Tanger est sortie de sa torpeur depuis l’accession au trône de SM Mohammed VI. À l’ombre du rocher sur lequel repose depuis des siècles la médina, la ville mode
e n’en finit pas de s’étendre Un port à conteneurs parmi les plus grands du monde, une
Le 27-02-2015 à 16:20:31
Le palan descend aussitôt fouiller dans les entrailles du monstre de 400 m de long sagement amarré au quai depuis la nuit précédente. Un va-et-vient incessant, répété par cinq autres portiques, pour extraire une partie des 18 000 conteneurs chargés dans les cales du Marstal Maersk, l’un des plus gros navires de commerce jamais mis en service. Derrière s’étendent les vastes terminaux du port Tanger Med, sur lesquels est aligné ce qui ressemble, vu du ciel, à des piles de Lego multicolores
Voulu par Mohammed VI dès 2002 et opérationnel cinq ans plus tard, Tanger Med joue dans la cour des grands ports à conteneurs mondiaux. Il a traité 2,5 millions de boîtes en 2013 – seul Durban, en Afrique du Sud, fait mieux aujourd’hui sur le continent. Et avec l’arrivée programmée des deux nouveaux terminaux à l’horizon 2016-2017, pour un investissement de 1 milliard d’euros, ce sont près de 8 millions de conteneurs qui seront bientôt traités chaque année sur les quais tangérois.
Sans oublier le million de véhicules en transit, dont près de la moitié pourrait alors sortir des chaînes de montage de l’usine Renault, inaugurée en 2012 (la première en Afrique) et installée dans l’une des zones franches accolées aux terminaux. « C’est la proximité du port qui a motivé le constructeur français à venir s’installer ici et son implantation provoque aujourd’hui l’arrivée de nombreux équipementiers automobiles.
Le premier complexe portuaire privé du pays n’est que la vitrine de l’L’Agence Spéciale Tanger Méditerranée (TMSA) qui gère aussi plusieurs milliers d’hectares de zones franches entre Tanger et Tétouan. L’idée de départ était d’attirer les investissements étrangers pour développer la région et TMSA peut aujourd’hui revendiquer la présence de près de 500 entreprises et la création de 60 000 emplois. D’autres grandes sociétés semblent prêtes à emboîter le pas à Renault : Coca-Cola va installer une unité d’embouteillage, tandis que l’une des plus grandes aciéries chinoises voudrait fondre sur place les pipelines destinés à l’Afrique.

Il suffit d’emprunter l’autoroute tirée sur la cinquantaine de kilomètres qui séparent le port de la ville de Tanger pour mesurer l’ampleur du développement de la région, devenue en moins de dix ans le deuxième poumon économique du pays, juste derrière Casablanca. Tanger est sortie de sa torpeur depuis l’accession au trône de Mohammed VI. À l’ombre du rocher sur lequel repose depuis des siècles la médina, la ville mode
e n’en finit pas de s’étendre
Les grues hérissent même les collines environnantes, quand celles-ci ne sont pas tout simplement arasées pour laisser place à de nouveaux chantiers. Tanger se sent à l’étroit et se construit un avenir en béton armé. Tout va très vite car l’agglomération n’a pas d’autre choix que de s’agrandir et de mode
iser ses infrastructures. Afin d’éviter les dérapages urbanistiques, la wilaya a lancé en 2013 le plan Tanger Métropole
Doté de 7,6 milliards de dirhams (environ 700 millions d’euros), il prévoit la remise à niveau des équipements publics et surtout leur extension vers les barres d’immeubles sans âme qui repoussent les limites de la ville. Pour répondre aux nouveaux besoins du marché du travail, l’agglomération a vu sa population doubler en quinze ans, dépassant aujourd’hui le million d’habitants.

Pour l’instant, cela ne ressemble qu’à une vulgaire digue de béton, coulée à quelques brasses des falaises qui plongent dans la Méditerranée, mais la base navale de Ksar Sghir sera opérationnelle en 2015.
L’annonce était attendue avec impatience, puisque ces installations flambant neuves serviront de port d’attache à la frégate Mohammed-VI, réceptionnée en janvier 2014 par la marine marocaine. En plus d’abriter le bâtiment de combat le plus grand et le plus puissant du continent africain, la base accueillera les trois corvettes livrées en 2013 par les chantiers néerlandais Damen.
Construite sur 4,5 ha pour 1,7 milliard de dirhams (environ 155 millions d’euros), cette base se situe à proximité du port de Tanger Med. Elle aura pour mission d’assurer la surveillance des côtes nord du pays, ainsi que de contribuer à la sécurité dans le détroit de Gibraltar, emprunté chaque année par plus de 100 000 navires.
Jeuneafrique