Le Président du premier parti sorti victorieux des élections législatives du 8 septembre 2021, le Rassemblement National des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, a été nommé Chef de gouvernement, le 10 septembre par le Roi.
Voici ses premières déclarations à l’issue de son audience avec le Souverain : « Des consultations seront engagées avec les partis pour la formation d’une majorité cohérente, homogène et porteuse de programmes convergents. Nous allons engager des consultations avec les partis, avec lesquels nous serons en accord dans le futur, pour la formation d’une majorité cohérente, homogène et porteuse de programmes convergents» a affirmé Akhannouch, précisant que le gouvernement comprendra des membres en mesure de mettre en œuvre les grands chantiers et stratégies de Sa Majesté le Roi, ainsi que les futurs programmes gouvernementaux.
Rappelons ci-après, à l’occasion, des extraits du programme du RNI formulées lors de la campagne électorale :
« Notre offre politique, s’organise autour de cinq grands engagements, que nous développerons dans ce programme. Ces priorités guideront notre action et formeront la base du programme de gouvernement que nous voulons pour la période 2021-2026. Notre programme est chiffré, crédible et réalisable. Nous ne ferons pas de promesses intenables (…) Nous entendons fixer des urgences dans des domaines d’actions prioritaires, répondant aux attentes des citoyens (…) : 1. une protection contre les aléas de la vie; 2. un système de santé digne; 3. des emplois pour tous ; 4. une école de l’égalité; 5. et une administration à l’écoute » (fin de citation).
Après l’euphorie électorale, nous réalisons cependant que le nouveau gouvernement hérite d’une situation économique et sociale difficile, marquée par un chômage record et des chantiers ardus, notamment dans les domaines social, de la fiscalité, de la Santé et l’Education qui constituent les priorités des priorités et sont facteurs de pression sociale.
Il s’agit de poursuite et de soutenir une politique ambitieuse d’investissement, pour continuer à construire une économie dynamique soutenue par une croissance permettant la création d’emploi et une valeur ajoutée.
L’encouragement financier et fiscal aux petites et moyennes entreprises (PME), fait lui aussi l’unanimité. Les propositions sont multiples, elles visent toutes à faciliter l’accès au financement de l’investissement, seul moyen garantissant un fonctionnement durable, car l’une des causes de la mortalité des entreprises, ce sont les difficultés de trésorerie.
L’immense chantier de la protection sociale constitue également la pierre angulaire de la cohésion nationale, et son exécution ne peut souffrir de retard, ni d’imperfections.
Le schéma de la mise en place de la protection sociale globale à mener durant les cinq prochaines années, tel qu’il a été formalisé par la loi-cadre 09.21, passe par quatre axes avec des échéances précises. C’est un chantier qui fédère l’ensemble des forces politiques.
Le premier axe comprend la généralisation, d’ici fin 2022, de l’Assurance maladie obligatoire au profit de 22 millions de personnes supplémentaires qui bénéficieront d’une assurance couvrant les frais de traitement, de médicaments et d’hospitalisation. Quant au second axe, il contient la généralisation des allocations familiales durant les années 2023 et 2024 au profit des familles qui n’en profitent pas, selon les textes en vigueur.
Ces familles bénéficieront, selon le cas, d’indemnités forfaitaires ou d’indemnités de protection des dangers relatifs à l’enfance et ciblant 7 millions d’enfants en âge de scolarité. Le troisième axe concerne l’élargissement de la base des adhérents aux régimes de retraite pour inclure environ 5 millions de personnes qui exercent un emploi et ne bénéficient d’aucune pension à l’horizon 2025. Et enfin, le quatrième axe contient la généralisation de l’indemnité pour perte d’emploi à partir de l’année 2025 pour couvrir toute personne exerçant un emploi stable.
Le prochain exécutif devra rapidement livrer sa vision sur ces sujets, parce que la pression sociale est réelle, notamment en ces temps imprévisibles de Coronavirus, et que le meilleur moyen de rassurer les citoyens, c’est de leur offrir des services publics de qualité.
Il est donc prévisible que la coalition, en cours de formation , aura un agenda exigeant un travail d’équilibriste en matière de gestion des finances publiques et de plan budgétaire, notamment que les recettes fiscales nécessitent une amélioration qui ne pourra se faire que progressivement, du fait que l’on ne peut envisager ni une réduction des investissements publics ni une augmentation de la pression fiscale.
Le Nouveau modèle de développement (NMD), trace la voie et fixe les étapes d’un nouveau processus de développement plus ambitieux et plus inclusif à l’horizon 2035. C’est une «source commune » où l’ensemble des forces politiques sont appelées à alimenter leurs programmes pour les décliner concrètement sur le terrain.
Dr Abdelhak BAKHAT