Le 22 juin, chaque année, a lieu la journée de réflexion sur le don d’organes et la greffe. Chaque année, le don d’organes sauve des vies. Cependant, de nombreux patients attendent avec impatience de bénéficier de cet acte de solidarité malgré les obstacles qui subsistent. Rétrospective sur les grands chiffres, le fonctionnement du don d’organes et les préjugés qui subsistent.
Acte citoyen, acte de solidarité, acte de générosité… Selon le dernier baromètre de l’Agence de la Biomédecine 80% des Français sont favorables au don de leurs organes, véritable prouesse logistique et médicale qui permet de sauver des milliers de vies chaque année. L’Agence de la biomédecine veut faire de la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe, et de reconnaissance aux donneurs (22 juin), une date incontournable pour parler du sujet avec ses proches. Car pour augmenter le nombre de greffes en France, il existe un moyen simple : rappeler à ses proches que l’on est donneur ! Ainsi, le moment venu, la volonté de chacun pourra être connue et respectée par leurs proches.
Organismes : chrétiens et musulmans soutiennent « cette noble action »
Est-ce que la religion autorise le don d’organes ? Une question qui refait surface à chaque fois que le sujet du don d’organes est abordé, réactivant la réticence des gens qui ne savent pas quelle est la position des autorités religieuses à faire don de leurs organes ou de ceux de l’un des membres de leur famille.
lundi 07 juillet 2014 , au Palais Royal de Rabat, lors de la «3ème causerie religieuse de la série des causeries hassaniennes du mois sacré du Ramadan, présidée par SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, que Dieu L’assiste, accompagné de SAR le Prince Moulay Rachid et de SA le Prince Moulay Ismail Le conférencier a aussi soulevé, dans ce contexte, la question du don d’organes, soulignant que la sacralité du corps humain implique que ce corps, ses composantes et organes ne doivent en aucun cas être un objet de propriété, ni faire l’objet de marchandisation ou de concession.
Il a fait remarquer que les théologiens musulmans ne s’opposent nullement à la greffe d’organes, devenue une pratique courante dans nombre de pays islamiques, soulignant que l’éthique en médecine doit être sous-tendue par le bien et la conformité avec le principe du respect de l’autre, tout en atténuant la tutelle médicale traditionnelle.
Monsieur le Ministre de la Santé, le Professeur EL Houssaine Louardi a présidé la rencontre nationale sur la promotion du don d’organes et de tissus humains, sous le thème « De mes organes … Une nouvelle vie », mercredi 22 Avril 2015, à l’hôtel Sofitel Jardin des Roses à Rabat. Cette rencontre a connu la participation de Messieurs les Ministres de la Justice et des Libertés, des Habous et des Affaires Islamiques, de la Communication et le Secrétaire Général du Gouvernement, ainsi que Messieurs le Secrétaire Général du Haut Conseil des Oulémas et le Secrétaire Général du Conseil National des Droits de l’Homme.
Des médecins et des représentants des sociétés savantes, des représentants de la société civile et des représentants des médias ont participé à cet événement. Tous les participants ont insisté sur la nécessité de promouvoir le don d’organes et de tissus humains. Les principales recommandations ayant découlé de cette rencontre sont :
- Elaboration de programmes de sensibilisation sur le don d’organes et sa promotion lors des prêches du vendredi, et ce en coordination entre le Ministère de la Santé, le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques ainsi que le Haut Conseil des Oulémas
- Préparation, avec l’appui du Ministère de la Communication, d’émissions et de capsules de sensibilisation à diffuser dans les chaînes TV et radio ainsi que dans les réseaux sociaux, et lancement de plateformes de communication sociale pour la promotion du don d’organes et de tissus
- Implication des artistes dans la promotion du don d’organes et de tissus
- Institutionnalisation de la journée mondiale du don d’organes- une journée nationale de sensibilisation et de promotion du don d’organes et de tissus et organisation d’activités régionales de sensibilisation.
- Révision et actualisation de la loi régissant la greffe d’organes, pour distinguer le prélèvement et la transplantation des organes du prélèvement et la transplantation des tissus, des cellules et des résidus opératoires
- Création et mobilisation d’un réseau de tissus associatifs et élaboration de partenariats pour la promotion du don d’organes et de tissus
- Simplification de la procédure d’enregistrement dans le registre de dons et mise en place d’une carte de donneur, en veillant à sa diffusion et son utilisation
- Harmonisation entre la loi sur le prélèvement et la greffe d’organes et les autres lois, surtout la loi pénale et les conventions internationales ratifiées par le Maroc, et accélération de l’adoption des dispositions légales et réglementaires relatives à la commission nationale d’éthique médicale
- Mise en place d’une cellule constituée de toutes les parties prenantes dans la promotion du don d’organes et de tissus humains pour veiller à l’application des recommandations de cette rencontre, sous l’égide du Ministère de la Santé.
M.N.B