Osons Parler : Quand l’Indifférence Devient Inacceptable
Qui n’a jamais été déçu par l’accueil dans un magasin, un centre de beauté, par une caissière en grande surface, chez un médecin, à l’accueil d’un hôpital, d’une clinique, ou d’une administration ? La liste est longue, et cela touche tout le monde, que l’on soit instruit ou non. Pire encore, si vous êtes instruit et que vous avez l’habitude de parler en français, vous pourriez constater à quel point cette langue est mal perçue ces derniers temps. Pour certains, parler français est devenu synonyme de frime, considéré comme une langue étrangère réservée à ceux qui veulent se distinguer.
Ces situations peuvent devenir très embarrassantes, voire dégénérer, et deux scénarios se dessinent souvent. Dans le premier cas, si vous êtes bien habillé et que vous vous exprimez clairement, vous pourriez être confronté à un sentiment d’infériorité de la part de votre interlocuteur, qui se sent alors minable derrière son poste de travail. Sa réaction sera souvent de tenter de vous montrer une fausse supériorité, mal interprétée et mal exprimée.
Dans le second cas, la personne qui se présente à un service quelconque avec une apparence modeste, une attitude timide, ou même un faible niveau d’instruction, devient la cible d’injustices. Ici, c’est le sentiment de supériorité maladif de l’interlocuteur qui prend le dessus, et cette personne sera traitée avec condescendance, voire mépris, subissant parfois un langage intimidant et humiliant.
Ces deux scénarios sont fréquents, mais à Tanger, ils atteignent des niveaux alarmants. Est-ce un problème de société, d’éducation, de culture, ou simplement un manque d’humanité ? Les employeurs, bien qu’ils ne soient pas tous responsables, jouent un rôle majeur dans cette situation. Ils préfèrent souvent embaucher du personnel peu qualifié, à bas salaire, avec l’idée que la formation se fera « sur le tas », utilisant ainsi les clients comme « cobayes ».
Cette réalité est préoccupante, mais elle est souvent ignorée. Les employeurs, qu’ils soient diplômés de grandes écoles ou simplement fortunés, semblent peu concernés par l’inconfort des clients. Est-ce dû à une offre d’emploi insuffisante, à un manque de compétences, ou à l’absence de centres de formation adéquats ? Ce qui est certain, c’est que cette situation est largement répandue, et il est grand temps de la reconnaître et d’en débattre.