Dans un communiqué diffusé le 2 janvier courant, à la suite de diverses plaintes d’étudiantes dénonçant un harcèlement sexuel par des enseignants, l’université Abdelmalek Essaâdi de Tétouan a annoncé l’ouverture d’un numéro vert et une adresse mail pour dénoncer tout acte de harcèlement et de violences sexuels. Une initiative qui a pour objectif de prévenir et de dissuader tout comportement abusif au sein de l’université en garantissant l’anonymat des plaignantes. Le ministère de l’Enseignement supérieur a, de son côté, annoncé qu’il ferait preuve d’une “tolérance zéro” face à ce genre d’abus.
Ces mesures qui devraient réjouir les étudiants et particulièrement les étudiantes, et dissuader les enseignants qui abusent de leur pouvoir pour exercer ce genre de harcèlement, interviennent quelques jours après les révélations sur des faits de harcèlement sexuel survenus à l’École Roi Fahd de traduction à Tanger où l’on a évoqué le cas d’«un enseignant-chercheur qui faisait, apparemment, visionner des enregistrements du genre sexuel à une étudiante».
L’enseignant en question aurait été suspendu jusqu’à sa présentation devant un conseil disciplinaire qui devait être tenu d’urgence.
Les étudiants, eux, réclamaient la démission du mis en cause qui risque d’être frappé d’une interdiction définitive d’exercer les fonctions d’enseignant ou de chercheur dans un établissement public d’enseignement supérieur.
L’administration estime qu’il serait «difficile de prouver l’existence d’un harcèlement sexuel de la part d’un enseignant: il faudrait que les étudiantes fassent remonter leurs plaintes auprès des chefs de départements».
Cette affaire a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux, où un groupe a lancé une campagne de dénonciation sur internet pour récolter des témoignages d’éventuelles autres victimes.
L’enseignant visé par les accusations de harcèlement, à l’École supérieure Roi Fahd de traduction de Tanger a été interpellé par les autorités dans la soirée du 4 janvier suite à une plainte pour harcèlement déposée à son encontre par une étudiante et une douzaine de témoins.
L’homme aurait été placé en garde à vue.
Durant la même journée, la direction de l’établissement scolaire avait tenu une réunion extraordinaire pour discuter de ces cas.
L’administration de l’école avait auparavant suspendu l’enseignant accusé, et l’avait remplacé par une professeure.
L’enquête suit son cours.