L’enquête sur un grand réseau de falsification de documents d’immatriculation de voitures à Tétouan, qui a duré plus de dix ans, touche à sa fin lundi 25 novembre dernier. Un verdict lourd impliquant des fonctionnaires, des intermédiaires et des entrepreneurs.
Ainsi, les enquêteurs ont récemment remis leurs conclusions au Parquet par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), une enquête particulièrement complexe concernant le trafic international de voitures et la falsification de leurs documents, après plus de dix ans d’investigations qui avaient révélé qu’il s’agissait principalement de véhicules volés à l’étranger ou importés illégalement au Maroc depuis la ville de Sebta.
Au total, 22 personnes se retrouvent sur les bancs des accusés, dont des fonctionnaires du centre d’immatriculation de véhicules de Tétouan, des entrepreneurs, des intermédiaires, ainsi que des personnes ayant déjà eu maille avec la justice.
Elles sont toutes accusées d’avoir fait partie d’un vaste réseau criminel, responsable entre autres de « faux » et d’« usage de faux » concernant les documents d’immatriculation de véhicules, dont le centre d’immatriculation de cette ville, ainsi que certains de ces fonctionnaires, sont les principaux mis en cause.
Cette affaire qui avait éclaté en 2013, ce n’est que quatre ans plus tard, en 2017, que le centre d’immatriculation de Tétouan avait fait l’objet d’un rapport de la Cour des comptes qui avait donné lieu à l’ouverture d’une procédure judiciaire. L’enquête ouverte par la suite, à propos des dysfonctionnements relevés par les auditeurs, a permis d’établir des complicités, dans ce centre d’immatriculation, portant sur la falsification de documents.
Cette affaire s’était ébruitée dans le temps de son déclenchement, après la saisie de plusieurs voitures de luxe dont les documents étaient falsifiés. À cette époque, deux douaniers soupçonnés d’être complices dans cette affaire avaient été arrêtés, et les enquêteurs avaient découvert que des fonctionnaires du centre d’immatriculation de Tétouan étaient impliqués dans la falsification des documents d’au moins 300 véhicules, dont quelques-uns faisaient l’objet de notices internationales concernant des véhicules volés dans des pays étrangers, et d’autres qui avaient été introduits a priori légalement sur le sol marocain, sans toutefois que la procédure de leur homologation ne soit respectée.
Suite à ces découvertes, les enquêteurs ont par la suite remonté la trace d’intermédiaires, de commerçants, ainsi que d’autres fonctionnaires en poste dans divers services de l’administration territoriale, qui auraient également participé à ce trafic.