Post-Covid-19: Vulgarisation des mesures sanitaires.. Les hôteliers se concertent pour la reprise
Dans le cadre de la préparation de la reprise des activités des établissements d’hébergement touristiques dans la région Tanger Tétouan al Hoceima, l’association régionale de l’industrie hôtelière organise depuis hier vendredi et tout au long de la journée de ce samedi, à l’hôtel Kenzi Solazur à Tanger, un séminaire de formation des hôteliers, à la « vulgarisation des mesures sanitaires post Covid 19 ».
Cette importante rencontre s’est déroulée en présence du délégué régional du Tourisme, du président de l’association régionale de l’industrie hôtelière, Kadiri Ali, du vice-président, Mohammed Soussi, propriétaire de l’hôtel Continental situé au cœur de la médina de Tanger avec une vue panoramique sur le port de Tanger ; et de deux médecins, le Dr Tarik Abdelmoutalib et le Dr Zerdoun, chargés d’apporter leur expertise à l’assistance.
Selon le président de l’association régionale de l’industrie hôtelière (ARIH), premier intervenant à cette rencontre, l’objectif est de mettre l’accent sur l’importance du respect scrupuleux des mesures sanitaires destinées à protéger tous les intervenants (responsables, employés, fournisseurs et clients) des établissements d’hébergement touristiques. Il a particulièrement insisté sur le fait que la reprise des activités du secteur est fortement conditionnée par la restauration de la confiance, et la qualité des services intégrant les contraintes imposées par la pandémie.
Prenant la parole à son tour, le délégué du tourisme, après les remerciements d’usages, a dressé un tableau de la situation du secteur. Il a révélé que la crise a inversé la tendance haussière observée au cours du mois de février de l’année en cours. Chiffres à l’appui, il a précisé que le secteur a vu chuter les 9% d’augmentation enregistrée en février. Par la suite, l’intervenant a justifié l’orientation de la stratégie de relance axé en priorité sur le tourisme intérieur. Il n’a pas manqué de souligner que la réussite de cette stratégie est dépendante de la synergie entre les acteurs, la priorité qu’il faut désormais à l’excellence et le respect des mesures sanitaires prescrites par les autorités publiques.
A la suite du délégué du tourisme, la deuxième articulation a été assurée par les professionnels du secteur médical. Le Dr Tarik Abdelmoutalib et le Dr.Zerdoun ont apporté des éclaircissements sur les mesures sanitaires prises par les autorités publiques. Ils ont particulièrement insisté sur l’attention constante à accorder à ces mesures et la qualité des prestations qui doivent rassurer la clientèle.
Conscients du rôle à jouer pour la reprise des activités du secteur, les participants à ce séminaire de formation sont repartis satisfaits et suffisamment outillés pour rassurer la clientèle et les employés de leurs établissements.
Notre participation à cette rencontre nous a permis de tirer plusieurs conclusions dont nous partageons les plus importantes. Bien que les professionnels du secteur hôtelier ont eu des échanges fructueux, en remuant les lèvres pour afficher des sourires forcés, ils ont fait preuve de réalisme en reconnaissant qu’après la pandémie sanitaire, se profile à l’horizon une pandémie économique dont l’issue peut être fatale pour un secteur névralgique.
Après trois mois d’inactivités, les hôteliers sont bien conscients qu’ils doivent affronter, sans véritables armes, les charges salariales, sociales et les coûts inhérents au fonctionnement de leurs établissements. Ce qui est de guerre lasse. De mémoire, cette situation est inédite pour un secteur qui a toujours été dynamique et a toujours contribué énergiquement au développement de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Avec une contribution importante en termes de création d’emplois, le secteur hôtelier s’affirme comme l’un des piliers de l’économie de notre région. Dès lors, la situation de crise aigüe que traverse ce secteur exige du gouvernement et du ministre du Tourisme des mesures fortes, concrètes et audacieuses. A l’heure actuelle, il n’est pas possible pour les hôteliers de se contenter des mesures dont certaines relèvent plus d’effet d’annonce médiatique. C’est le cas notamment du crédit oxygène qui tend à se transformer en gaz carbonique ou encore des contrats de crédit dont le taux initial est fixé entre 5% et 6%, mais grimpent très vite à 22%, voire 23%, dépassant ainsi largement l’emprunt principal.
L’importance du secteur de l’hébergement touristique ne saurait s’accommoder d’effet d’annonce médiatique creux, au moment il a besoin de solutions pragmatiques et d’un accompagnement fort. Il en va de la survie même de notre économie régionale, voire nationale.