Le délai accordé au chef de gouvernement nommé, Aziz Akhannouch, pour former son effectif, est limité dans le temps, et le nouvel exécutif devrait être, en principe, présenté au Roi avant le 8 octobre, date de l’ouverture par le Souverain de la session parlementaire d’automne.
Akhannouche qui a entrepris ses consultations, aussitôt après sa nomination par le Roi, pour former son gouvernement, devrait être en mesure, maintenant, de soumettre son équipe à l’accord du Souverain.
Toute la question est de savoir si cette formation recevra la bénédiction du Roi. Sinon, il faudra repartir à zéro, ce qui aura pour conséquence de retarder l’entée en fonction du nouveau gouvernement attendu.
Cela dépend, évidemment, des critères de « ministrabilité » adoptés par le chef de gouvernement pour choisir les membres de son équipe gouvernementale.
D’une manière générale, le choix des personnes ministrables doit obéir à plusieurs critères, partant du fait que la prestigieuse et haute fonction de ministre met la personne dévolue en charge d’un portefeuille bien spécifique devant être géré avec savoir, compétence et grande responsabilité.
Le ministre est un agent du pouvoir gouvernemental qui représente l’État pour ce qui concerne son département et représente son administration au sein du gouvernement, sous la direction du chef de l’exécutif.
Sa grande connaissance des dossiers et son habilité à communiquer sont de précieux atouts.
Constamment sous les feux de la rampe, le ministre est responsable, devant le pouvoir législatif, de la bonne exécution des services qu’il dirige, d’où l’importance des critères qui doivent conditionner son choix, au départ, bien avant sa nomination : (haut niveau d’instruction, diplômes, culture, capacité de gestion, expérience, prérogatives, initiative, ordre, méthodologie, organisation, ambition, détermination, et qualités humaines). Cela outre l’ intégrité et la droiture, l’absence de condamnation judiciaire, une moralité et une équité le mettant à l’abri d’actes répréhensibles d’une violation quelconque du droit, de mauvaise gestion des fonds publics ou de détournements des biens de l’Etat.
Pour certaines fonctions comme celle de la diplomatie, par exemple, le charisme constitue un atout supplémentaire.
Pédagogue et excellent orateur , le ministre maîtrise les subtilités de la communication et sait faire passer son message en public ou face à la presse, en sachant l’adapter pour convaincre son auditoire. Il sera jugé à l’aune de son action et de ses résultats et sa côte de popularité constituera un indicateur pour tisser une relation pérenne avec les administrés.
Ainsi, le Chef de gouvernement nommé, Aziz Akhannouch dont la mission n’est pas de tout repos, a rapidement engagé des consultations
avec les partis pour la formation d’une majorité.
Le premier round des négociations a consisté à tâter le pouls des différentes formations politiques pour déterminer celles qui aspirent à faire partie de la majorité gouvernementale.
Il est ensuite passé à l’étape stratégique de formation du gouvernement sur la base des programmes électoraux des alliés potentiels en vue de former, selon ses termes, une majorité cohérente, homogène et porteuse de programmes convergents.
Aziz Akhannouch qui est chef de file des Indépendants, devra former une coalition gouvernementale de 198 députés au moins afin d’ avoir la majorité absolue. Pour atteindre ce chiffre, il lui faudra 92 sièges supplémentaires.
Qui sera avec le Rassemblement National des Indépendants (RNI) dans la gestion gouvernementale ? Le suspense a été maintenu jusqu’à la fin des négociations entre les trois partis donnés premiers par les urnes du 8 septembre dernier: RNI, PAM (Parti de l’Authenticité et de la Modernuté) et PI (Parti de l’Istiqlal). Ces deux partis ont déjà envoyé des signaux positifs.
Les autres partis rejoignent la majorité, y compris celui de l’Union Nationale des Forces Populaires (USFP) qui a pourtant souhaité, en vain, comme à son habitude, de faire partie du gouvernement.
Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) qui a subi de plein fouet les foudres des urnes, fera aussi partie de l’opposition.
Le gouvernement sera ainsi donc constitué des trois premières formations politiques seulement.
On s’attend à ce que le parti de la Colombe cède la présidence des deux Chambres du parlement à ses principaux alliés en vue de consolider la nouvelle coalition gouvernementale.
Plusieurs scénarios seraient envisagés, mais on ne tardera pas à connaître la véritable ossature du premier gouvernement Akhannouch.