Le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) vient d’annoncer une quatrième vague de démissions dans une lettre adressée à la direction régionale du ministère de la Santé à Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Ainsi, ces démissions ont atteint le nombre de 305 médecins de différents hôpitaux de la région.
Cette mesure serait destinée à mettre la pression sur le ministère pour répondre favorablement aux revendications du syndicat dont le secrétaire général explique que ces démissions en masse se justifient par les conditions catastrophiques que vit le secteur de la Santé et qui n’obéissent nullement aux conditions scientifiques conventionnelles de l’exercice de la médecine et ne répondent pas aux attentes des citoyens et à leur droit aux soins, garanti par la Constitution. Elle s’expliquent aussi par d’autres revendications au profit du corps médical.
«Le ministère croit en la légitimité de nos doléances, mais Il y a du retard et de la procrastination de la part du gouve
ement » ajoute le leader syndical. Une précédente grève de médecins à Rabat. / PDR
Pour le moment, le ministère de tutelle ne donne pas suite à ce phénomène qui aurait atteint d’autres régions, et les médecins conce
és continuent à assurer normalement leur service.
Pour le syndicat, il n’y a que deux choix, soit l’acceptation des revendications par l’amélioration des conditions de travail et d’accueil dans les hôpitaux, soit alors libérer les médecins démissionnaires.
Il faut souligner que les revendications syndicales visent aussi l’octroi de l’indice 509 avec ses indemnités, et l’ajout de deux grades après le hors échelle, l’augmentation de poste de résidanats et d’inte
ats et l’équivalence de certains doctorats en médecine avec des doctorats d’Etat.
Parallèlement aux vagues de démissions, plusieurs autres formes de protestation, comme des grèves, des sit-in et des marches sont prévues, dont une à Rabat le 29 avril courant.
Cependant, un médecin sans affiliation partisane de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, affirme, sous couvert de l’anonymat, que «si chacun de ces médecins démissionnaires est appelé séparément par le ministère, il frait son mea culpa et retirerait sa démission ».
L’intéressé qui ne semble donc par croire sérieusement à ce mouvement de masse, est convaincu que «parmi ces 305 personnes, 290 n’auraient pas réellement envie de démissionner, car , explique-t-il, un médecin généraliste n’a aucun intérêt à quitter le secteur public, contrairement à un spécialiste qui préfère le secteur privé».
L’intéressé considère qu’il s’agirait donc là d’«une simple surenchère» destinée à «forcer la main» au ministère de la Santé.