La mission de l’école est double : élever et éduquer les enfants. Au nom de l’État, elle propose la continuation sociale tandis que les familles reçoivent une délégation pour dispenser l’instruction et l’éducation en provenance de leur responsabilité exclusive. Avec l’organisation sociale, l’école remplace les spécificités familiales pour éduquer les «enfants». La famille n’est cependant pas exempte d’une part de cette responsabilité éducative.
Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux au niveau national et même international, que ce soit par des internautes libres ou par des supports de presse, montre une « femme » habillée en robe courte victime de harcèlement de la part de plusieurs jeunes mineurs à la sortie d’un parking sur la corniche de la ville de Tanger. Cette vidéo a suscité un cataclysme de commentaires divergents sur l’aspect vestimentaire de la jeune femme et sur l’incident en général.
Ce qui était attristant dans la vidéo, c’est que des conducteurs dans leur voiture sont passés à côté sans bouger le petit doigt, laissant la « victime » livrée à son sort et à la merci de jeunes délinquants mineurs, chacun la tirant de son côté et lui soulevant sa robe pour dévoiler sa nudité. Vraiment un spectacle qui laisse désirer.
Certes, l’incident n’a duré que quelques minables minutes, mais ses séquelles dureront toute une vie pour cette jeune femme, qui a été le spectacle du monde entier en live.
Heureusement, grâce à l’intervention de 2 braves piétons, la jeune fille a été libérée de son cauchemar.
La police de la préfecture de Tanger n’a pas tardé à intervenir dans cette même soirée du dimanche. Elle a procédé à l’interpellation d’un adolescent de 13 ans, principal suspect du harcèlement sexuel et de l’usage de la violence vis-à-vis de la jeune femme. Les investigations et enquêtes qui ont suivi ont permis d’identifier et d’interpeller 3 autres accusés à peine la quinzaine, tandis que les recherches restent en cours pour le reste des mineurs qui ont apparu sur la vidéo.
De leur part, les mères de certains des détenus sont sorties avec des déclarations sur les réseaux sociaux, expliquant que la présence de leurs enfants sur la corniche était en raison de leurs aides aux besoins de la famille à travers la vente de fleurs, de mouchoirs et d’autres petits produits, citant leurs enfants comme les petits innocents et que leurs actes sont de simples jeux d’enfantillage sans mauvaises intentions.
Cet incident nous révèle la gravité de la situation qui se passe sous nos yeux tous les jours, le long de la journée et même tard le soir. La corniche de la ville est bondée de jeunes mineurs, filles et garçons, il y en a même qui n’ont pas soufflé leurs 10 bougies. Ils rodent sur cette longue corniche à travers ses artères, pour vendre des mouchoirs, des fleurs ou des bonbons, voire d’autres substances moins licites. Ces mineurs sont là, parfois et majoritairement exploités par leurs propres parents qui eux aussi font la même chose, parfois seuls ou avec des dealers qui les exploitent pour de maudits billets.
Il ne faut pas se taire ou se mentir et dire que personne ne voit ce qui se passe sur la corniche. Les citoyens et même les autorités regardent en silence.
Qui est responsable de ces mineurs ? Leurs parents en premier lieu. C’est ça le résultat de mettre des enfants au monde et de les laisser dans la rue pour les éduquer. Qu’est-ce qu’ils vont apprendre dans la rue, si ce n’est se droguer, sniffer, se prostituer ou se faire abuser sexuellement ? Il suffit d’une fois pour que ça devienne une habitude, puis une nécessité et enfin une dépendance.
Il est temps de prendre les choses au sérieux pour nettoyer cette belle corniche de Tanger. Ce qui est arrivé aujourd’hui à cette jeune fille marocaine, pourrait arriver à d’autres, même si elles ne sont pas en minirobes.
Sauvons cette jeunesse pendant qu’il est encore temps. C’est cette même jeunesse qui se laisse aller au lavage de cerveau pour commettre des actes plus dangereux si on revient sur les incidents du 15 septembre.
Mouna.N