Nommé en 1976 chef du secteur opérationnel centre de la 3ème région militaire, frontalière du Sahara marocain, le général Gaïd Salah, actuel chef d’état-major de l’armée nationale populaire (ANP), abandonne une unité de 109 soldats aux mains des FAR, lors de l’héroïque bataille d’Amgala I. Un revers qu’il n’a jamais oublié et à cause de cela qu’il nourrit, depuis, une haine féroce envers le Maroc, tellement forte qu’elle ne s’estompera probablement jamais.
Cela avait commencé le 27 janvier 1976 lorsqu’une unité de l’Armée algérienne, commandée par ledit Ahmed Gaïd Salah, alors tout juste nommé chef du secteur opérationnel centre de la 3ème Région militaire, frontalière avec le Sahara marocain, s’engage dans l’oasis marocaine d’Amgala, en appui aux mercenaires du front séparatiste du polisario. Mais c’était compter sans la sévère riposte des vaillantes Forces armées royales, qui ont, non seulement délogé, mais aussi écrabouillé, ces troupes algériennes aventureuses.
La riposte marocaine a été d’une telle force que l’ex-officier Ahmed Gaïd Salah a abandonné toute son unité aux mains des valeureuses Forces armées royales, qui ont réussi, au fil de deux nuits de batailles rangées, à capturer une centaine de soldats algériens, pour le plus grand malheur de l’ex-président algérien, le colonel Houari Boumediène, qui a laissé éclater sa colère contre le commandant-fuyard Gaïd Salah, lui intimant : «va refaire tes classes !»
Selon plusieurs récits d’anciens haut gradés de l’ANP, dont le général à la retraite Khaled Nezzar, actuellement largement relayés par des confrères algériens, l’ancien commandant Ahmed Gaïd salah n’est pas sorti indemne de cet épisode. Houari Boumediène, de son vrai nom Mohammed Boukharrouba, avait, en effet, piqué une colère noire, et ordonné des changements à la tête des secteurs opérationnels. «Qu’ils aillent refaire leurs classes avec les élèves officiers», aurait-il tonné. Première victime de cette valse, Gaïd Salah, qui avait été remplacé par Liamine Zeroual (qui deviendra ensuite président de 1994 à 1999).
Gaïd Salah est alors muté et nommé directeur de formation des officiers de réserve de Blida. Il va y manger son pain noir pendant de longues années. Ceux qui ont travaillé sous son commandement expliquent sa «sympathie» pour les jeunes conscrits par les pertes survenues à Amgala», expliquent d’anciens haut gradés de l’ANP.
«Cela lui est resté sur la conscience», affirment ces hauts gradés. «Cette perte nourrit sa « haine » contre le Maroc. Cela se traduit par un ton ferme contre « l’ennemi extérieur » dans ses discours prononcés lors des inspections effectuées dans les unités déployées dans les régions militaires frontalières avec le voisin de l’ouest», souligne un observateur.
Autant de démonstrations de « farce » qui dénotent une rancune restée chevillée au corps et à l’esprit de ce général aujourd’hui octogénaire, accusé d’avoir des visées sur le pouvoir après avoir déboulonné son ancien maître Abdelaziz Bouteflika.