Conférence scientifique à Tanger sur le thème Le don et la greffe d’organes au Maroc
[color=#999999][size=08]Le 13-02-2016 à 11:56:40 [/size][/color]
[b][justify][size=10][color=#333333] Le débat sur le don et la greffe d’organes a été enclenché au Maroc depuis une vingtaine d’années déjà et le royaume fut parmi les premiers pays arabo-musulmans à avoir accompli des transplantations rénales. Cependant, les réalisations dans ce domaine restent très minimes et, chaque jour, des hommes, des femmes et des enfants meurent parce qu’ils n’ont pas pu être transplantés au moment opportun… Alors pourquoi ce retard ?
C’est ce thème de grande actualité intitulé «[color=#993300]Don et greffe d’organes au Maroc[/color] » qui a été magistralement développé par l’éminent Professeur Amal Bourquia, spécialisée en néphrologie, dialyse et transplantation, diplômée en éthique et droit à la santé, et présidente de l’association « [color=#993300]Reins [/color]», au cours d’une conférence scientifique organisée dans la soirée de mardi 9 février courant par le Rotary club Tanger Doyen, dans le cadre du cycle de ses activités socio-culturelles. Intervenant devant un parterre de scientifiques, de juristes, d’universitaires, de jou
alistes, de représentants de l’Intelligentsia, de la société civile et de Rotartiens, qui se sont donné rendez-vous à la grande salle de conférences de l’hôtel Royal Tulip à Tanger, l’éminente conférencière a amplement développé les aspects scientifique, juridique, religieux et socio-économique du sujet.[/color][/size][/justify][/b]
[center][color=#3366ff][size=19]***[/size][/color][/center][justify][size=12][color=#000066]Selon le professeur [color=#993300]Amal Bourquia[/color], le Maroc est mauvais élève en termes de don d’organes et se situe en queue de peloton des pays arabes et musulmans. Si on s’en réfère aux de
ières statistiques, notre pays culmine à un maigre 0,4 donneur pour un million d’habitants, derrière la Tunisie (1,6) et la France (40). Malgré des équipes médicales spécialisées, des centres hospitaliers répertoriés et un plan d’action national du ministère de la Santé, les dons et la motivation des citoyens manquent toujours à l’appel ; ceci, alors que les patients nécessitant transplantation ne cessent d’augmenter. Par ailleurs, à peine un millier de personnes est inscrit au registre national des donneurs.
La conférencière estime que les médias ont un rôle très important à jouer. « Dans notre association « Reins », les médias nous ont toujours accompagnés et soutenus ; ils sont le lien avec les citoyens et la meilleure manière de véhiculer les messages. Mais de l’autre côté, ces médias se heurtent à un problème de manque d’information de la part des professionnels. Il nous reste à engager le dialogue entre les religieux, le corps médical, et tous les acteurs de la société pour explorer ensemble les attitudes à adopter » affirme-t-elle.
Outre ce constat, il y a l’aspect socio-économique à prendre en considération, car il est indéniablement admis que la greffe d’organe nécessite des frais quoique l'assurance maladie obligatoire ([color=#993300]AMO[/color]) prévoit un forfait pour les transplantations. Et c’est là où le tissu associatif a un rôle à jouer
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Le professeur Amal Bourquia explique qu’une transplantation, ou greffe d’organe, consiste à remplacer des cellules, tissus ou organes déficients par d’autres, sains, issus d’un don ou prélèvement soit sur un donneur vivant apparenté, soit sur un individu en état de mort cérébrale.
Cette mise en place dans le corps humain d’un organe étranger est rendue nécessaire pour permettre à un malade de retrouver une existence normale, affirme la conférencière, précisant que la greffe peut conce
er le rein, le poumon, le foie, le pancréas, la co
ée, l’ostéo-cartilage, la peau, la moelle osseuse.
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Sur le plan pratique, le professeur Bourquia affirme que la qualité des organes ou tissus prélevés ainsi que leurs caractéristiques biologiques sont des éléments déterminants pour la réussite de la greffe qui peut, rarement, faire l’objet de possibles complications ayant pour cause, soit le rejet de la greffe, lorsque celle-ci n’est pas tolérée par le receveur ; soit la survenue d’une infection, ce qui contraint le receveur à prendre des médicaments anti-rejet à vie.
[color=#ff0000]2-Aspect juridique[/color]
Diaporama à l’appui, le professeur Amal Bourquia explique que le don, le prélèvement et la transplantation d’organes sont réglementés par la loi 16-98 du 25 août 1999 dont le texte a été récemment amendé avec l’adoption d’un projet de loi qui vient le compléter et combler ses insuffisances. Car, jusqu’à présent, le législateur n’autorisait pas le prélèvement en vue d’une transplantation sur une personne vivante mineure ou faisant l’objet d’une protection légale. Il ne distinguait pas non plus le don d’organes de celui de tissus humains ; ce de
ier ne constituant pas de danger effectif pour le donneur, quel que soit son âge.
Le donneur vivant apparenté doit avoir la qualité de parent, enfant, frère, sœur, oncle, tante, cousin ou cousine. La qualité d’époux ou d’épouse est conditionnée par un an de relation conjugale pour éviter les mariages blancs en vue d’une transplantation. Le don est, du reste, volontaire, libre, motivé et gratuit. Le consentement du donneur est exprimé devant le président du tribunal de première instance, assisté par deux médecins désignés par le ministère de la Santé.
Le cas du donneur mort ou en état de mort encéphalique est soumis à son accord préalable exprimé de son vivant, et notifié sur le registre national des donneurs d’organes, au tribunal de première instance de la ville de résidence. Cependant, le consentement des familles reste requis.
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[color=#ff0000]3-Aspect religieux[/color]
L’éminente conférencière est formelle : contrairement à ce qu’on peut penser, la religion n’a jamais été un frein au don et à la greffe d’organes, mais c’est surtout le manque d’information qui fait que les choses n’avancent pas. En effet, toutes les enquêtes d’opinion, conce
ant aussi bien la population générale, les étudiants, ou les professionnels de santé, dont des médecins spécialistes, révèlent un grand manque d’information et de formation dans ce domaine. Les principaux résultats tirés de ces enquêtes montrent une attitude globalement favorable vis-à-vis du don et de la greffe d’organes et ce, malgré la méconnaissance du sujet et des croyances erronées, en particulier conce
ant la religion. Les confessions religieuses, dans leur ensemble, sont aujourd’hui d’accord pour ne pas s’opposer au don et au prélèvement d’organes, explique le professeur Amal Bourquia, précisant que la perception du don d’organes pourrait ainsi bénéficier du message de l’Islam, qui ne s’oppose pas aux prélèvements à but thérapeutique, bien au contraire, le don d'organe fait partie de la « sadaqa » (charité), et est encouragé dans l'islam.
[color=#ff0000]Conclusion [/color]
Après le magistral exposé du professeur Amal Bourquia, le témoignage saisissant d’un heureux receveur d’organe de la part de sa sœur et la projection d’un émouvant documentaire sur des dons et greffes réalisées au Maroc avec la contribution de l’association « Reins », la parole a été donnée à la salle où plusieurs intervenants sont revenus sur la situation du don et la greffe d’organes et sur les différents aspects de la question au Maroc.
L’éminente conférencière qui a amplement répondu avec brio à chaque question, a conclu en sollicitant de chaque membre de la nombreuse assistance présente d’être l’ambassadeur pour véhiculer dans son entourage les aspects positifs du don et de la greffe d’organe qu’elle a qualifiés d’humanitaires et d’actes de générosité et de solidarité. « Il s’agit de promouvoir et de sensibiliser le Marocain à l'importance du don d'organe car, selon les chiffres, le nombre de greffes d'organes est très en deçà des capacités dont disposent les centres hospitaliers marocains » dira-t-elle.
En effet, selon le ministère de la Santé, on compte seulement 20 à 25 greffes de rein par an. Et on peut doubler voire tripler ce chiffre. Le souci principal est qu'il y a très peu de donneurs.
« Aujourd’hui encore, plus de 5.000 dialysés sont pris en charge, mais très peu arrivent à se faire greffer un rein », déplore l’éminente conférencière, en guise de conclusion. [/color][/size][/justify]
[size=11][color=#999999]Par : Lamiae Slaoui[/color][/size]
[center][size=17][b][color=#006699][link=http://www.lejou
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