Au milieu du vacarme des machines et de la poussière soulevée, une aberration saute aux yeux : la route du rond-point du club équestre Royale dépassant l’hôtel Andalusia, vers le rond-point de Boubana en parfait état, est entièrement en cours de goudronnage, elle est refaite, Pourquoi ? Pour qui ?
Pendant que des quartiers entiers roulent encore sur des cratères et des chaussées effondrées, la commune, elle, investit dans le relooking d’un axe qui n’en avait nullement besoin. Une route impeccable, sans une bosse, sans un trou, soudainement jugée « prioritaire ».
Ce n’est pas du développement, c’est du favoritisme pur et simple.
Car cette route mène droit aux villas de luxe, aux résidences cossues où se côtoient amis, alliés et puissants de la commune et autre administrations. Là où le « copain du copain » doit pouvoir rouler sans heurt, pendant que le reste de la ville s’enfonce dans l’oubli.
Où est passée l’équité ? Où sont les responsables censés défendre l’intérêt général ? Une route inutilisée ou dégradée aurait dû être la priorité, pas un caprice de prestige.
Chaque centime dépensé ici est un centime volé aux contribuables, un centime qui aurait pu réparer une école, sécuriser une autre route, ou améliorer la vie d’un quartier délaissé.
La question qui se pose : qui contrôle encore la pertinence des projets à Tanger ? Existe-t-il une commission sérieuse, indépendante, capable de dire non aux abus ? Ou sommes-nous condamnés à voir l’argent public goudronner les chemins du favoritisme pendant que la majorité piétine dans les nids-de-poule ?
À Tanger, il est temps de sortir du silence. Parce que trop souvent, derrière un goudron lisse, se cache une injustice profonde.