Convoquée dimanche de
ier, 30 novembre, l’AG extraordinaire de la section Tanger de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a réitéré sa confiance dans le nouveau bureau, tout récemment élu, le 19 octobre de
ier, présidé par le professeur
ant le quotta féminin (art 18), préconisant que le 1/3 du bureau doit être composé de femmes. Or, après la démission de l’ex-président Hicham Chaâra, Soumaya Chaâra et Noema Ben Othmane (lire le JT du samedi 29 novembre), le bureau se retrouve avec 7 membres, dont 2 femmes seulement. Aussi fallait-il y remédier « pour être en harmonie avec les dispositions statutaires », explique Me Abdelmounaïm Rifaï, vice-président élu de la section et président de l’Association des jeunes avocats de Tanger, qui a co-présidé l’AG extraordinaire aux côtés de Hassan Aharrat, représentant le bureau central de l’AMDH.
Rachida Raïss, étant l’unique candidate au poste vacant du bureau, sera élue à l’unanimité.
Mais auparavant, deux tendances s’étaient manifestées par les intervenants : l’une voulant ajouter à l’ordre du jour un point conce
ant les raisons de la démission des trois membres ; l’autre, majoritaire, se fera respecter, en limitant l’ordre du jour à l’harmonisation statutaire avec le fameux article 18.
Quelques voix pourtant demanderont que la confiance soit retirée au nouveau bureau. L’une de ces voix émanait de Soumaya Chaâra, qui sera la protagoniste d’une altercation grave, en giflant un camarade, affirment plusieurs témoins. Ce de
ier a réussi à garder son calme et n’est pas tombé dans le piège de la provocation. On assure cependant que le bureau de la section ne laissera pas cet acte sans conséquences, et que des mesures disciplinaires pourront être prises à l’encontre de ladite militante, incessamment.
Mais le nouveau bureau de la section Tanger de l’AMDH semble avoir d’autres priorités pour l’instant, selon son nouveau président, Tayeb Bouchiba.
En premier lieu des priorités d’ordre logistique. « L’association aura très bientôt son siège indépendant, au centre ville, une adresse et une boîte postale », a-t-il déclaré au Jou
al de Tanger. Pour lui, les conditions de travail sont importantes. « Nous nous heurtons à des entraves de la part de l’administration qui, à ce jour, refuse, sous différents prétextes, de nous remettre le récépissé de dépôt de la liste des membres du bureau, nécessaire pour les démarches de location. À tel point que nous envisageons d’organiser un sit-in pour exiger ce droit », dit-il.
Conce
ant l’équipement du futur local, le bureau central y contribuera tout en assurant un minimum de trois mois de loyer, explique-t-il.
Le nouveau président a tenu à faire savoir que le suivi des dossiers, et le respect des engagements pris par le bureau sortant, seront assurés. Il ne peut en être autrement, car les rapports moral et financier avaient été approuvés à l’unanimité, lors de l’assemblée générale élective du 19 octobre de
ier.
Le nouveau bureau voudrait aussi se rattraper, conce
ant certains dossiers qui ont coïncidé avec la période post électorale, et le remue-ménage qui s’en était suivi. Celui des de
ières inondations arrive en tête, la catastrophe naturelle ayant mis à nu une gestion locale non moins ‘’catastrophique’’. Si les sociétés de la ZI affectée ont été indemnisées et soutenues, les ouvriers continuent à travailler dans le cadre du ‘’chômage technique’’.
D’autre part, un dossier foncier volumineux fera surface bientôt, au sujet des propriétés de Marocains (ou leur ayant droit) de différentes confessions religieuses, qui avaient émigré il y a longtemps, et qui ont été ‘’a
aqués’’.
L’école publique et le problème de la gratuité de l’enseignement, la cession des établissements publics au privé, l’anarchie et l’opacité dans le fameux ‘’redéploiement’’ au sein de la délégation du MEN, sont autant de dossiers sur lesquels le nouveau bureau voudrait se pencher.
Bouchiba reconnaît qu’il puisse y avoir des tiraillements politiques entre les deux tendances majoritaires (le PADS et Annahj), mais le respect par les uns et les autres des statuts de l’AMDH fait que ces considérations n’interférent pas, rassure-t-il, sur les principes de défense des droits humains qui prévalent en fin de compte. Lui qui n’appartient à aucun des deux ‘’clans’’, étant militant du groupe local de Transparency, voudrait être ‘’ le plus transparent possible’’, dit-il en souriant. Son expérience au sein de cette ONG lui a inculqué un style de travail, qu’il compte mettre en application. « Je n’en connais pas d’autre, de toute façon », conclue-t-il.
À noter enfin que le nouveau bureau de l’AMDH de Tanger est définitivement composé comme suit :
• Président :
Mohamed Tayeb Bouchiba (professeur)
• Vice-président :
Abdelmounaïm Rifaï (avocat)
• Trésorière :
Mouna Zaghloul (étudiante)
• Trésorier adjoint :
Fatema Lemmah (ouvrière)
• Secrétaire général :
Khalid Sekkiri (professeur)
• Secrétaire général adjoint :
Aymane El Haddad (étudiant)
• Ass. chargés de mission :
Fouad El Barmouni (commerçant) et Rachida Raïs (ANDC).
Abdel Ilah Abbad