En visite de travail, le 20 février 2024 au Maroc, Pedro Sanchez, le président du gouvernement espagnol, a réitéré son soutien à la marocanité du Sahara, et a promis d’importants investissements. Au lendemain de cette visite, les réactions positives se sont multipliées…malgré quelques inaudibles jérémiades !
Mercredi 20 février 2024, le Président du gouvernement d’Espagne Pedro-Sanchez au Maroc a effectué une visite de travail au Maroc. Lors de ce moment diplomatique fort et intense, le responsable ibérique a été reçu sur le tarmac de l’aéroport par son homologue marocain, puis a été reçu par sa Majesté le Roi Mohammed VI, au palais Royal de Rabat.
Au terme de cette rencontre, ponctuée d’échanges fructueux, le président du gouvernement espagnol à réaffirmer le soutien de l’Espagne au plan d’autonomie du Sahara marocain, tout en promettant d’importants investissements. Les relations bilatérales connaissent leur « meilleur moment » a-t-il confié, tout en qualifiant ces relations d’« extraordinaires et positives ».
Universitaires et hautes personnalités saluent cette démarche diplomatique
Il n’en fallait pas plus pour susciter diverses réactions, dont celles reconnaissant la qualité des relations entre Madrid et Rabat. Selon plusieurs spécialistes des relations entre les deux pays, ce moment particulier a permis de réaffirmer et consolider les relations qu’entretiennent les deux voisions. Des relations qui se sont renforcés au fil des années, notamment avec l’adoption en 2022 de la feuille de route ayant permis de renforcer le partenariat stratégique entre les deux Royaume. Dans une déclaration accordée à la MAP Abdelouahed Akmir, professeur d’histoire ibérique à l’Université Mohammed V de Rabat, a dans ce sens souligné le développement remarquable observé dans les échanges économiques entre les deux pays, notant que l’Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc depuis 2012. Cette visite, a-t-il dit, permet aussi d’aborder un certain nombre de questions d’intérêt commun, à leur tête la coopération sécuritaire, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée ou l’immigration clandestine, soulignant que le bassin méditerranéen fait partie des régions où le rythme de la migration clandestine a diminué au cours des deux dernières années, grâce à l’étroite coopération entre le Maroc et l’Espagne dans ce domaine.
Dans le même sillage, le chercheur sénégalais, expert des relations interafricaines, Bakary Sambe, a relevé que l’Espagne accorde une importance capitale au développement de ses relations avec le Maroc, précisant que cette relation « renouvelée » entre les deux pays permet de « repenser les rapports euro-africains auxquels elle ouvre de nouvelles perspectives ».
Cette visite a également fait réagir des hautes personnalités, à l’instar de l’ancien président du gouvernement espagnol, José Lui Rodriguez Zapatero
« Le Maroc et l’Espagne ont réussi à forger une amitié solide et travaillent main dans la main, dans un esprit de confiance et de transparence, ce qui nous permet de témoigner que les relations bilatérales traversent le meilleur moment de leur histoire », a souligné l’ancien responsable ibérique dans une déclaration à la MAP. Dans un tout autre registre, M. Zapatero a relevé que l’organisation conjointe de la Coupe du monde de football 2030 avec le Portugal « donnera un nouvel élan à ces relations exemplaires et ouvrira un horizon prometteur pour les deux pays ».
Unanimement toutes les personnes de bons sens ont reconnu la valeur ajoutée de cette visite qui s’inscrit en réalité dans la politique d’un bon voisinage. Mais cela n’est visiblement pas partagé par tous.
Des jérémiades sourdes et inaudibles
C’est le cas notamment de quelques députés du parti populaire espagnol et de l’éternel incompréhensible voisin de l’Est.
En Espagne, le Parti populaire aurait demandé la comparution de Pedro Sanchez à la Chambre basse du Parlement afin qu’il explique aux députés les circonstances de sa visite au Maroc. Les responsables de cette formation politique d’opposition exigeraient des éclaircissements sur l’organisation du déplacement du responsable ibérique à Rabat et les raisons pour lesquelles la visite n’a été annoncée que 24 heures avant. Par ailleurs, ce parti politique, première force à la Chambre basse et au Sénat, voudrait également connaitre les dossiers examinés par Pedro Sanchez, dans la capitale marocaine, avec le roi Mohammed VI et le chef de l’exécutif, Aziz Akhannouch. En fait l’ambition derrière cette attitude assez étrange s’inscrit en ligne avec la proposition déposée, fin janvier, par un groupe de députés de ce parti portant sur le contrôle par le Parlement de la politique étrangère du gouvernement espagnol. Mais personne n’est dupe, ce qui agace ce parti, c’est la position réaffirmer par Pedro Sanchez vis-à-vis du plan d’autonomie du Sahara marocain.
Après quelques députées espagnoles, le second son de cloche des jérémiades sourdes est venu de l’éternel incompréhensible voisin de l’Est. Mais cela n’est guère une surprise tant on est désormais habitué à ce genre de réactions, surtout lorsque l’enjeu est le Sahara marocain. Médias et hommes politiques algériens ont exprimé, comme à leur habitude, leur haine gratuite contre Maroc. Les officiels algériens sont même allés jusqu’à annuler à la dernière minute la visite, du ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, en évoquant « des raisons d’agenda » …bref, une telle réaction n’est pas nouvelle. On est déjà habitué. L’essentiel en ce qui nous concerne, c’est de savoir que les liens entre l’Espagne et le Royaume demeurent solides.