Plus que quatre jours et les jeux seront faits ! Des esprits se calmeront. D’autres se révolteront ! Et dans tous les cas, les Marocains auront leurs 365 nouveaux députés.
« Nouveaux » dites-vous? c’est juste une façon de parler car, beaucoup, sinon la plupart des élus seront des réélus prêts à réintégrer la Première Chambre du Parlement, cette Caverne d’Ali Baba qu’on ne quitte pas aussi facilement !
Alors que le compte à rebours est donc enclenché pour les opérations électorales de mercredi prochain et, à la grande approche du jour « J », le 8 septembre, l’heure est toujours aux débats sur la scène politique où les partis jouent à coudes serrés, dans un paysage en pleine ébullition, chacun essayant de profiter des derniers moments pour s’assurer le maximum de chance, à travers d’alléchants discours mobilisateurs étalant des programmes que formations et particuliers se sont attachés à finaliser depuis l’ouverture de la campagne électorale.
C’est que l’énergie et les efforts déployés, mais aussi l’argent, dépensé ces dernières semaines, sont venus à bout de la patience acquise, et l’assurance affichée jusqu’à présent, commence à laisser place au doute et à l’inquiétude, « l’enjeu » des législatives étant énorme pour les partis certes, mais aussi et surtout pour chaque candidat, à part. C’est une véritable course au trésor qui est lancée , et à chacun son discours et son argumentation allant d’une réalité parfois sincère, souvent mitigée, à la démagogie pure et dure.
Lors de la récente crise diplomatique qui a opposé le Maroc à l’Espagne, il est clairement apparu que le Maroc d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier, que les mentalités ont évolué, et que les Marocains n’affichent plus cette crédulité qui leur faisait croire tout ce que voulaient bien leur faire avaler de nombreux candidats aux élections législatives, surtout ces vétérans rompus au discours populiste, dont le dessein premier est de parvenir aux confortables fauteuils de l’Hémicycle et aux avantages personnels convoités, placés avant les intérêts de la Nation qui, eux, sont relégués au second plan par la plupart des élus essentiellement alléchés par des indemnisations conséquentes et une retraite confortable, à vie. En contrepartie de quoi ? Rien ou presque pour certains qui n’ont jamais levé le doigt sous la coupole du parlement et qui ont acquis la réputation de s’aplatir dans un profond sommeil lors des débats;
Devant ces représentants du peuple dont la plupart ne représente que ses propres intérêts, les Marocains déçus et lassés, ont besoin de voir l’émergence de nouveaux acteurs politiques et de nouveaux leaders capables d’honorer leurs engagements avec fidélité, conscience et honnêteté, loin des palabres anesthésiantes et des profits tirés sans vergogne.
Les partis politiques font face à une crise de défiance générale en matière de rajeunissement et de désintoxication des forces politiques . Par voie de conséquence, dans ce contexte qui est marqué par un déclin de leur force et de leur rôle d’encadrement au sein de la société, les responsables de ces partis auront-ils enfin pris conscience du poids de leur responsabilité historique consistant à rétablir la confiance des citoyens en la machine politique et, partant, occuper les espaces qui leur sont dévolus constitutionnellement en termes d’encadrement et de médiation?
Il serait injuste et mal indiqué de citer des exemples concrets à la veille du scrutin, mais chacun sait qu’en dehors d’un ou deux partis politiques qui peuvent se targuer, à juste titre, d’œuvrer pour la bonne cause nationaliste, la majorité des autres, n’a jamais rien prouvé dans ce sens, se démenant comme des forcenés lors des campagnes électorales et, une fois arrivés ou non à leurs objectifs, ils se replient dans leur coquille, tirant les ficelles en catimini, se convertissant parfois en démolisseurs de ce que font les autres arrivés au pouvoir.
Mais, il faut aussi reconnaître que tous ceux qui sont arrivés au pouvoir, n’ont pas toujours été brillants. Certains se sont même avérés être de véritables calamités et on ne se rendra malheureusement compte qu’avec retard. A la limite, de temps à autre, on écarte, on limoge, mais, le plus souvent, après que le mal ait atteint des profondeurs.
Le plus révoltant , c’est que les éléments écartés ou limogés, catalogués indésirables, reprennent souvent place lors d’un prochain mandat.
Peut-on s’attendre à de meilleurs changements en cette année foncièrement électorale, marquée par le renouvellement de l’ensemble des institutions représentatives nationales, qu’il s’agisse des deux Chambres du Parlement, ou des conseils communaux, provinciaux et régionaux.
Les scrutins interviennent dans un contexte particulier de crise liée à la pandémie du Covid 19, de perte de confiance dans le politique et de virage que l’État prend dans sa trajectoire de développement avec des chantiers engagés, décidés en Haut Lieu, dans l’intérêt suprême de la Nation, et qui font l’unanimité.
Certains partis politiques gagneront à cesser d’exercer le leadership par des promesses creuses. Ils devraient plutôt s’attacher à prendre le train en marche et à contribuer positivement à la création d’un nouvel horizon dont la Nation a besoin pour faire face aux défis externes de plus en plus présents, et aux enjeux internes post-Covid-19, de plus en plus pressants.
Le parti élu et ses alliés ont le devoir et l’obligation de s’inscrire dans une démarche de relance économique, de protection sociale, de redynamisation de la Santé, de l’Enseignement et de l’Emploi; de la réduction des disparités sociales et territoriales, entre autres. Surtout que ces besoins sociaux-économiques fondamentaux risquent de s’accentuer en ces temps pandémiques.
Nous reviendrons, plus en détails, sur ce sujet brûlant à la lumière des résultats du scrutin de mercredi prochain.
Bonne chance aux honnêtes gens ! Il en existe, malgré tout !
Dr Abdelhak BAKHAT