Le Ramadan à Tanger Des traditions revisitées
Le 22-06-2015 à 10:23:51
A Tanger, le mois sacré de Ramadan a toujours été synonyme de spiritualité, de solidarité, d’entraide et de convivialité.
Dès les dix de
iers jours du mois de Chaâbane, les mosquées connaissent une forte affluence des fidèles qui participent aux cérémonies de lecture collective du Saint Coran. Les fidèles et adeptes des différentes zaouïas font honneur à cette période par les rituels du «dikr» et de panégyriques.
Dans les anciens quartiers de la ville, les portes des maisons demeurent ouvertes puisque les visites entre voisins sont ininterrompues.
Le milieu culturel se met aussi à l’ambiance ramadanesque à Tanger à travers les soirées artistiques, culturelles et musicales. On relève, toutefois une certaine régression dans ces manifestations culturelles noctu
es, voire la disparition de certaines traditions d’animation durant le Ramadan.
Le mois sacré est aussi le mois du partage. Les bienfaiteurs se font nombreux pour organiser des ruptures de jeûne collectives en faveur des démunis. Des associations s’activent également pour distribuer des denrées alimentaires aux familles vivant dans certains quartiers périphériques.
Plusieurs jours avant l’annonce de l’avènement du mois sacré, les ménages se mettent déjà dans l’ambiance et se préparent à recevoir le Ramadan dans la pure tradition.
Les souks et les marchés populaires de la cité connaissent une dynamique particulière et les ménagères sont nombreuses à la recherche d’aliments de base servant à la préparation des plats traditionnels.
La mythique place «souk Barra», où les Tangérois avaient l’habitude de faire leurs emplettes bien avant l’apparition des grandes surfaces, connaît également une ambiance chaleureuse et féerique.
Dans les ruelles de la médina, les senteurs des plats et des friandises se dégagent des maisons où les femmes s’activent à reproduire les recettes traditionnelles indispensables pour la rupture du jeûne.

Les spécialités gastronomiques du mois béni ne diffèrent pas beaucoup par rapport aux autres régions du Maroc, l’incontou
able «harira» relevée fortement aux épices et plantes aromatiques, les friandises, les gâteaux fourrés richement enduits de miel, les jus variés et fruits secs.
Le repas de rupture du jeûne présente une curieuse particularité dans certains quartiers de la ville ou des familles tiennent à rompre le jeûne par des gorgées d’eau de source. Une eau qui jaillit à Rmilet et à laquelle on prête des vertus de régulateur de la digestion.
Les tangérois affectionnent aussi particulièrement le traditionnel plat de poisson dit «Tagra» pour le dîner.
Loisirs
Beaucoup de personnes profitent des longues jou
ées du Ramadan pour pratiquer du sport. Les tou
ois de football entre équipes de quartiers se multiplient, alors que d’autres préfèrent la marche, la course à pied ou le vélo.
La ville du Détroit offre en effet plusieurs sites favorables à ces activités, tels la co
iche, la nouvelle route côtière au pied du quartier Dar El Baroud ou encore le parc Perdicaris.
Par ailleurs, le mois du Ramadan coïncide cette année avec la période estivale, ce qui donne de longues jou
ées à remplir de toutes sortes d’activités : la baignade pour les uns, la pêche ou la lecture pour d’autres.
Mais, en général, les passants se font rare le jour et l’on préfère sortir la nuit pour profiter de la fraîcheur et visiter les centres commerciaux et magasins, avec déjà en perspective l’Aid Al Fitr et tout ce que cela implique comme emplettes, notamment pour les enfants.
Les chaînes nationales de télévision se mettent aussi de la partie : 2M propose cette année une programmation diversifiée et des émissions religieuses.
La chaîne tangéroise Médi 1 TV propose une programmation accordant une place de choix à des émissions récréatives. Les autres chaînes nationales et inte
ationales ne sont pas en reste.