Le bureau Maroc de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et la Commission nationale de coordination des mesures de lutte et de prévention contre la traite des êtres humains organisent, du 1er au 4 décembre à Tanger, une simulation d’enquête et de procès portant sur des affaires de traite de personnes et de trafic illicite de migrants.
Selon la MAP dont nous rapportons les informations, cet atelier, destiné à un groupe d’acteurs de la justice pénale en charge des enquêtes, des poursuites et des jugements des affaires de traite des personnes, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre au Maroc du projet régional portant sur le démantèlement des réseaux criminels transfrontaliers impliqués dans la traite des personnes et le trafic illicite de migrants en Afrique du Nord, financé par l’Union européenne.
S’exprimant à l’occasion de l’ouverture de l’atelier, le directeur de la Police judiciaire, le préfet Mohamed Dkhissi, a mis en avant l’intérêt accordé par le Maroc à la lutte contre la traite de personnes, et ce à travers la ratification de plusieurs conventions internationales y afférentes, à l’instar de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée ainsi que le protocole qui s’y rapporte visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.
M. Dkhissi s’est également arrêté sur l’évolution notable du cadre législatif et réglementaire marocain en matière de traite des êtres humains durant ces dernières années, évoquant ainsi la loi relative à la lutte contre la traite des êtres humains promulguée en 2016 dans le but de créer un système législatif intégré pour lutter contre ce phénomène, outre le décret de 2018 portant création de la Commission nationale chargée de la coordination des mesures ayant pour but la lutte et la prévention de la traite des êtres humains.
Pour sa part, le directeur des Affaires pénales et des grâces au ministère de la Justice, Hicham Mellati, a précisé, dans une allocution lue en son nom par Rachid Meziane, représentant du ministère de la Justice, que le Maroc a choisi d’adopter une approche globale dans la lutte contre la traite des êtres humains, basée sur quatre axes principaux à savoir la prévention, la protection, la poursuite et le partenariat.
La traite des personnes est considérée comme la troisième forme de criminalité organisée la plus répandue, après le trafic d’armes et le trafic de stupéfiants, a-t-il relevé, notant que le Maroc a adopté des mesures essentielles visant la protection des victimes de ce crime.
Quant à la directrice du bureau Maroc de l’ONUDC, Siham Al Figuigui, elle a noté que cette rencontre est un atelier pratique par excellence visant à renforcer les compétences d’acteurs de la justice pénale en charge des enquêtes, des poursuites et des jugements des affaires de traite des personnes, faisant savoir que les travaux de cet atelier reposent sur une simulation d’une enquête basée sur une scène de crime réaliste, qui permettra aux participants d’adopter une dynamique de travail participative pour trouver des réponses communes.
Par ailleurs, le premier président de la Cour d’appel de Tanger, Bouchaib Mouhib, a mis l’accent sur le rôle de la justice dans la lutte contre les crimes relatifs à la traite des êtres humains, affirmant que la circonscription judiciaire de la Cour d’appel de Tanger veille à la bonne application de la loi, notamment dans les affaires relatives à la traite des personnes.
Cet atelier vise à mettre en situation les participants selon un scénario étudié, et ce dans le but d’établir une base commune de connaissances et de compétences en matière de lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants.
L’atelier vise aussi à permettre aux participants d’améliorer leurs techniques d’identification des victimes, de renforcer leurs techniques d’enquête, d’investigation et de préservation des preuves, de renforcer la coordination inter-agence pour de meilleures stratégies d’enquête et de poursuites et d’identifier les bonnes pratiques pour une meilleure gestion des enquêtes et des poursuites en la matière.
Il est à noter que le projet régional portant sur le démantèlement des réseaux criminels transfrontaliers impliqués dans la traite des personnes et le trafic illicite de migrants en Afrique du Nord, d’une durée de trois ans, a pour objectif global de renforcer les capacités de l’Egypte, de la Libye, du Maroc et de la Tunisie pour démanteler efficacement les réseaux criminels impliqués dans le trafic de migrants et la traite des êtres humains.