Le haut-commissariat au plan a rendu public le N°54 des cahiers du plan. Cette publication scientifique d’une soixante de pages apporte des éclairages décisifs sur certains enjeux du développement du Maroc, notamment sur la qualité de vie des populations des populations rurales et urbaines. Voici ce qu’il faut en retenir.
1-L’esperance de vie à la naissance s’améliore…mais pas pour tous.
L’espérance de vie à la naissance, et donc la mortalité aux âges adultes, connait une amélioration. Cependant, le document du plan indique que les progrès réalisés ne concernent pas tous les citoyens. Les ruraux sont en effet beaucoup moins impactés par ces progrès, à cause notamment des déficits en matière de développement humain et d’accès aux centres de soins de proximité.
2-Les dépenses de santé appauvrissent les ménages
Qualifiés de « catastrophiques », les dépenses de santé apparaissent selon les conclusions de l’article de Abdeljaouad Ezzrari, basé sur l’enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages réalisée par le HCP en 2013-2014, comme un facteur important d’appauvrissement des citoyens. Il est démontré ainsi que 2,04 % des ménages marocains consacraient en 2013-2014 plus de 40 % de leur faculté contributive au paiement direct des soins de santé. Cette part est plus importante pour les 20 % des ménages les plus pauvres, dont 2,38 % font face à des dépenses catastrophiques en soins de santé. Ces dépenses ont ceci de nuisibles qu’elles réduisent l’impact des politiques publiques que le Maroc a fortement engagées pour limiter les risques de pauvreté.
3-Les efforts pour l’égalité entre les genres en nette progression.
En ce qui concerne l’égalité entre les genres, l’étude présentant la conception et l’opérationnalisation d’un indice composite à même de renseigner sur les déficits de la parité femmes hommes, montre un nette progression dans la résorption des écarts. Selon le document du HCP, le Royaume serait à mi-parcours de la réalisation de l’objectif d’égalité de genre, bien qu’il existe encore d’importantes disparités homme-femme dans différents domaines, notamment dans les secteurs de l’emploi. Les déficits en termes d’égalité sont principalement inhérents au manque d’égalité dans le domaine de la prise de décision politique (la vie publique). En revanche, les progrès d’égalité émanent des réalisations paritaires dans la santé, les conditions de vie et l’éducation des jeunes.
4- Le découpage régional entretient les inégalités.
Malgré l’adoption d’un nouveau découpage territorial, faisant passer les régions de 16 à 12 en 2015, les disparités entre les régions demeurent persistantes. Les régions qui ont profité le plus du développement sont celles qui disposent, depuis les années 90, d’un capital humain qualifié et qui se caractérisent par un taux d’urbanisation plus élevé (HCP, 2018). Ainsi, le document du HCP propose à la lumière de l’étude « Quel découpage optimal pour la minimisation des inégalités interrégionales du développement humain au Maroc », un modèle de régionalisation conçu sur le principe d’une réorganisation territoriale optimale pouvant favoriser l’équité entre les régions en matière de développement humain.
Sali B.O