UN TANGEROIS SAID ZEKRI ENTRAINEUR DU CHABAB AL-HOCEIMA :
« Mon équipe est en bonne santé ! »
Beaucoup de bruits pour rien, des rumeurs sans fondements, des accusations sans preuve tel est le bilan de « santé » du Chabab Rif d’Al-Hoceima l’un des grands du football professionnel de la Région de Tanger. Le club représentatif de tous les rifains a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours pointant du doigt la mauvaise gestion. Etant dans le confinement avec ses footballeurs avec les entraînements à distance à la vidéo, depuis trois mois, l’entraineur de l’équipe Said Zekri a bien voulu s’entretenir avec la rédaction sportive de l’Opinion en direct de la capitale du rif dans un entretien plein de franchise et de réalisme et donner un point réel sur la vraie situation de l’équipe .
Q-Pourriez-vous expliquer le parcours de votre carrière ?
R-Né à Tanger le 15/1/1970,j’ai fait ma formation d’entraineur en trois Ecoles : dans l’ordre la Tunisie, l’Espagne ,le Maroc… Actuellement, je suis titulaire de la licence UEFA A avec une longue expérience pratique avec les clubs Raja Al Boughaz, Widad de Tanger avec l’accès en 2ème division amateur , toutes les catégories inférieures IRT .Chez les professionnels, j’ai entrainé l’IRT et le Chabab d’Al-Hoceima. A l’étranger, j’ai eu la chance de diriger une formation amateur française Reigner avant de partir au Sultanat Oman pour trois ans avec Sahn Riadi et Ourouba de la Division I pro.
Q-Votre vie d’entraineur a été partagée entre Tanger Al-Hoceima. Quelle en est votre préférence ?
R-Sincèrement, le choix est difficile. Dans les deux villes, j’ai beaucoup de souvenirs sur le plan du travail. A l’IRT comme au Chabab, ma mission était appréciée et j’y ai beaucoup d’amis.
Q-Dans le domaine gestionnaire, surtout administratif et financier, le club rifain a des difficultés. Qu’en pensez-vous ?
R- Ayant vécu quatre périodes au Chabab Rif avec des comités différents, je crois que les dirigeants actuels font de leur mieux pour sortir le club de la crise. Dans les deux domaines que vous venez de citer, tout va à merveille et il existe un grand optimisme pour la structuration.
Q-Quelle est vraiment cette crise ?
R-Elle consiste à payer les dettes antérieures des autres comités. C’est le principal objectif pour assainir la trésorerie bien sûr en parallèle avec la structuration du club.
Q-Sur le plan financier, où en est la sanction de la FIFA ?
R-A vrai dire, cette sanction qui consiste à ne pas faire de recrutement de footballeurs est la goutte qui a fait déborder le vase. Neuf nouveaux joueurs qui s’entrainaient avec nous n’ont pu signer la licence de qualification. Avec plus de 50 °/° d’espoirs et de juniors, nous avons disputé le championnat :ce qui explique le mauvais classement.
Q-Comment expliquez-vous le retrait des logements aux membres de l’effectif que vous dirigez ?
R-Cette mesure entre dans le cadre de la politique d’austérité suivie par le comité. Comme les appartements sont inoccupés à cause de la pandémie qui a fait fuir les footballeurs en rejoignant leur ville d’origine, les dirigeants du Chabab ont jugé utile de remettre les clés à leurs propriétaires pour réduire les dépenses et payer les arriérés salaires et primes de signature.
Q-Le règlement des salaires et primes est-il à jour ?
R- Oui, il est à 100 °/° à l’exception de la dernière tranche de la prime de signature qui est réglée avec une division à l’instar de toutes les formations professionnelles.
Q-Pourriez-vous donner un aperçu de la préparation physique et technique du Chabab pendant le confinement ?
R-Comme dans tous les championnats du monde entier, le staff technique et moi, nous travaillons à distance…Pour bien contrôler les footballeurs ,nous leur exigeons l’envoi de séances filmées en direct pour voir s’ils appliquent les consignes. Mais le grand problème est la réalité suivante :moins d’entrainements, moins de performances. Travailler à la maison ne peut jamais remplacer le travail sur le terrain. En plus, l’espace des appartements ne facilite pas la tache de l’entraineur.
Q-La FRMF vient de décider de reprendre le championnat sur terrain neutre et à huis clos. Est-ce la bonne solution ?
R-Bien que le Chabab d’Al-Hoceima soit prêt à toute décision fédérale, je pense que la meilleure solution serait de faire jouer seulement les rencontres reportées pour suivre l’exemple de la France mais avec le maintien des équipes reléguées et terminer le championnat à la 21 ème journée.
RACHID MADANI