Tout comme l’artiste qui l’habite malgré lui, le plasticien sait bien où il va, délimite le cadre, entrevoit les proportions, choisit à l’avance ses matériaux, veille à l’adéquation des formes et composantes techniques.
L’émoi de l’artiste vient s’allier à la rigueur du technicien et esthète à son insu. Et c’est le réel transmis en caprices géométrisés, d’où ce souci manifeste d’une certaine logique, un équilibré, une harmonie, qui se dégage de la composition d’ensemble.
Et l’on n’hésitera pas à entrevoir, dans cet agencement de formes pourtant géométriques, un paysage, un coucher de soleil ou même des ondes encore indéfinies.
Ainsi s’explique cette conception graphique qui se propose quelquefois même de dépasser l’espace environnement et laisse présager un mouvement plutôt vif et continu.
Une science de la forme qui a permis à l’artiste d’aspirer à un domaine d’abstraction pure. Il est question d’atteindre un degré de finition allant de pair avec cette recherche géométro- activiste simple et nette, de sorte à donner une dimension optique et vitale, dans l’accomplissement de sa tâche de chercheur praticien à la fois murement inspiré et convaincu.
Les entrelacs d’un géométrisme subjectif
Bien que Bachir Demnati ait pratiqué, dans ses débuts, encore de passage, une figuration plutôt sélective et substantielle tels quelque oiseau, des lunettes, un minaret, des dessins que l’on aurait dit des exercices de style qui seront tout de suite suivis par des travaux dans lesquels l’emprise de la géométrie se fait nettement sentir tel Bal Bahr ou porte de la mer, une des plus célèbres portes de la cité, géométrisée à sa guise, ou la fameuse place Amrah, interprétée avec les couleurs encore assez restreintes de sa palette, tout comme une Jeblia ou montagnarde, rendue avec les mêmes humeurs de portraitiste épris de formes strictes et colorées… à suivre