animé par
*l’ancien président tunisien, Moncef MERZOUKI;
*l’ancien ministre des A.E Mohamed BENAÏSSA;
* le doyen de la Faculté des sciences humaines
et sociales de Fès, Abderrahman TENKOUL:
* le président de la Fédération internationale des
journalistes (FIJ) Younès MOUJAHID;
Après son assemblée générale constitutive tenue vendredi 2 avril 2021, à Tanger, consacrée à la création de son antenne tangéroise , la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a organisé, le lendemain samedi, dans un grand palace de la ville, un important colloque sous le thème de : « Manarat Al Moutawassit : opportunités d’intégration dans un océan de défis » axée sur les opportunités d’intégration et de complémentarité, ainsi que les défis qui empêchent le rapprochement entre les pays du bassin méditerranéen.
Animée par d’importantes personnalités de l’étoffe de l’ancien président tunisien, Moncef Merzouki; l’ancien ministre marocain des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa; le doyen de la Faculté des sciences humaines et sociales de Fès, Abderrahman Tenkoul : et le président de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) Younès Moujahid, cette rencontre s’est déroulée en présence d’un grand parterre d’intellectuels, de politiciens, de journalistes et de représentants de l’intelligentsia et de la société civile.
Les différents intervenants se sont accordés à développer les différents points forts du sujet, dans leurs aspects géographique, territorial, humain, culturel et économique, des atouts fondamentaux qui devraient unir les peuples de la région, ainsi que les défis sécuritaires, économiques et politiques qui pourraient constituer des freins artificiels contre les obstacles qui bloquent, malheureusement, le rapprochement, tant souhaité par les peuples, entre les nations de la région.
Ainsi, dans son intervention faite par visio-conférence, l’ancien président tunisien, Moncef Marzouki, a fait savoir que l’identité maghrébine, de par son histoire et sa géographie, repose sur les quatre composantes : africaine, arabe, amazighe et méditerranéenne, expliquant que le fait de reconnaître cette identité multiple est important, et que l’intégration du Maghreb, y compris la Méditerranée, est une réalité qui existe dans le brassage des langues, des coutumes et des traditions, depuis plus de 2.000 ans.
« La question est désormais de savoir si l’acteur politique ralentit ou accélère cette intégration ?, s’est interrogé M. Merzouki pour qui « la politique joue un rôle négatif et perturbe cette intégration au moment où elle est censée jouer un rôle positif pour l’accélérer face aux défis auxquels est confronté l’espace méditerranéen».
L’ancien président tunisien a énuméré trois grands défis se profilant pour le bassin méditerranéen :
– la pollution et les conflits relatifs aux ressources naturelles, en particulier dans l’Est de la Méditerranée ;
– les questions de la sécurité et de l’immigration nécessitant des réponses politiques ;
– l’absence de tout organe ou structure politique méditerranéenne qui coordonnerait les positions pour répondre à ces défis.
Pour sa part, l’ancien ministre marocain des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa, estime que les règles d’appartenance méditerranéenne, d’intégration, de complémentarité, de stabilité et de paix, passent nécessairement par l’action culturelle basée sur les civilisations et cultures communes aux peuples du bassin méditerranéen. M. Benaïssa qui a exprimé sa conviction sur l’existence de beaucoup plus de racines qui unissent les peuples de cette région que de différends et d’obstacles qui les séparent, insiste sur le fait que l’action culturelle constitue un facteur fondamental pour rapprocher les peuples et unir les visions.
« Le rôle des élites doit se cristalliser dans la stimulation de ce rapprochement culturel et intellectuel, en dépit de certains conflits et différends » dira-t-il, soulignant la nécessité de corriger certaines idées et visions, en particulier à travers l’important rôle des pays islamiques de la région qui devraient clarifier le chevauchement entre la religion et la politique de manière à constituer une protection contre les violences ethniques, religieuses et sectaires.
Le Pr Abderrahman Tenkoul, doyen de la Faculté des sciences humaines et sociales de Fès, estime, quant à lui , que le royaume du Maroc dispose des capacités requises pour jouer le rôle de pionnier du rapprochement et de l’intégration méditerranéenne dans ses dimensions politique, économique et de développement, des atouts considérables pour assurer la stabilité et la sécurité de la région et garantir les conditions nécessaires pour son développement.
« L’intégration méditerranéenne est d’une nécessité immédiate dans un monde converti en alliances régionales, blocs stratégiques et pôles politiques, au même titre que l’intégration africaine qui doit également passer outre les séquelles laissées par le colonialisme, ayant créé des brèches, perturbé la géographie méditerranéenne et planté des foyers de conflits artificiels à l’Ouest de la Mare nostrum » dira l’intéressé, déplorant le rôle joué par l’Algérie, qu’il a qualifié de négatif.
« Les politiciens algériens jouent un rôle négatif dans la garantie des conditions de la solidarité africaine, notamment à cause de leurs efforts tendant à perturber l’intégration et la construction du Maghreb arabe ainsi que le processus de développement, contrairement aux vœux des peuples de la région », dira l’intervenant, affirmant que le Maghreb arabe uni peut jouer un rôle important dans l’intégration régionale méditerranéenne et la construction d’une nouvelle Force régionale, voire continentale.
Enfin, le président de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Younes Moujahid, a abordé la question de l’unicité méditerranéenne sous le théme : « Les médias méditerranéens, de l’alimentation des conflits au soutien de la stabilité et de l’intégration», déplorant le fait que des médias de certains pays de la région travaillent avec un référentiel politique négatif, alimentant des conflits artificiels et sans fondements, et adoptant une vision étroite au lieu de contribuer à la stabilité en écartant les doctrines politiques et idéologiques obsolètes.
M.Moujahid estime que le rôle éthique et effectif des médias, devrait plutôt rapprocher les peuples et unifier les nations dans une région qui jouit d’un important poids humain, économique et culturel.
« La région méditerranéenne, en général, et le Grand Maghreb en particulier, ont des caractéristiques communes, des coutumes similaires et une structure anthropologique unique, qui sont des facteurs considérés comme piliers fondamentaux afin de garantir des bases de complémentarité », dira-t-il, déplorant l’évidence que certains font reculer la région en cherchant à briser les ambitions des peuples au profit d’intérêts politiques étroits, à des fins obscures.
Ne serait-il donc pas temps pour que les esprits se réveillent de leur torpeur, pour dépasser leurs différents bas et stériles afin de profiter, tant qu’il est encore temps, des opportunités offertes aux pays méditerranées d’une manière générale, et aux nations maghrébines, en particulier, qui possèdent une complémentarité dans tous les domaines permettant à leurs peuples de vivre dans la paix et la prospérité ?