Auteur d’une publication controversée, où il autorise les habitants de sa commune rurale de Louta, dans la province d’Al Hoceima, à circuler librement malgré le couvre-feu nocturne décrété par le gouvernement pendant le ramadan , de 20 h à 6 h, le président de ladite commune, Mekki El Hannoudi, est poursuivi en état de liberté provisoire, après avoir été relâché, lundi 12 avril , d’une garde à vue de 48 heures au poste de la gendarmerie royale d’Imzouren, qui devait enquêter sur des faits d’ « incitation à la violation des décisions relatives à l’état d’urgence sanitaire ».
Le parquet du tribunal de 1ère instance d’Al Hoceima lui a accordé la liberté provisoire sous caution.
Ensuite, se rendant, sans doute, compte, après coup, qu’il est allé trop loin, El Hannoudi s’est rétracté avançant des arguments arguant que les spécificités de sa commune se différenciait des autres par une population très restreinte, des habitations éloignées les unes des autres et de rares cafés fréquentés par une même clientèle.
Pour sa part, son avocat Me Naoufal Bouamri, avocat au Barreau de Tétouan, considère qu’El Hannoudi ne devrait pas être poursuivi par la justice pour plusieurs raisons : « Sa publication sur les réseaux sociaux, à mon avis, ne peut être considérée comme incitation à la rébellion, mais entre dans le cadre de ses prérogatives administratives. Et sa décision doit être vue comme celle d’un président de commune. Il y a une autorité de tutelle qui est habilitée à trancher dans un cas pareil. Et il y a aussi le tribunal administratif auquel l’on peut s’adresser concernant la légitimité ou pas d’une quelconque décision administrative (…) », a écrit l’avocat dans un très long post sur sa page officielle Facebook.
Cette affaire n’en est pas pour autant finie et aura sûrement des suites et, sans doute, des rebondissements.