La réflexion sur les mères d’hier et d’aujourd’hui révèle un contraste saisissant entre deux générations, notamment en ce qui concerne leur implication dans l’éducation et la transmission des valeurs fondamentales aux enfants.
Les mères d’autrefois, souvent analphabètes ou peu instruites, possédaient une sagesse pratique et un instinct maternel hors du commun. Leur rôle d’éducatrice était au cœur de leur quotidien. Elles incarnaient des piliers de stabilité morale au sein de la famille. À travers une éducation fondée sur le respect, la discipline, l’humilité et la solidarité, elles formaient des enfants enracinés dans des valeurs humaines profondes. Elles consacreraient du temps, de l’énergie et de l’amour à accompagner chaque étape du développement de leurs enfants, au détriment parfois de leurs propres aspirations personnelles.
À l’inverse, les mères d’aujourd’hui, bien qu’instruites, qualifiées, souvent indépendantes et ambitieuses, semblent dans certains cas reléguer leur rôle éducatif à l’arrière-plan. Portées par la volonté légitime de réussir professionnellement et de s’accomplir individuellement, nombre d’entre elles se retrouvent à court de temps, d’attention et parfois d’intérêt pour les responsabilités familiales. Ce changement de priorité a engendré, dans de nombreux cas, une carence éducative qui se manifeste par une génération d’enfants mal encadrés, en manque de repères, souvent en rupture avec les valeurs de respect, d’effort et de vivre-ensemble.
Ces enfants, privés d’un cadre éducatif structuré à la maison, deviennent parfois un véritable fardeau pour la société : violence, irrespect, perte de sens, refus de l’autorité, désintérêt pour le travail scolaire et comportements à risque. Autant de dérives qui freinent le développement collectif et fragilisent la cohésion sociale. Il ne s’agit pas de condamner exclusivement les mères modernes, mais de constater un déséquilibre préoccupant : à trop vouloir briller dans le monde extérieur, certaines ont laissé leur foyer perdre en chaleur et en repères.
Il faut reconnaître que ce déclin du rôle éducatif maternel coïncide également avec un affaiblissement général du cadre éducatif domestique et de l’autorité parentale, une montée de l’individualisme et une société de consommation où l’image et le paraître prennent parfois le pas sur l’essentiel. À cela s’ajoutent les effets des réseaux sociaux et des écrans qui envahissent les foyers, créant un fossé générationnel inédit.
Le résultat est inquiétant : des jeunes qui peinent à intérioriser les règles de vie en communauté, qui confondent liberté et permissivité, et qui se retrouvent livrés à eux-mêmes dans des périodes cruciales de leur construction personnelle.
Il est crucial de rappeler que si l’éducation est une responsabilité partagée entre les deux parents, l’école et la société, la mère conserve un rôle central, et parfois irremplaçable, dans la formation affective, émotionnelle et morale de l’enfant. Sa présence au quotidien, sa capacité d’écoute et son regard bienveillant mais ferme sont des piliers essentiels de l’équilibre psychologique de l’enfant.
L’amour maternel, lorsqu’il est conjugué à une éducation cohérente et à des exigences saines, construite des individus responsables, respectueux des autres et capable de relever les défis de la vie.
Dans cette perspective, négligeant le rôle éducatif des mères dans la société contemporaine, c’est prendre le risque d’affaiblir durablement les bases de la cohésion sociale. Une société se construit avant tout à travers les valeurs transmises dans le cercle familial. Si ces valeurs sont défaillantes, c’est tout l’édifice collectif qui vacille. Un enjeu majeur pour l’avenir du tissu social.
Il devient urgent de réconcilier
- Création de structures d’accompagnement parental, d’ateliers éducatifs et d’espaces d’écoute pour aider les parents à concilier vie professionnelle et familiale.
- Valorisation de la fonction éducative dans le discours social et médiatique, en mettant en lumière des figures maternelles inspirantes et en brisant les clichés dévalorisants.
- Développement de politiques familiales inclusives permettant un meilleur équilibre entre obligations professionnelles et vie domestique.
- Renforcement du partenariat entre familles, écoles et associations pour offrir aux enfants un cadre éducatif cohérent et stable.
Le véritable progrès d’une société ne se mesure pas seulement à ses performances économiques ou technologiques, mais surtout à la qualité des citoyens qu’elle forme. Et cette qualité commence toujours… dans les bras d’une mère justicière, tendre et déterminée.