L’ONG marocaine « Touche pas à mon enfant » a porté plainte, lundi, devant le tribunal de Tanger contre deux Espagnols, membres du conseil d’administration de l’Association pour l’intégration des mineurs « Paideia », pour « abus sexuels sur mineurs » et « maltraitance ».
Les mineurs étaient pris en charge dans le Centre social Assadaka de Tanger créé grâce à une collaboration maroco-espagnole. Les deux Espagnols, qui ont été coordonnateurs de ce centre, auraient usé de leur autorité et des liens tissés avec les mineurs pour leur faire subir des abus sexuels. Plusieurs mineurs marocains de ce centre ont confié aux médias avoir été victimes d’abus sexuels. « Il couchait avec moi comme si j’étais une femme […] Il nous tenait la main, nous embrassait sur la bouche, et continuait à nous harceler même pendant que nous dormions », affirme l’un d’eux.
Les mis en cause, en tant qu’enseignant et assistant social, ont une grande expérience dans le domaine de l’enfance, de la jeunesse et de la famille, aussi bien en Espagne qu’au Maroc, au Cap Vert et en République dominicaine. « Ils ont fui le Maroc lorsqu’un mineur a menacé de les dénoncer avec une vidéo qu’il avait enregistrée. Ils sont en Espagne depuis 2020 », explique un membre de l’ONG marocaine « Touche pas à mon enfant » qui condamne ces actes. Les mineurs victimes de ces abus sont désormais pris en charge par l’association musulmane Bab Khokha à Fès, fait savoir El Español.
Les accusés ne se reconnaissent pas dans les faits. Ils attribuent ces plaintes au directeur du Centre social Assadaka qui a des relations difficiles avec le gouvernement marocain. « En ne voulant pas quitter le poste, il calomnie les enfants », précisent-ils.
Le Centre social Assadaka a été créé entre 2000 et 2002, avec le financement de la mairie de Madrid. Sa gestion est assurée par plusieurs organisations dont l’Agence espagnole de coopération internationale au développement (AECID) et la Communauté de Madrid. Le centre dispose de salles de renforcement pédagogique pouvant accueillir jusqu’à 400 mineurs, et d’un atelier de formation à la peinture.