La ville de Tanger a été le théâtre, ce jeudi, du lancement de la Conférence internationale sur la transformation numérique du système judiciaire, offrant ainsi une opportunité de réflexion sur les mécanismes de digitalisation de la justice, alors que le Royaume se prépare à une réforme majeure du Code pénal.
Pas moins de 200 dirigeants et 40 experts de divers horizons se sont réunis dans la perle du Détroit pour participer à cet événement organisé par le ministère de la Justice en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), sous le thème « La transformation digitale du système judiciaire : vecteur d’une justice efficiente et inclusive ».
L’objectif de cette conférence est d’explorer les tendances de la justice électronique à travers des ateliers d’échange, permettant aux participants de découvrir les programmes de justice existants et prévus au niveau national, tout en partageant leurs idées et leurs meilleures pratiques.
Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, a souligné l’engagement du gouvernement à accélérer ce processus, le qualifiant de « stratégique ». Il a ajouté que « le système judiciaire doit s’adapter aux défis futurs en exploitant les nouvelles technologies, surtout dans le contexte où le gouvernement cherche à rendre la justice plus accessible non seulement aux Marocains résidant sur le territoire national, mais aussi à ceux résidant à l’étranger ». Cependant, il a insisté sur la nécessité de trouver des mécanismes pour digitaliser le secteur sans compromettre les principes fondamentaux de la justice. Dans cette optique, les représentants du PNUD ont souligné que grâce à un dialogue collaboratif, les participants identifieront des solutions pour répondre aux besoins, aux questions et aux défis rencontrés dans la mise en œuvre de la justice électronique.
Hassan Daki, procureur général du Roi près de la Cour de cassation et président du ministère public, a déclaré que « le dialogue national sur la réforme du système judiciaire a été le point de départ pour approfondir le débat sur la modernisation de l’autorité judiciaire et renforcer sa gouvernance ». Il a mis en lumière les recommandations issues de ce dialogue, notamment l’établissement d’une Cour numérique ouverte sur son environnement et au service des usagers, ainsi que la promotion de l’utilisation du numérique dans la gestion des tribunaux et des dossiers judiciaires, facilitant ainsi la communication entre les différents acteurs du corps judiciaire.
Hassan Daki a affirmé que son département est résolu à poursuivre la transformation numérique de la justice aux côtés du ministère de tutelle et du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Il continuera également à mettre en œuvre son plan stratégique 2021-2026, axé notamment sur le renforcement de la numérisation et de la simplification des procédures judiciaires.
À noter que cet événement, qui s’est étalé sur deux jours, vise à mettre en avant la contribution de la transformation numérique du système judiciaire à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), en particulier ceux liés à la justice, à l’égalité, à l’accès à la justice et aux institutions efficaces. Les participants soulignent également l’importance de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, visant à promouvoir la modernisation du système judiciaire comme un élément essentiel du développement durable et de l’intégration continentale.