Le harcèlement scolaire au Maroc, un fléau qui affecte des milliers d’enfants chaque année, a fait l’objet d’une campagne de sensibilisation conjointe entre la princesse Lalla Meryem, présidente de l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE), et Brigitte Macron, première dame de France. Le lancement de cette campagne, intitulée « Agissons ensemble », a eu lieu au collège Abi Dar Al Ghifari à Rabat en ce 29 Octobre, marquant une étape décisive dans la lutte contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement.
Sous l’impulsion de la princesse Lalla Meryem, cette campagne témoigne de la volonté du Maroc de protéger ses enfants contre ce problème mondial. Le plan d’action prévoit plusieurs initiatives, notamment la diffusion d’une capsule de sensibilisation dans 3 770 établissements scolaires et le développement de l’application iTyhad, conçue pour prévenir et lutter contre le harcèlement. Cette application a été développée par des étudiants lors du Hackathon e-tofoula, organisé par l’ONDE.
L’un des éléments phares de cette campagne est le lancement d’un programme triennal de formation en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale, visant à former plus de 7 000 enseignants et à impliquer des élèves ambassadeurs dans les collèges marocains. Ce programme repose sur une méthode innovante de « préoccupation partagée », qui favorise une approche non culpabilisante, impliquant à la fois les victimes et les auteurs de harcèlement pour trouver des solutions durables.
Le cyberharcèlement, en pleine expansion avec l’utilisation croissante des réseaux sociaux, est également une priorité dans ce programme. En plus de former les enseignants, des capsules vidéo sur l’anxiété scolaire et le harcèlement seront diffusées dans tous les collèges et lycées équipés de salles multimédias, pour sensibiliser les élèves à ce fléau.
Le harcèlement scolaire est un phénomène particulièrement préoccupant au Maroc, affectant des élèves de tous âges et de tous milieux. Qu’il soit verbal, physique ou numérique, ses conséquences sur la santé mentale et le parcours éducatif des jeunes sont dévastatrices. Il est essentiel que parents, enseignants et élèves deviennent des acteurs actifs du changement. Une sensibilisation généralisée est nécessaire pour reconnaître les signes avant-coureurs du harcèlement et intervenir rapidement. Les parents doivent être formés pour aborder ce sujet avec leurs enfants, et les enseignants doivent disposer d’outils adaptés pour prévenir et traiter les cas de harcèlement. Quant aux élèves, leur implication est cruciale pour créer un environnement scolaire où chacun se sent en sécurité.
Un autre outil clé de cette campagne est le numéro vert 2511, mis en place par l’ONDE pour permettre aux enfants ou aux témoins de harcèlement de signaler les cas en toute confidentialité. Ce dispositif, qui inclut un soutien psychologique et juridique, s’inscrit dans le cadre du Dispositif National Psycho Trauma de l’Enfant (DNPTE), un mécanisme de prévention et de soutien aux enfants victimes de violences, enrichi pour répondre aux besoins croissants en santé mentale.
En reconnaissant le travail des quatre étudiants ingénieurs à l’origine de l’application iTyhad, avec le Prix Lalla Meryem, la campagne met également en avant l’importance de l’innovation dans la lutte contre le harcèlement.
Cette campagne ambitieuse, soutenue par Lalla Meryem et Brigitte Macron, a pour objectif de créer une communauté éducative protectrice, tout en promouvant la collaboration entre enseignants, élèves, parents et institutions pour éradiquer le harcèlement scolaire au Maroc.
ENSEMBLE AGISSONS