L’art d’ « El’3aïta Al Marsawiya » vient de perdre l’une de ses icônes les plus illustres : la principale et plus ancienne Diva de la chanson populaire marocaine, Hajja El Hamdaouia a été rappelée à Dieu, à 1 heure du matin du lundi 5 avril 2021, à l’âge de 91 ans, alors qu’elle était hospitalisée au centre Cheikh Zayed à Rabat où elle avait été admise en urgence au service de la réanimation, le 1er avril courant, dans un état de santé qualifié de grave.
La dépouille de la défunte a été inhumée au cimetière Achouhada à Casablanca.
Née en 1930 dans le quartier de Derb Soltane à Casablanca, cette artiste au talent exceptionnel, presque centenaire, a entamé, au début des années 50, sa carrière de chanteuse populaire et bercé plusieurs générations, grâce à son inépuisable énergie, de ses nombreuses chansons interprétées au son de son inséparable et résonnant« bendir », appréciées par les jeunes et les moins jeunes, aussi bien au Maroc que dans le monde arabe, mais aussi par les Marocains de la diaspora, voire en Israël où la communauté juive d’origine marocaine s’attachait à chanter ses tubes « Daba iji », « Jiti ma jiti », « Dada ou hiani », « Al aar ya l’aar », « Mnin ana ou mnin nta » et « Hezou bina laalam » , entre autres, qui étaient réputés dans les soirées publiques et les fêtes familiales.
Au milieu des années 1950, cette chanteuse populaire écrit une chanson pour dénoncer la colonisation française. Son geste «spontané», la force à vivre clandestinement dans son propre pays, avant de s’exiler en France où elle a profité pour se faire connaître auprès de la diaspora maghrébine.
Etant la première à avoir modernisé la musique populaire marocaine, Hajja Hamdaouia choisit « l’3aïta Al Marsawiya » de sa région natale, comme référence musicale majeure qui s’est imposée sur la scène nationale grâce à la magnifique interprétation de ses chansons-cultes qui ont révolutionné la scène artistique dès l’apparition de la télévision marocaine.
Cependant, on enregistrera, dans les années 1980-1990, une sombre parenthèse dans sa vie, la reléguant aux oubliettes. Elle tombe malade et sombre dans l’anonymat, vivant dans une unique chambre de location à Tanger où elle survit grâce à la charité et au soutien d’amis et de membres de sa communauté.
C’est au journaliste feu Khalid Mechbal, alors directeur de Radio-Tanger, que revient le mérite de la sortir de cette dure épreuve, avec le précieux concours de charitables donateurs, ce qui lui permet de se faire soigner, de retrouver ses forces et de retourner à Casablanca où la vie lui sourit de nouveau.
Hajja Hamdaouia parvient ainsi à remonter sur scène où elle est, de nouveau idolâtrée par son public jusqu’en 2021, année de son décès.
Après une carrière musicale qui aura duré sept décennies, Hajja Hamdaouia se retire, ainsi, discrètement de la scène artistique.
Âgée de 91 ans, l’icône marocaine qui se disait « continuellement fatiguée » durant ces dernières années, souffrait d’une anémie et était contrainte de se rendre régulièrement à l’hôpital pour des transfusions sanguines.
Puisse Dieu avoir la défunte en Sa sainte miséricorde, et l’accueillir en son Vaste Paradis.
Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons.