- T- Qu’est-ce que l’on ressent quand on est élu Président de la Région Tanger-Tétouan-AL Hoceima ?
La Région TTA représente plus de 10 % de la population marocaine. Elle pèse aussi un peu plus de 10 % du PNB national. C’est aussi une région très diverse et variée sur tous les niveaux naturels, culturels et économiques. Elle est très riche par son histoire et son patrimoine. C’est aussi un modèle, et une fierté nationale, pour ce qui est de l’intégration dans l’économie mondiale. On comprend parlà le poids de la responsabilité que nous aurons, avec notre équipe, à gérer dans les cinq années à venir. Nous aurons à préserver les acquis en les renforçant et en les adaptant aux mutations, à corriger les faiblesses si elles existent, à éviter les menaces et à saisir les occasions pour propulser la région aux rangs qu’elle mérite. Vous comprenez par-là qu’être Président de la région TTA est une grande fierté, parce que c’est une grande chance d’être à sa tête. Mais, c’est aussi une fierté mesurée et modérée vue la lourde responsabilité qui pèse sur nos épaules et vues les attentes des concitoyens qui nous jugerons sur la réalisation et la concrétisation des programmes électoraux en projets économiques et territoriaux.
J.T -Dans l’allocution, à la suite de votre élection, vous avez exprimé le souhait du conseil de veiller à la réussite des défis nationaux et régionaux. À quels défis de façon concrète faisiez-vous allusion ?
En effet, les défis sont nombreux. Vous avez des défis relatifs à la région qui, comme je viens de l’expliquer, a une histoire et un patrimoine à préserver et à développer. En second lieu, vous avez des défis partagés avec la nation. La région TTA est un champion national, avec d’autres régions marocaines, dans la compétitivité internationale aux capitaux, au savoir et à la croissance, ce qui implique un mode de travail et un rythme spécial. Par ailleurs, on sait que les lois organiques, relatives à la régionalisation avancée, ont fait de cette institution une locomotive de développement économique à l’échelle de la région, qui traduit les visions, les attentes et les stratégies nationales au niveau régional. Ceci impose au Conseil d’être en veille permanente pour se repositionner et saisir les occasions offertes pour notre économie régionale. On ne doit pas oublier aussi que notre pays vient d’être doté, suit à la volonté royale de repenser le modèle économique, d’un rapport exprimant les souhaits et les orientations stratégiques à suivre pour rendre notre modèle plus efficient, mais aussi plus équitable, plus territoriale et plus social. Le conseil sera amené à superviser un Plan de Développement Régional (PDR) qui prend en considération l’ensemble de ces défis, pour être à la fois, à la hauteur des attentes de Sa Majesté le Roi et de celles la population qui nous a fait élire.
J.T- Quels sont les principaux chantiers régionaux sur lesquels votre action sera dirigée ?
Je crois que c’est encore prématuré pour répondre à cette question. Vous savez que les actions qui seront menées dans les années de vie de ce Conseil seront définies en projets (en bon et due forme) que l’Agence Régionale d’exécution de projet aura à définir dans le prochain PDR. Le conseil aura par la suite à émettre ses remarques et ses ajustements. Mais, on peut dire, vu les défis exposés ci haut, que ces actions auront un caractère :
- Économique pour promouvoir l’entreprise régionale et créer et perdurer la croissance ;
- Territoriale pour désenclaver, promouvoir, équiper l’ensemble du territoire pour plus d’équité spatiale et plus d’égalité des chances ;
- Sociale pour répartir le fruit du travail et instaurer ce bien être social souhaité par Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, et le nouveau modèle de développement.
J.T- Comment envisagez-vous la collaboration entre le conseil et les autres acteurs régionaux ?
Tout le monde est conscient aujourd’hui que nul ne peut travailler et réussir seul dans son coin. La mutualisation des moyens, des efforts et des ressources, le dialogue, l’écoute, la coopération, l’échange sont les clés du succès dans ce monde mondialisé et réseauté. Comme je vous ai dit au départ, la région est devenue l’interlocuteur principal dans le développement territorial au niveau du pays. De ce fait, elle doit composer avec l’ensemble des acteurs locaux (pouvoirs et élus), économiques (associations et chambres professionnelles), sociaux (associations et composantes de la société civile) et autres pour mener à termes ses projets. Nous comptons profiter de la représentation dans le conseil actuel, des grandes forces politiques dans la région, pour s’en servir de moyen d’écoute et de dialogue en vue de plus de gouvernance et de convergence dans la prise des décisions.
J.T Quelles places occuperont les problématiques de genre, et plus spécifiquement des jeunes et des femmes durant votre mandat à la tête du conseil régional ?
La femme est la moitié de la société, mais aussi son soutien et son pilier. Les jeunes sont de leur côté l’avenir de la nation. Dieu merci, ces deux composantes clés de la société sont très engagées dans le développement de notre région depuis bien longtemps, comme en témoigne leur taux d’activité et les statistiques. Nous aurons à nous engager davantage auprès d’eux dans les domaines de la formation professionnelle, de l’encadrement, du numérique et de l’entrepreneuriat. La plupart des coopératives et des associations génératrices de revenus sont tenues par des femmes et par des jeunes qui ne manquent pas d’idées, mais qui ont besoin des moyens, du conseil pour promouvoir leur activité, des formations spéciales aux nouvelles technologies dans le domaine de la production et des nouveaux circuits de commercialisation.
Biographie de
Omar Moro,
président du Conseil
de la région T-T-A
Omar Moro, élu lundi 20 septembre 2021, président du Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, est né à Tanger et titulaire d’un diplôme en ingénierie appliquée, qu’il a obtenu en Belgique.
C’est un dans les industries du textile, de la mécanique, des systèmes er de refroidissement et des assurances.
Etant membre du bureau politique du Rassemblement national des indépendants (RNI), il est également coordonnateur provincial du parti au niveau de la préfecture de Tanger-Assilah.
Moro est membre de la Chambre de commerce, d’industrie et de services (CCIS) de la Wilaya de Tanger depuis 1997, puis vice-président de ladite chambre de 2006 à 2009, avant d’assurer la présidence de la CCIS de Tanger entre 2009 et 2015 et celle des trois cambres fusionnées de Tanger, Tétouan et Al Hoceima (CIST-TTA) de 2015 à 2021.
Il a occupé le poste de président de la Fédération des chambres marocaines de commerce, d’industrie et de services, de vice-président de l’Association des chambres de commerce et d’industrie de la Méditerranée (ASCAME) de membre de plusieurs associations et organisations professionnelles. de vice-président de la section Nord de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et de membre de l’Association marocaine du textile et de l’habillement (AMITH).
Omar Moro a été élu membre de la Chambre des conseillers durant les deux mandats allant de 2009 à 2021, puis membre de la Chambre des représentants au niveau de la circonscription électorale Tanger-Assilah au titre des élections du 8 septembre, poste qu’il a quitté en raison de l’incompatibilité avec la présidence de la région.
Omar Moro, âgé de 51 ans, est marié et père de trois enfants.
Dr. Bakhat Abdelhak