Au 17 novembre 2025, les barrages du Royaume affichent un taux de remplissage national de 31,06 %, correspondant à 5.207 millions de mètres cubes. Dans la région du Nord, les récents épisodes pluvieux ont permis d’améliorer la situation hydrique, mais les niveaux restent très variables selon les bassins, entre zones bien alimentées et secteurs encore fragiles.
Dans le bassin du Loukkos, qui constitue l’un des principaux pôles hydriques du Nord, les réserves atteignent 865,6 millions de m³, soit un taux de remplissage de 45,3 %. Plusieurs barrages y affichent des niveaux particulièrement élevés, à l’image de Chefchaouen (84 %), Charif El Idrissi (81 %) ou Oued El Makhazine (72 %). Sur le littoral, les barrages Smir (61 %) et Tanger Med (56 %) confirment cette dynamique positive et assurent une stabilité appréciable pour l’approvisionnement de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.
Le bassin du Bouregreg, dont une partie influence l’équilibre hydrique des provinces du sud de la région nordique, présente pour sa part les indicateurs les plus élevés du pays. Ses réserves s’élèvent à 686,7 millions de m³, soit 63,4 %. Le barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah, infrastructure clé pour l’alimentation de Rabat et Casablanca, atteint 67 %, représentant 657,9 millions de m³. En revanche, les ouvrages plus modestes comme Tamesna (32 %) ou Oued El Maleh (23 %) restent à des niveaux plus faibles.
Quant au bassin du Sebou, qui couvre une large partie du pré-Rif et de la plaine du Gharb, il demeure le plus volumineux du pays avec 2.237,7 millions de m³ stockés. Son taux de remplissage global atteint 40,2 %. Le barrage Al Wahda, l’un des plus imposants d’Afrique du Nord, contient 1.474 millions de m³ (41 %). Plusieurs barrages secondaires affichent cependant des performances plus confortables, tels qu’Allal El Fassi (97 %), Garde Sebou (91 %) ou Bouhouda (70 %).
Dans l’extrême Est de la zone nordique, le bassin Guir-Ziz-Rhéris conserve un équilibre relatif avec 47,3 % de remplissage, soit 254,1 millions de m³. Le barrage Hassan Addakhil domine largement le stockage régional avec 57 % (179,8 millions de m³), tandis que Kadoussa se limite à 33 %.
Ces données illustrent des réalités hydriques très contrastées au sein du Nord, où l’abondance de certains bassins côtoie les fragilités persistantes d’autres zones. Le défi reste de consolider une gestion régionale capable d’anticiper les fluctuations climatiques et de sécuriser durablement les ressources en eau.


























