Depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, le Maroc subit sa politique, son aventurisme. Ses tentatives pour le diviser ne se sont jamais essoufflées. Tous les présidents algériens de Benbella en passant par Boukherrouba alias Boumédiène, Bendjedid, Boudiaf, kafi, Zéroual, Bouteflika et enfin Tebboune, ils ont toujours tenu le même narratif à savoir le leitmotiv du droit des peuples à l’autodétermination. Les relations entre Alger et Rabat sont passées de la méfiance à la défiance. L’Algérie s’est toujours opposée à la récupération du Sahara. Même si la Marche Verte _un véritable coup de poker et de génie du feu SM Hassan Il _a consacré l’unité du Maroc sans verser une goutte de sang. Mais l’Algérie avec son hostilité qui lui est consubstantielle et grâce à l’abondance des revenus colossaux des hydrocarbures s’est permis le luxe de mener une guerre par procuration depuis le choc pétrolier des années 70 et du soutien du dictateur Lybien Kadhafi en plein guerre froide. Une parenthèse « Providentielle » pour le Maroc fut la guerre civile en Algérie entre les islamistes et la junte militaire. C’était la décennie noire où l’horreur des massacres avait atteint les limites de la folie meurtrière et l’autodestruction total. Avec l’avènement de Bouteflika,sa politique de réconciliation et sa participation aux funérailles de Hassan Il, une lueur d’espoir émergeait dans le ciel sombre des pays du Maghreb. Hélas,ce fut de courte durée puisque le boom pétrolier des années 2000 permit à l’Algérie de s’engager de plus belle dans ce conflit même si le Hirak l’a freinée un peu. Avec Tebboune les choses vont s’envenimer voire frôler la guerre. L’Algérie a pris des mesures sans précédent contre le Maroc ignorant de façon systématique la main tendue de SM Mohamed VI. En fait, ce conflit, sa nature est à la fois épistémique (tout ce qui fait la puissance du Maroc, son histoire, sa culture, sa stabilité politique, son aura internationale…) l’Algérie en fait une projection concurrentielle par la force de manière paranoïaque et ontologique (puisqu’elle ne supporte pas ce que le Maroc est.Il est tout ce que l’Algérie n’est pas et ce qu’elle voudrait être). L’exemple du zellige qu’elle a baptisé le zellidge est un cas d’école. Elle veut se l’approprier malgré sa marocanité reconnue par l’UNESCO. Le sommet de l’Atlantique et la reconnaissance par les États-Unis, l’Allemagne, l’Espagne….. et la France ont scellé le sort d’un probable dégel politique entre les frères, rivaux et ennemis maintenant. L’Algérie ne va jamais céder. La marocanité du Sahara est une affaire existentielle pour les Marocains.Elle est inscrite dans leur ADN. Marwan Benyahmed, Directeur de la revue Jeune Afrique, a résumé la différence entre le Maroc et l’Algérie. « l’un a du pétrole, l’autre a des idées. Devinez lequel des deux emprunte le meilleur chemin ? Nul besoin d’être prix Nobel pour en savoir lequel ». l’Algérie souffre de plusieurs maux du syndrome Hollandais qui relie l’exploitation des ressources naturelles au déclin de l’industrie,du secteur des services,et aussi d’une gérontocratie sénile. Autre chose qui -à mon avis résume tout-la nature du modèle marocain est le tout-développement celle du système algérien est le tout-sécuritaire. »
L’Extréme Maghreb du soleil couchant est décidément terre de paradoxe.
SBAI Fouad.