par le Docteur Abdelhak BAKHAT
« Le Maroc restera dans son Sahara
et le Sahara demeurera dans son Maroc,
jusqu’à la fin des temps ! »
SM Le Roi Mohammed VI
Le Roi et le Peuple Marocain ont célébré avec enthousiasme, hier vendredi 18 novembre 2022, le 67ème anniversaire de la Fête de l’Indépendance du Royaume.
L’histoire nous rappelle que, 8 années après le discours prononcé en avril 1947 par feu le Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef dans les Jardins de la Mendoubia à Tanger, proclamant son voeu de voir le Maroc réunifié et indépendant, ce même vœu soutenu par la Cour de La Haye, qui réaffirme, le 27 août 1952, le principe de la souveraineté du Maroc, le 6 novembre 1955, le ministre français des Affaires étrangères, Antoine Pinay, et Sidi Mohammed Ben Youssef signent les accords de la Celle-Saint-Cloud, prévoyant le retour sur le Trône du Sultan Mohammed V, et l’indépendance du Maroc. Dix jours plus tard, Mohammed V rentre triomphalement à Rabat.
Le 18 novembre 1955 marque le début de l’ère de l’indépendance.
Ainsi, Feu SM Mohammed V a proclamé, le 18 novembre 1955, la libération du Maroc du joug du colonialisme. L’indépendance n’est certes officiellement déclarée que le 2 mars 1956, mais le Royaume respirait déjà un air de liberté, la tête tournée vers l’avenir, celui de l’édification de l’Etat Nation. « Nous nous réjouissons de pouvoir annoncer la fin du régime de tutelle et du protectorat et l’avènement d’une ère de liberté et d’indépendance ».
C’est en ces termes que feu SM Mohammed V avait annoncé la fin de la période coloniale et le recouvrement par le Maroc de son indépendance et de sa souveraineté, ainsi que le lancement de la marche du développement dans tous les secteurs. Le Sultan avait ajouté : «Au terme des négociations, le régime de protectorat prendra fin et le Maroc connaîtra une ère nouvelle, où il examinera sa souveraineté dans le cadre des nouveaux accords et dans un esprit de compréhension et de coopération féconde avec le peuple français ».
Dès cette date, feu SM Mohammed V avait révélé dans le discours du Trône les éléments d’une réforme constitutionnelle basée sur l’établissement d’un État de droit, en soulignant : «Notre objectif est la constitution d’un gouvernement marocain responsable et représentatif, expression authentique de la volonté du peuple». Feu SM Mohammed V avait alors tracé des orientations directes, appelant à la démocratisation et au multipartisme.
Aussitôt, le Maroc s’est engagé dans un laborieux processus de modernisation administrative, dans lequel les paramètres de la décentralisation, de la déconcentration et de la régionalisation ont occupé une place majeure.
Conscientes de la gravité de l’héritage légué par le protectorat, les autorités marocaines ont dû rompre avec le passé pour jeter les bases d’une nouvelle organisation administrative de proximité. Ce choix volontariste et déterminé de feu SM Mohammed V a permis au Maroc d’inaugurer, dès 1959 une pratique moderne de la gestion locale, avec la mise en place de 800 collectivités territoriales de base, la mise en œuvre d’un système électif et pluraliste pour la désignation des Conseils communaux et l’adoption du suffrage universel direct.
Le territoire a très tôt occupé une place prépondérante dans l’esprit collectif des Marocains conscients que le Grand Maroc devait recouvrir l’ensemble du territoire administré par les Français et les Espagnols, mais aussi toute la partie Ouest du désert algérien, le Nord du Mali ainsi que l’intégralité de la Mauritanie. Cet espace était défini comme les limites historiques du Maroc.
Ainsi, dans une lettre que feu SM Mohamed V adressa au président espagnol Franco en 1960, le Souverain annonçait sa volonté de faire table rase du découpage territorial colonial : «Nos deux peuples doivent résoudre leurs différends dans l’intérêt de leurs générations futures […] en fondant leurs échanges sur les bases de l’égalité et du respect mutuel, en écartant toutes les idées qui ne concordent désormais plus avec notre temps, et en renonçant à tous les privilèges et droits concédés en vertu d’accords archaïques dont la concertation avait eu lieu dans des circonstances exceptionnelles».
Il apparaît clairement que le Maroc indépendant n’entendait renoncer à aucune partie du Grand Maroc : la région de Tarfaya fut récupérée en 1958 ; la frontière avec l’Algérie fut contestée en 1963, ce qui donna lieu à un conflit armé connu sous le nom de « Guerre des Sables » ; l’enclave de Sidi Ifni fut récupérée en 1969 suite à des négociations avec l’Espagne ; la Mauritanie ne fut reconnue par le Maroc qu’en 1970 (c’est-à-dire plus de dix ans après son indépendance) ; et enfin, le Sahara Marocain fut rattaché au Maroc en 1975 suite à la Marche Verte et aux accords de Madrid qui en découlèrent.
Quelques mois après ces accords et plus de 25 ans après la lettre que Mohammed V avait adressée à Franco, feu SM Hassan II affirmait encore : «Je suis heureux que le bon droit ait finalement et pacifiquement prévalu en ce qui concerne notre Sahara. J’ai bonne espérance qu’un jour on reconnaîtra de même que Sebta, Mellilia, les îles du Rif sont territoires Marocains ».
Dresser un bilan exhaustif et objectif de ces 67 années d’indépendance nécessite des études et des analyses approfondies, car l’accession à l’indépendance signifiait l’engagement d’une bataille rude, et sur tous les plans. C’est le Grand Jihad. Un combat qui a été souvent couronné de succès, mais a enregistré aussi des échecs.
Le Maroc d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui de 1955. De l’étape de la libération engagée par feu Mohammed V en parfaite symbiose avec le peuple, le Maroc a connu celle de l’édification sous le règne de feu SM Hassan II. Aujourd’hui, c’est un Maroc nouveau qui est en train d’être bâti par SM le Roi Mohammed VI : le Maroc de l’unité territoriale, de la liberté, de la démocratie, des Droits de l’Homme, de la justice sociale et de la citoyenneté.
La commémoration du 67ème anniversaire de l’Indépendance intervient au moment où notre pays vit une ère nouvelle sous le règne de SM le Roi Mohammed VI. Elle intervient aussi au moment où la question de la réalisation du changement et du redressement constitue l’une des aspirations fondamentales du peuple qui désire voir le gouvernement apporter les solutions qui s’imposent aux problèmes dont souffre notre pays.
Elle intervient également à l’heure où des opportunistes-séparatistes dont on n’entendait pas parler au moment où le Royaume revendiquait ses territoires occupés, font le jeu d’un pays voisin rancunier et expansionniste rêvant d’un débouché sur l’Océan Atlantique à travers les terres Marocaines.
En fait, pour eux, ce rêve est en train de tourner au cauchemar dont ils se réveilleront un jour quand ils se rendront finalement compte que, pour reprendre les termes de SM le Roi Mohammed VI, nous dirons : «Le Maroc restera dans son Sahara, et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu’à la fin des temps !»