique. À cet égard, les ambitions personnelles ont prévalu sur l’intérêt général, c’est un fait indéniable.
ENTRETIEN :
Ceci étant, le PS, depuis son avènement en octobre 2006 à ce jour, a pu mettre en place toutes ses structures : bureau politique, conseil national, mouvement des femmes socialistes, mouvement de la jeunesse socialiste, sans oublier la restructuration des instances régionales, provinciales et locales à travers tout le pays. La contribution des nouvelles potentialités qui ont rejoint le PS a été décisive dans l’éclatante réussite de cette opération, il faut le dire. J’ajouterai que le PS dispose depuis octobre 2006 d’un organe, bimensuel pour le moment : « Al Minbar Al Ichtiraki´´.
Q : Doit on en déduire que vous êtes optimistes en ce qui conce
e les résultats du scrutin de septembre ?
R : Nous sommes plutôt réalistes. Notre parti est fortement présent dans certaines régions comme Gharb Cherarda, Meknès Tafilalet, dans les provinces sahariennes, alors que notre présence est moyenne voire assez bonne dans l’oriental et dans la région Tanger – Tétouan. Le PS a mis en place une commission électorale centrale dirigée par le vice- secrétaire général Mustapha Mchich El Alami. Cette commission travaille depuis quelques mois déjà à assurer la coordination des efforts en vue de permettre au parti d’avoir une bonne représentation au sein du parlement ; une représentation digne de la grandeur des idéaux de liberté, de démocratie et de justice sociale auxquels nous aspirons pour notre peuple.
Q : Que ressentez-vous d’être restés exclus du RGD (Rang de la gauche démocratique, composé du PSU, du PADS, du CNI et d’Annahj Addimocrati) ?
R : Notre secrétaire général, le professeur Abdelmajid Bouzoubaâ est l’un des signataires du pacte du RGD. Vous allez me dire qu’il l’a été en tant que dirigeant de l’ancien CNI, c’est vrai. Mais, c’est vous dire que notre vocation unioniste est évidente, à tel point que nous ne considérons pas étrangers à ce rassemblement.
Q : Il est évident que la présence de l’ancien/nouveau CNI dans ce rassemblement explique votre présence sur le banc de touche.
R : Effectivement, la situation à cet égard est embarrassante, d’une certaine manière. Ce qui n’empêche pas cependant nos idées de se rejoindre sur bien des questions.
Q : Dans cette alliance du RGD, Annahj Adimocrati est resté aussi sur le banc de touche, à sa manière. Son appel au boycott est l’une des fausses notes de cette union. Quel impact risque d’avoir cet appel, conjugué à la décision similaire émanant du mouvement islamiste Al Adl Wal Ihssane ?
R : J’estime que la démocratisation des institutions et un ouvrage de longue haleine qui exige la participation effective, malgré les difficultés du moment. Il est décevant par exemple de voir comment les grands partis au gouve
ement acceptent le seuil des 6% pour la liste nationale des femmes, sachant pertinemment que ce n’est pas de cette manière qu’on pourra avancer dans le sens d’une ‘’vraie discrimination positive’’ en faveur des femmes et mettre fin à leur exclusion du champ politique. Mais il ne faut pas baisser les bras et donc travailler pour dans les institutions.
Toujours au chapitre des déceptions, il y a beaucoup à faire pour satisfaire les exigences d’un peuple avide de démocratie et de liberté. Les politiques développées jusqu’à présent demeurent en deçà des attentes des citoyens. Mais est-ce que le boycott est la solution, si on veut faire changer les choses ? Certainement pas, avec mes respects pour tous ceux qui pensent le contraire. Les partis politiques ont cette responsabilité, celle de convaincre les gens de sortir de leur indifférence, de se sentir conce
és et de le signifier dans les u
es. Mais ce n’est pas que le rôle des partis, c’est aussi celui du tissu associatif civil qui, jusqu’à présent, demeure assez timide en la matière.
Quant à la Jamaâ d’Al Adl Wal Ihssane, je suis de ceux qui pensent qu’elle devrait emprunter la voie normale pour défendre son projet de société, se convertir en parti politique et se faire valoir, selon les dispositions légales, comme représentante d’une frange de la société.
Q : Les pronostics donnant le PJD comme vainqueur des législatives vous inquiètent-ils ?
R : Non. D’abord la constitution et les lois en vigueur ne permettent absolument pas qu’il y ait un parti unique au Maroc. Et puis, il est impossible qu’un parti puisse obtenir la majorité absolue. Quant aux sondages que vous évoquez, je ne serai pas le premier, ni le de
ier à mettre en doute leur crédibilité.
Q : Sur quels points précis le PS mettra-t-il l’accent lors de la campagne électorale ?
R : Nous avons un programme qui sera présenté aux citoyens, contenant des propositions concrètes surtout en ce qui conce
e l’aspect social et les services publics. Mais les questions économiques ne seront pas en reste. Nous voulons que les Marocains se réconcilient avec la politique et les institutions, malgré les carences actuelles. Les choses peuvent changer si on s’y met. Si nous ne voulons pas d’une démocratie de façade, pour reprendre une expression devenue très courante de
ièrement, nous devons nous investir dans le champ politique au lieu de le déserter. Il n’y a pas d’autre alte
ative.
Q : La question de la fin est relative à l’Expo 2012, comme vous le savez. Appuyez- vous la candidature de Tanger pour l’organisation de cette manifestation inte
ationale ?
R : Évidemment, cela va de soi. Je ne comprends qu’on ne puisse pas appuyer un tel projet dont les retombées positives sur le plan économique et social sont évidentes. Quels que soient les réserves qu’on peut émettre sur certaines conduites dans l’opération promotionnelle, ou autres critiques sur la gestion du dossier, cela ne change rien au soutien haut et fort que nous portons à cette candidature.
Entretien réalisé par
ABDEL ILAH ABBAD
abbadabdel@gmail.com