par Ines ZAROUAL Formatrice Organisme Kidoo Relax International
Le système éducatif marocain fait face à un défi majeur : le manque de formation adéquate des enseignants. Alors
que des réformes éducatives ambitieuses visent à améliorer la qualité de l’enseignement et à élever le niveau des
élèves, la formation des enseignants reste insuffisante, impactant directement l’apprentissage des enfants.
Un enjeu fondamental pour l’avenir des élèves
Au Maroc, le rôle des enseignants est crucial dans la lutte contre l’échec scolaire et le décrochage, surtout dans les niveaux primaires et préscolaires.
Pourtant, beaucoup d’entre eux commencent leur carrière avec une formation initiale limitée, souvent inadaptée aux besoins pédagogiques et aux réalités des classes surchargées. Ce manque de préparation se ressent particulièrement dans les compétences en gestion de classe, en adaptation aux besoins spécifiques des élèves et dans la maîtrise des nouvelles méthodes d’enseignement.
Les réformes en cours : une réponse insuffisante ?
Depuis plusieurs années, le ministère de l’Éducation nationale met en oeuvre des réformes destinées à améliorer l’enseignement et la formation des enseignants. Toutefois, le processus de mise en oeuvre de ces réformes s’avère souvent trop lent. Les centres de formation pédagogiques manquent de ressources et peinent à attirer des formateurs qualifiés. Par conséquent, les jeunes enseignants sortent parfois de ces formations avec des lacunes
dans des domaines essentiels tels que la pédagogie active, la gestion des comportements difficiles ou encore l’usage des nouvelles technologies.
Conséquences pour les élèves : un apprentissage
de qualité inégale
Les conséquences de ce manque de formation sont visibles dans les salles de classe. Les élèves, particulièrement ceux des zones rurales et défavorisées, se retrouvent avec des enseignants qui, malgré leur dévouement, peinent à fournir un enseignement adapté et dynamique. Les résultats scolaires en souffrent, avec des taux élevés d’échec scolaire et des difficultés persistantes en matière de maîtrise des compétences de base, comme la lecture, l’écriture et le calcul.
L’enseignement préscolaire, pourtant essentiel pour le développement cognitif et social des enfants, est également concerné. De nombreux éducateurs manquent de formation spécialisée, ce qui affecte la qualité de l’encadrement des tout-petits et leur préparation à la scolarité.
Des efforts à intensifier
Pour remédier à cette situation, plusieurs pistes sont envisagées. D’une part, il est essentiel de revoir en profondeur les programmes de formation des enseignants, en les orientant davantage vers des approches pratiques et centrées sur l’élève. D’autre part, un suivi régulier et un accompagnement professionnel tout au long de la carrière des enseignants sont nécessaires pour qu’ils puissent s’adapter aux évolutions pédagogiques.
Par ailleurs, des efforts doivent être consentis pour améliorer la formation continue, souvent délaissée ou inadaptée aux réalités des enseignants en poste. L’introduction de méthodes innovantes, telles que les pédagogies actives et les outils numériques, pourrait également redynamiser l’apprentissage des élèves et renforcer l’engagement des enseignants.
Le manque de formation des enseignants au Maroc est un obstacle majeur à la qualité de l’enseignement. Alors que le pays aspire à élever le niveau de son système éducatif pour mieux préparer les futures générations, il est impératif de renforcer les capacités pédagogiques de ceux qui se trouvent au coeur de ce système : les enseignants.
L’amélioration de leur formation, tant initiale que continue, est une
priorité si le Maroc souhaite offrir à ses enfants un apprentissage de qualité et les préparer à relever les défis de demain.