Le déficit en vitamine D est un problème fréquent et sous-diagnostiqué. On estime ainsi qu’au niveau mondial un milliard de personnes seraient concernées.
Chez les personnes âgées en bonne santé, la prévalence de la carence en vitamine D est de 50%, et elle passe à 80% chez les personnes très âgées ayant des antécédents de fracture de la hanche.
Le déficit en vitamine D, paradoxalement important dans les pays bénéficiant d’un fort ensoleillement, est expliqué par les habitudes vestimentaires traditionnelles ou religieuses (vêtements couvrants). Ainsi la prévalence de la carence en vitamine D en Afrique ou au Moyen-Orient concernerait jusqu’à 80% de la population.
La vitamine D est une vitamine liposoluble, qui provient à 80–90% de la biosynthèse cutanée sous l’effet du rayonnement ultraviolet. Seuls 10 à 20% de la vitamine D proviennent d’une source exogène, par l’absorption d’aliments riches en vitamine D.
La vitamine D est un des composants majeurs du métabolisme phosphocalcique. Le calcitriol est impliqué dansla minéralisation osseuse grâce au maintien d’une calcémie et d’une phosphatémie adéquates par l’augmentation de l’absorption de calcium et du phosphore au niveau intestinal.
LES SIGNES DE LA CARENCE:
La plupart du temps, un déficit léger à modéré est silencieux sur le plan clinique. Un déficit sévère peut également être asymptomatique ou se manifester par des symptômes osseux (fissures, fractures) ou musculaires/pseudo-musculaires (douleurs prédominant à la ceinture pelvienne)
Indépendamment de l’âge, certains facteurs de risque liés aux antécédents personnels et au mode de vie sont responsables d’un déficit en vitamine D :
– Faible exposition solaire
– Utilisation de crèmes de protection solaire
– Phototype foncé
– Âge avancé
– Insuffisance hépatique, traitement par isoniazide, anomalie génétique
– Insuffisance rénale, traitement par kétoconazole
– Apports alimentaires insuffisants
– Métabolisme accéléré par des médicaments (anti-épileptiques, phénobarbital, glucocorticoïdes,rifampicine, anti-rétroviraux, millepertuis) ou certaines maladies (hyperthyroïdie, sarcoïdose, tuberculose, certains lymphomes)
– Diminution de l’absorption des graisses, maladie coeliaque, Crohn, mucoviscidose, bypass
gastrique.
– Obésité
– Pertes rénales: Syndrome néphrotique
– La grossesse et l’allaitement sans supplémentation sont également à risque de déficit en vitamine D.
LE DIAGNOSTIC :
Le diagnostic se fait par le dosage la 25(OH)-vitamine D, qui représente les stocks de vitamine D de l’organisme. Le bilan sera complété par un dosage du calcium, du phosphate, de la créatinine.
LA CLASSIFICATION DE LA CARENCE :
– Carence grave en vitamine D <10 ng/mL : Risque accru de rachitisme, d’ostéomalacie, d’hyperparathyroïdie secondaire, de myopathie liée àune carence en vitamine D, de chutes et de fractures.
– Carence en vitamine D entre 10 à 20 ng/mL: Risque accru de résorption osseuse, d’hyperparathyroïdie secondaire, de chutes et de fractures.
– Taux de vitamine D adéquat >20 ng/mL : Faible risque de résorption osseuse, effet neutre sur les chutes et les fractures
– Taux-cible souhaité pour une prévention optimale des fractures 30 à 50 ng/mL : Réduction optimale de la résorption osseuse, diminution du risque de chutes et de fractures
LE TRAITEMENT :
Une supplémentation en vitamine D réduit l’incidence des fractures et agit également sur la force musculaire, l’équilibre et sur l’incidence des chutes. L’action de la vitamine D sur les muscles suggère son efficacité dans la diminution de l’incidence des chutes, et donc son rôle dans la prévention des fractures.
La vitamine D étant liposoluble, il est recommandé de la prendre au cours des repas, éventuellement avec un produit laitier.
Un contrôle du dosage de vitamine D est conseillé 3 mois après l’introduction d’un supplément. Par la suite, un dosage sanguin de vitamine D une fois par an.
LES ALIMENTS RICHES EN VITAMINE D :
Saumon sauvage 100 g : 600-1000 UI de vitamine D
Saumon d’élevage 100 g : 100-250 UI de vitamine D
Sardine en conserve 100 g : 300-600 UI de vitamine D
Maquereaux en conserve 100 g : 250 UI de vitamine D
Thon en conserve 100 g : 236 UI de vitamine D
Huile de foie de morue 1 cuillère à soupe : 400-1000 UI de vitamine D
Champignons frais 100 g : 100 UI de vitamine D
Champignons séchés 100 g : 1600 UI de vitamine D
Jaune d’oeuf par jaune : 20 UI de vitamine D
Beurre 100 g : 52 UI de vitamine D
Fromage Emmental 100 g : 44 UI de vitamine D
( 1 UI= 25 ng)