Après deux années d’abstention de toute activité associative, imposée par la pandémie du Covid 19, le Rotary club Tanger-Spartel, en partenariat avec le Rotary club Tétouan-Hamama et le Rotary club français de Pau Jurançon, a organisé, dans la soirée de mardi 7 juin courant au Minzah-hôtel à Tanger, une importante conférence animée par le Docteur Amina Yazghi, cadre administratif supérieur, sur un premier thème de « La guerre en Ukraine », et par le Docteur Faouzi Cherradi, médecin-diabétologue, sur un deuxième thème : « Le Monde après le Coronavirus ».
Ont pris part à cette rencontre de haut niveau, plusieurs invités de marque dont notamment des membres des trois clubs et des représentants de la société civile.
Déplorant les énormes pertes en vies humaines et en destruction de biens matériels, l’éminente conférencière a entamé son exposé en dénonçant la crise socio-économique mondiale qui a résulté des 100 premiers jours de guerre russe sur l’Ukraine, la qualifiant de « la plus grave depuis la seconde guerre mondiale », ponctuée par des mesures sanitaires contraignantes ; par une perte de richesses de plus de 10 000 milliards de dollars, et par une chute de l’activité économique mondiale de l’ordre de 4,3%, dira-t-elle, ajoutant que : « Bien que la crise ait touché la quasi-intégralité des pays du globe, il y a des zones géographiques plus touchées que d’autres, en l’occurrence : l’Amérique Latine, le Moyen-Orient, l’Afrique et la Zone de l’Euro où, partout, beaucoup de pays ont vu leurs taux de croissance baisser et certains, bien que déjà endettés, ont dû s’endetter davantage ».
Enumérant les secteurs les plus touchés, Mme Yazghi a cité ceux de l’investissement privé, le commerce, l’import-export, le tourisme, le transport, les services et les systèmes éducatifs, entre autres, estimant que « bien qu’il soit encore trop tôt pour procéder à des prévisions à moyen et long termes, on peut imaginer que cette récession continuera à avoir un impact sur l’économie mondiale en 2023, une année au cours de laquelle il était attendu que le monde se relève des effets néfastes de la pandémie du Covid, pour retrouver son équilibre à peu près normal.
Dans une approche scrutant l’avenir, le Docteur Amina Yazghi a affirmé que « pratiquement, toutes les guerres se terminent par la signature de traités entre les puissances; et tout porte à croire qu’on assistera bientôt au découpage du monde entre les puissances effectives », ce qui n’exclue pourtant pas la probabilité d’une troisième guerre mondiale.
« Je n’ai pas une boule de cristal pour prédire l’avenir et le devenir du monde, mais l’on doit se rappeler de la crise mondiale des missiles que l’URSS voulait installer à Cuba. A l’époque, on avait évité de justesse une guerre atomique. Actuellement, aussi bien la Russie que l’Amérique menacent d’utiliser leurs armes atomiques alors que la population mondiale aspire à la paix et à la protection durable de la planète Terre.
C’est sur une touche optimiste que l’éminente conférencière a conclu son riche exposé : « Nous sommes tous responsables de l’avenir de notre planète ! Conformément à notre vœu et à notre espoir d’avoir un monde meilleur, nous sommes tenus, par la force du devoir moral, par l’amour que nous éprouvons pour nos pays et pour l’humanité, de militer pour la sauvegarde de la Planète Terre au profit des générations futures, de la diversité animale et végétale, d’un monde où règne la paix, la justice, l’accès à l’eau, l’énergie, les vaccins, et … le bonheur des Humains ! ».
De son côté, l’émérite conférencier, le Docteur Faouzi Cherradi a entamé son exposé en s’interrogeant sur la réalité actuelle de la pandémie du Covid 19, affirmant : « On discernait une lueur au bout du tunnel, mais les augmentations des cas du Covid, ces jours-ci, partout dans le monde, nous incite à nous poser des questions sur ce qui reste réellement de la crise», dira-t-il.
Signalons, à ce propos, que, selon le Centre national des opérations d’urgence au ministère de la Santé, la situation épidémiologique actuelle au Maroc, se caractérise par un passage de la circulation communautaire du Covid-19, du niveau de vigilance « vert faible » à « orange moyen », particulièrement dans les grandes villes.
Mettant en évidence certains aspects scientifiques, logistiques voire politiques ayant résulté de la crise du Covid 19, le Docteur Faouzi Cherradi a indiqué que « la pandémie a clairement mis en lumière l’importance de la science et de la recherche. Mais on a aussi compris que la communication scientifique doit s’améliorer considérablement dans la société, le monde politique et les médias » dira-t-il, ajoutant que « la pandémie a aussi fait avancer la conviction que les gouvernements qui agissent avec détermination sur la base de connaissances scientifiques et qui informent de manière transparente, expliquant bien leurs décisions, font mieux traverser la crise à leurs pays que les gouvernements qui sont soumis à une idéologie », dira-t-il, estimant que « cette crise sera surmontée par la science.
« C’est la constatation essentielle qui nous restera de la période du Coronavirus ; elle peut nous aider à aborder les grands problèmes qui nous attendent », dira le Dr Cherradi énumérant ensuite les diverses répercussions du Covid 19 sur différents systèmes et organes du corps humain dont les systèmes nerveux, pulmonaire, cardio-vasculaire, uro-génital et ORL, entre autres.
La soirée rotarienne a été clôturée par un somptueux dîner organisé en l’honneur des participants.