Voilà plus de trois ans que le conseil communal et l’agence urbaine de Tanger se rejettent la balle en ce qui concerne la mise au point et l’approbation du plan d’aménagement de la ville qui ne sort pas des tiroirs.
Cette situation d’handicap qui bloque des centaines de projets urbanistiques et immobiliers, n’est plus tolérée par les professionnels des secteurs concernés.
Lors d’une précédente session du conseil de la ville de Tanger, essentiellement consacrée à l’examen et à l’adoption de la nouvelle mouture du plan d’aménagement de Tanger, la deuxième après celle remodelée après une seconde consultation publique, la plupart des intervenants avaient porté leurs critiques sur l’Agence urbaine de Tanger (AUT) tenue, selon eux, pour responsable de ce que l’on a qualifié d’irrégularités dans la procédure.
Pour certains conseillers communaux, il serait nécessaire de demander des comptes aux responsables de l’échec du précédent plan, critiquant, du coup, les deux plans, celui de 2017 soumis à l’approbation et le précédent de 2016, rejeté : « Si le premier plan comportait des vicissitudes, le deuxième est pire puisqu’il n’apporte rien de nouveau, sinon des coups durs portés à des gens pauvres et nécessiteux qui se verront confisquer leur propriété unique par expropriation pour utilité publique » estime-t-on.
On a ainsi évoqué « une injustice urbanistique », soulignant la nécessité de tenir compte de l’ensemble des oppositions formulées par les citoyens se sentant lésés par le nouveau plan.
On a également recommandé la protection des forêts et des espaces verts.
Les intervenants ont déploré le fait que les services communaux se montrent impuissants devant les demandes d’autorisation de bâtir formulées par les citoyens, difficiles à satisfaire dans les conditions actuelles, dénonçant le fait qu’en cas de problème, l’agence urbaine qui est directement responsable, oriente les plaignants vers la commune ou l’arrondissement qui, en réalité, ne jouent qu’un rôle de conseillers.
Lors de la récente assemblée générale du conseil d’administration de l’agence urbaine, le maire de la ville n’a pas manqué de déplorer, de nouveau, que cette agence continue de faire un blocage devenu intolérable.
Intolérable, c’est le mot quand on sait que les professionnels de l’urbanisme et de l’immobilier ne supportent plus ces querelles internes paralysant le secteur. Ils revendiquent une sérieuse prise en main du dossier.
C’est pour cela qu’ils sollicitent aujourd’hui, l’intervention du wali de la région, Mohamed Mhidia, afin d’arbitrer ce dossier de manière à débloquer une situation qui n’a que trop duré… !