Plusieurs questions nécessitent réponses !
1ère partie
L’affaire de la découverte-surprise d’un très gros lot de masques de protection dans l’une des unités industrielles appartenant à M. Mohamed Boubouh, président national de l’association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH), continue de susciter beaucoup de questions, en dépit de la forte intervention devant le parlement au cours de laquelle le ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy a fait des déclarations tout à fait contraires à la réalité.
Nonobstant le nombre exact de masques découverts par la commission chargée d’examiner les mesures de sécurité et d’hygiène dans ladite usine, après que M. Boubouh ait été reconnu atteint du virus Covid 19, puisse Dieu activer son rétablissement de manière à ce qu’il puisse reprendre ses activités professionnelles et honorer ses importantes responsabilités, et peu importe la question de savoir si ces masques étaient destinés à l’export ou au marché national, nous voudrions rapporter à nos aimables lecteurs certaines vérités que notre hebdomadaire « Le Journal de Tanger » est parvenu à mettre à nu ces derniers jours, révélant plusieurs inconnues et sentant la confrontation d’intérêts.
Avant d’entrer dans des détails très sensibles mettant à l’épreuve l’image du Maroc qui se considère comme opérateur international en matière de production de masques de protection, nous souhaiterions d’abord donner à nos aimables lecteurs un bref aperçu sur l’ascension magistrale de M. Mohamed Boubouh dans le monde du textile et de l’habillement.
Ceux qui le connaissent de près seront unanimes sur le fait qu’il s’agit d’un personnage ne possédant pas de limites dans ses ambitions. En un laps de temps très court, il s’est imposé, comme un « gros requin » dominant le secteur du textile et de l’habillement au Maroc, possédant, aujourd’hui, plusieurs unités industrielles, après avoir fait ses premiers pas en qualité d’ingénieur dans une usine à Tanger.
Grâce à sa perspicacité et sa grande intelligence, il a vite compris que la meilleure façon de porter main basse sur le secteur est celle de gagner la confiance du Groupe international, le promoteur espagnol en prêt à porter « Inditex » considéré comme le premier importateur au départ du Maroc.
Pour y parvenir, M. Boubouh a entretenu des contacts étroits avec l’une des directrices de ce Groupe en Espagne, avec laquelle il a su tisser une relation intime. Ainsi, en peu de temps, notre homme était désormais introduit et écouté par les décideurs du Groupe espagnol « Inditex ».
Ce rapprochement a incité les professionnels marocains du secteur à se lier davantage à M. Boubouh, et surtout ne jamais le contrarier, de peur de s’attirer leur rejet par « Inditex » habilité, entre autres contraintes, à leur dépêcher depuis Madrid, des contrôleurs pour homologuer leurs usines en s’ assurant qu’ils répondent aux normes « Inditex », ce qui pourrait, éventuellement les exclure de la liste des fournisseurs du Groupe.
D’autre part, ses ambitions n’ayant pas de limites, et n’arrêtant jamais d’en tracer des feuilles de route pour monopoliser tous les secteurs, Mohamed Boubouh a ciblé, cette fois, la présidence de l’association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH), connaissant parfaitement le poids de cette institution sur les plans économique et social, notamment à travers l’apport de devises ou encore la dimension de l’emploi, sachant, en outre, que cette présidence ferait de lui un interlocuteur des décideurs économiques dans le royaume.
Ainsi donc, Boubouh est parvenu à cette grande responsabilité en y étant élu à l’unanimité après le retrait de son concurrent, faisant de lui un candidat unique.
On ne peut ignorer, à ce sujet, le poids indirect du Groupe « Inditex » dans cette grande victoire.
Ensuite, ayant la réputation de mettre à profit chaque occasion qui se présente à lui, Mohamed Boubouh n’a pas tardé à investir sa présidence de l’AMITH dans l’amitié convoitée du ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy dont il a gagné la confiance au point de devenir son ami proche, une amitié dont Boubouh se targue chaque fois que l’occasion le lui permet, sollicitant, par exemple, le ministre par téléphone lors de ses réunions officielles.
Cette relation s’est particulièrement consolidée après la survenue de la pandémie du Covid 19, lorsque l’Etat a décidé de mettre à l’épreuve la capacité des professionnels marocains du textile et de l’habillement dans la fabrication de masques de protection contre le virus, destinés exclusivement au marché national.
Ainsi donc, M. Boubouh s’est retrouvé comme principal interlocuteur représentant les professionnels du secteur auprès du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique. Il était tenu d’informer ces professionnels de toutes les décisions prises au niveau de ce département, de manière à ce qu’ils puissent s’équiper et se préparer à l’exécution de ce grand chantier dont les produits étaient destinés d’abord à l’usage interne, ensuite à l’export.
Or, le président de l’AMITH a-t-il effectivement agi ainsi ?
Selon des sources sûres, proches de ce dossier, la plupart des professionnels n’auraient pas été informés de beaucoup de choses gardées secrètes, ce que nous nous efforcerons de dévoiler lors de la deuxième partie de cette étude qui sera publiée dans notre prochaine édition.
Nous apporterons ainsi la lumière sur certains secrets nécessitant des explications de la part de M. Mohamed Boubouh, au sujet, entre autres, de :
1- plusieurs tonnes de tissus parvenus au port Tanger Med au nom de l’AMITH, puis bizarrement admises au pays au nom d’une société appartenant à M. Boubouh ;
2- Dans quelles conditions est accomplie l’’homologation par le laboratoire du ministère de tutelle ;
3- Pourquoi M. Mohamed Boubouh et son bras droit, M. Jamal Eddine El Maïmouni, n’ont pas tenu leur engagement solennellement pris lors d’une réunion officielle, de faire confectionner 4 millions de masques gratuits au profit de la population de la région de Tanger.
4- Dans quelles conditions M.Mohamed Boubouh a emporté l’adjudication d’un marché d’acquisition de deux millions de masques.
Nous donnons donc rendez-vous à nos aimables lecteurs pour la semaine prochaine.