Nouvel ouvrage de l’écrivain et chercheur, Driss Ksikes, « Les sentiers de l’indiscipline », un essai littéraire considéré comme une ode à « l’indiscipline » pour sortir des sentiers battus, qui traite des divers sentiers de l’indiscipline arborant l’image des artistes, savants, lettrés ou tout simplement passionnés « résolument réfractaires aux dogmes, qui pensent hors de toute chapelle et se mettent en quête de sens sans prétendre en donner ».
Ce livre est le fruit d’une réflexion mûrie depuis plus d’une dizaine d’années, et son écriture s’est étalée sur trois ans, s’articule autour de la notion de l’indiscipline, « souvent considérée de manière négative » portant vers son refus.
L’auteur a, à travers son livre structuré, tente de définir « quand même » l’indiscipline, adoptant une fable personnelle, un anti-dictionnaire et s’accoudant à son carnet de bord, avec un envers du regard et des portraits de penseurs notamment celui de Fatema Mernissi, qui selon l’auteur représente « l’indiscipline d’une féministe, qui se veut irréductible à son étiquette et ne se décrète pas.
L’indiscipline nous mène vers une finalité, un point d’arrivée, parce que c’est un décentrement, parce que c’est une quête permanente de comment être le plus juste par rapport à ce qui nous entoure, c’est un chemin et il faut accepter les bifurcations que le chemin nous offre, l’indiscipline est une acceptation du chemin.
Résumé : L’indiscipline, c’est avant tout une quête de liberté et de justesse. Une éthique du décentrement, qui consiste à sortir des chemins balisés, à assumer son autonomie vis-à-vis des pouvoirs et des institutions en place, à oser des pas de côté par rapport aux cadres de savoirs étriqués, à refuser dogmes, identités et traditions figées… Elle est pensée agissante, vécue et transmise par des artistes, artisans, écrivains, scientifiques, travailleurs sociaux et culturels, philosophes, soucieux de l’humain et d’un monde déhiérarchisé. Et ce livre, un voyage sans frontières à travers ce concept aux ramifications infinies.
Extrait de la conclusion : « En faisant, dans ce livre, un long voyage par l’art, la littérature, les réalités complexes, l’histoire, la philosophie, les rêves incandescents, j’ai découvert à quel point l’indiscipline nous aide, même à notre insu, à cheminer dans la vie et croire que l’impossible n’est pas hors de portée. J’ai réalisé que si la discipline cherche à préserver l’espèce, l’indiscipline permet de régénérer l’humain, que celui-ci est d’abord une énergie vivante, une force en puissance et sans la possibilité de s’émerveiller, se dépasser, s’interroger, il ne serait pas constamment en devenir. Que la discipline, entendue comme mode autoritaire de gouvernement des hommes, si elle nous aide à survivre instantanément, ne peut permettre sur la durée à l’humain de se réinventer pour s’en sortir et encore moins s’épanouir, ni séparément ni ensemble. Et que si la discipline est la chanson de l’heure qui tourne dans le gramophone, l’indiscipline est l’écho de musiques intimes qui donnent du sens à nos élans de vie. »
Bonne Lecture !