Les hôteliers enregistrent un nombre d’annulations sans précédent. L’année 2019 avait déjà été relativement décevante avec seulement 13 millions de visiteurs étrangers au Maroc, mais 2020 pourrait être catastrophique.
Alors qu’on est aujourd’hui loin du taux de 65 % d’occupation des chambres observé à la même époque en 2019, et que ce pourcentage devrait chuter au plus bas niveau jamais connu, certains analystes tablent sur 5 millions de touristes de moins.
« Le secteur du tourisme [qui représente 500 000 emplois et 8 500 entreprises] va perdre 34 milliards de dirhams [plus de 3 milliards d’euros] de chiffre d’affaires d’ici à la fin de l’année, si nous ne nous reprenons pas d’ici là. Le secteur de l’hôtellerie perdra à lui seul 15 milliards de dirhams », prévient Abdellatif Kabbaj, président de la Confédération nationale du tourisme.
Et, renchérit Mehdi Tazi, le vice-président de la CGEM, « la baisse de régime dans le tourisme affecte aussi d’autres secteurs comme la restauration ou le transport ». La Royal Air Maroc, qui a décidé de clouer au sol la plupart de ses appareils, prévoit un exercice catastrophique et a annoncé dès le 13 mars des mesures d’austérité. Certains salariés se sont déjà vu proposer ou imposer un congé sans solde d’une durée pouvant aller de un à six mois.