Zouber El Malti, un Creusotin (NDLR : originaire de Creusot, commune française située dans le département de la Saône-et-Loire), de 39 ans, sort un livre intitulé « Parcours du combattant, tel père, tel fils», focalisé sur son combat contre la discrimination à l’embauche dont il aurait été victime. L’intéressé aurait porté plainte contre trois écoles dans lesquelles il aurait postulé comme professer».
Pour l’enseignante universitaire, Amina Azmani, l’analyse de l’ouvrage de Zouber El Malti commence par son mot de la fin : « … je dépose enfin ma plainte contre trois écoles, pour discrimination à l’embauche ».
Effectivement, ce récit émouvant, au-delà de toute imagination, est une affaire à suivre, estime Azmani, expliquant que l’acharnement du destin sur ce jeune homme, dont le profil s’adapte très bien au plus beau métier du monde : l’enseignement …et pas n’importe lequel ! Celui des mathématiques ! C’est sa priorité évidente d’après ses expériences et ses préférences ».
L’enseignante explique que « pour ce jeune, armé de diplômes supérieurs, trouver un emploi relève d’un vrai parcours de combattant ; il doit affronter les inégalités, les stéréotypes et les préjugés…
Dans son analyse de l’ouvrage, Amina Azmani souligne l’impressionnante autobiographie de l’auteur « écrite dans un style remarquable, nous amenant à cette année marquée par plusieurs attentats islamiques dont celui de « Charlie-Hebdo »… une signature daech, dira-t-elle, poursuivant : l’islamophobie grandit et les jeunes sont pris au piège entre les terroristes, leurs crimes et leurs idées archaïques et les extrémistes racistes avec leurs amalgames qui font bon train.
Le récit commence par un événement mondial (1998) qui marquera l’arrivée du jeune bachelier marocain en ce pays des droits de l’homme tant glorifié par son père, ancien combattant de l’armée française! Rapporte-t-elle, poursuivant : « Comme toute autobiographie sérieuse (ou qui se respecte), l’auteur revient sur son enfance dorée, ce couple atypique que forment ses parents et sa ville natale Tétouan, symbole d’ouverture et de tolérance, pour nous amener jusqu’à l’obtention de son bac et son arrivée en France .
L’aventure commence dès ĺa prise du bateau, puis l’arrivée à l’école, l’internat… la rencontre avec la génération Black-Blanc-Beur…les premières difficultés dans l’enseignement pratique…des efforts et encore des efforts pour réussir ! Mais aussi des déceptions, sentiment d’injustice quant au comportement de certains profs! Succession de petits incidents qui peuvent affecter le moral de tout jeune qui ne demande que de s’intégrer et joindre l’utile à l’agréable, en étudiant mais aussi en s’amusant entre amis…rapporte la narratrice, ajoutant que « Le récit nous détaille toute une période d’études supérieures avec son lot de déception, d’injustice ressentie, de comportement haineux de l’entourage, de manque de respect, mais aussi de nostalgie du pays, de changements d’études, de nouveaux départs et enfin de réussites et d’obtention de diplômes ».
Une vie épanouie commence pour un couple amoureux et l’arrivée d’une petite fille, une motivation pour continuer le combat… Cependant l’auteur nous amène à une France en ébullition, des événements tragiques et la priorité n’est plus à la justice sociale mais à l’identité nationale et la sécurité. Et le début du calvaire qui va durer plusieurs années… Impossible de décrocher un emploi avec parfois des lettres de refus surréaliste. C’est plus qu’un parcours de combattant » dira-t-elle, s’interrogeant : « Comment faire face à cette injustice? Et si la naturalisation est la solution? Une opportunité au niveau professionnel? Et concluant : « Enfin un pas dans le secteur de l’enseignement ! La découverte d’une vocation : être prof !