Une décision historique vient d’être prise par le Conseil communal de Casablanca, présidé par la Mairesse Nabila Rmili. Lors de sa session ordinaire tenue la semaine dernière, le conseil a approuvé une série de mesures destinées à restructurer le secteur du gardiennage automobile, longtemps laissé à l’abandon et à l’informel. Cette réforme marque un tournant majeur dans l’organisation urbaine et sociale de la métropole.
Aujourd’hui marque un tournant décisif pour la profession de gardien de voitures à Casablanca. Pour la première fois, un cadre officiel et structuré est mis en place, ouvrant cette activité à tout souhait de personne désirant l’exercer, à condition de respecter les critères définis », a déclaré la Mairesse Rmili en séance publique.
Parmi les mesures phares, figure l’instauration d’un cahier des charges prenant en compte les conditions sociales des gardiens, un véritable filet de régulation après des années d’anarchie. Désormais, chaque gardien bénéficiera d’une zone bien délimitée de 70 mètres linéaires, sur une rue ou une avenue, conformément aux recommandations d’une commission spécialisée ayant étudié la cartographie urbaine.
En parallèle, la Mairie mettra en place une plateforme numérique baptisée « Rokhas », accessible à toute personne souhaitant régulariser sa situation. Toute candidature devra toutefois répondre à certains critères, notamment l’absence de mentions incompatibles dans le casier judiciaire.
Les candidats sélectionnés disposeront d’un délai de 15 jours pour soumettre un dossier complet comprenant des documents spécifiques. Une commission composée de représentants de la municipalité, de la police et de l’autorité administrative locale examinera les dossiers avant de valider les candidatures. À l’issue de ce processus, les bénéficiaires bénéficient d’une licence officielle signée par le maire ou son représentant, une carte d’identité professionnelle, ainsi qu’un uniforme standardisé obligatoire pendant les heures de service.
En d’autres termes, ce métier jusqu’ici exercé dans l’informel devient obligatoirement reconnu, structuré et surveillé. Une première dans le Royaume. Cette initiative de la Commune de Casablanca pourrait bien inspirer d’autres grandes villes marocaines, souvent confrontées aux mêmes dérives : gardiens improvisés, extorsion de fonds, absence de réglementation, insécurité… autant de problèmes qu’une démarche rigoureuse et inclusive pourrait progressivement éliminer.
Cette nouvelle réglementation ouvre également le débat sur les modèles de gestion urbaine et la capacité des institutions locales à encadrer les activités liées à l’économie informelle. Elle met également en lumière la volonté politique de créer des emplois stables, encadrés et dignes pour une population souvent en marge.
Si elle est bien appliquée, cette réforme pourrait signer la fin du chaos qui règne dans les rues de Casablanca, et surtout redonner aux citoyens la confiance dans un espace public mieux géré. Le pari est lancé.