Le Maroc connaît une situation « inhabituelle » de propagation de la rougeole, connue dans les milieux populaires sous le nom de « Bouhamroun », avec 25.000 cas et 120 décès enregistrés depuis septembre 2023.
Mohamed El Youbi, directeur du département d’épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé et de la Protection sociale, a déclaré que la situation actuelle de propagation de la maladie de de la rougeole parmi les marocains peut être qualifiée d’épidémie, soulignant que la situation est inhabituelle depuis Septembre 2023.
Selon les explications fournies par El Youbi dans un communiqué de presse, il y a une propagation généralisée de la rougeole puisque depuis septembre 2023, 25000 cas ont été enregistrés, Alors qu’avant, on enregistrait trois à quatre cas par an.
Quant aux décès, El Youbi a confirmé que, jusqu’à dimanche dernier, 120 personnes sont mortes des suites de complications de la rougeole, indiquant que ces personnes sont de toutes catégories, Mais la plupart d’entre eux sont des enfants de moins de cinq ans et même des adultes de plus de 37 ans.
Le Directeur du Département d’épidémiologie a déclaré que le Maroc s’est engagé à atteindre l’objectif mondial d’élimination de la rougeole, et le taux de vaccination contre la maladie a dépassé 95%, mais lorsque ce pourcentage a diminué, la maladie a commencé à se propager largement, expliquant que le virus se transmet d’une personne malade à une autre personne, par contre si une personne est vaccinée, la possibilité de transmission à celle-ci est réduite.
Le même responsable a parlé de l’élaboration d’un plan pour revenir à une couverture vaccinale contre la rougeole de plus de 95%, notant qu’un programme antérieur a été établi prolongeant de quatre semaines supplémentaires afin de connaître la couverture vaccinale (L’état de santé des personnes âgées de 9 mois à 14 ans), ajoutant que des recherches sont en cours.
Le même responsable a déclaré : « Le vaccin contre la rougeole est administré en deux doses. Par conséquent, toute personne n’ayant pas reçu la deuxième dose, ou les deux doses, doit terminer le programme, quel que soit son âge », ajoutant que « même en cas de doute, une troisième dose peut être reçue, car elle n’a aucun effet secondaire ou impacts négatifs ».
Il convient de noter que le nord du Maroc, notamment Tanger, est la région la plus touchée par l’épidémie, ainsi les autorités sanitaires de la ville ont redoublé d’efforts pour mobiliser enfants et adultes dans les centres de vaccination, en réponse à la recrudescence des cas de rougeole dans plusieurs quartiers et au sein des établissements scolaires de la ville. Ces efforts sont concrétisés par la préparation, dimanche 19 janvier, d’un pavillon médical intégré dédié à l’accueil de patients infectés, pour anticiper une potentielle propagation rapide de la maladie.