L’affaire secoue la scène universitaire marocaine. À l’université d’Agadir, un professeur universitaire a été récemment interpellé par la police judiciaire suite à la découverte d’une somme colossale estimée à 8 milliards de centimes répartie sur plusieurs comptes bancaires, notamment les siens et ceux de son épouse. Une enquête financière minutieuse a révélé que cette fortune proviendrait de la vente illégale de diplômes universitaires, principalement des masters et des doctorats, cédés respectivement entre 25 millions et 50 millions de centimes et plus l’unité.
Les chiffres donnent le vertige. Si l’on fait un simple calcul, on parle de centaines de faux diplômés injectés dans le tissu professionnel marocain, avec des qualifications usurpées et des compétences souvent inexistantes. Ce système mafieux de trafic de diplômes, qui semble avoir prospéré durant plusieurs années, soulève des questions graves sur l’intégrité du système éducatif supérieur.
Mais l’affaire d’Agadir pourrait bien n’être que la partie visible de l’iceberg. Selon plusieurs sources concordantes, la région du Nord, notamment la ville de Tanger, serait également concernée. Des rumeurs insistantes évoquent déjà certains noms d’enseignants universitaires qui seraient dans le viseur des autorités. Si ces soupçons se confirment, la bombe qui vient d’éclater à Agadir pourrait prendre une ampleur nationale, avec des ramifications dans d’autres établissements prestigieux du royaume.
D’autant plus que, selon les derniers éléments de l’enquête, le professeur mis en cause à Agadir a été sommé par le juge d’instruction de fournir la liste des étudiants ayant bénéficié de ces diplômes achetés. Cette liste, qui pourrait prochainement être rendue publique, fait craindre une véritable onde de choc dans plusieurs secteurs : administration, justice, ingénierie, enseignement, et même médecine. Des postes sensibles et lourds de poids pourraient faire partie de la liste. Peut-être même des avocats, des notaires, des ingénieurs… des faux diplômés aux responsabilités réelles. Et les dégâts de ces faux diplômes, sont-ils restés limités sur le territoire national ou va-t-on en entendre parler à l’échelle internationale.
Ces titulaires de diplômes frauduleux occupent peut-être aujourd’hui des postes-clés, prennent des décisions lourdes de conséquences, et jouissent d’une légitimité qu’ils n’ont jamais méritée. Qu’en sera-t-il de leur sort ? Seront-ils poursuivis ? Leurs fonctions seront-elles suspendues ? Et surtout, comment restaurer la crédibilité d’un système universitaire désormais entaché par des pratiques dignes d’un réseau mafieux ?
Ce scandale remet brutalement en question non seulement l’éthique académique, mais également la sécurité et la fiabilité des institutions publiques et privées qui embauchent sans toujours vérifier l’authenticité des diplômes présentés.
Alors que les Marocains attendent des réponses claires et des sanctions exemplaires, c’est la confiance dans l’élite et la méritocratie qui vacille. Le pays doit désormais faire face à une urgence : nettoyer en profondeur le monde universitaire, traquer les fraudeurs, et surtout protéger l’avenir de milliers d’étudiants honnêtes qui croient encore aux vertus du travail et de l’effort.
À suivre…