Nadia est une jeune marocaine victime des paradoxes de notre société qui tolère l’hypocrisie mais rejette la différence. A travers son histoire, Siham Benchekroun a levé le voile sur le sort de beaucoup de femmes au Maroc; femmes qui se sont senties déchirées entre les obligations tracées par la société, par les autres, et l’envie de réaliser leurs rêves, vivre librement, vivre pour elles-mêmes.
Nadia a grandi entourée de femmes illettrées qui ont tenté de lui enseigner le « bon » comportement d’une femme mariée, c’est-à-dire n’être que l’esclave de l’homme, parce que c’est lui le plus fort, parce que c’est lui qui offre foyer, nourriture, ou tout simplement parce que c’est un homme et qu’elle n’est qu’une femme.
Elle a grandi en voyant les femmes écrasées, réduites à la corvée quotidienne. Leur devoir si ce n’est leur existence se limite à cuisiner, laver la vaisselle, éduquer les enfants, servir l’homme. En tant que jeune femme enseignée, Nadia a rejeté ce qu’on lui offrait. Elle ne voulait pas d’un mariage qui ferait d’elle une bonne à tout faire, ce qu’elle voulait, c’est une histoire d’amour pareille à celle lues dans les romans qu’elle avait lus. Elle s’est juré que jamais, jamais elle ne ressemblerait à ces femmes qui ont hanté son enfance.
Malheureusement, le destin en a décidé autrement. Il lui ‘a envoyé Ali, dont elle est tombée amoureuse. Charmée par le bel avenir qu’il lui promettait, elle l’a épousé. Bien vite, elle s’est retrouvée avec deux enfants et dans un tourbillon de problèmes. Elle a dû renoncer à ses études.
Elle n’avait même plus droit de penser et pourtant tout le monde la blâmait. Tout le monde prétendait qu’elle avait tout pour être heureuse: un bon mari, de beaux enfants, une belle maison. Mais ce n’était rien à côté de ce qu’elle avait perdu: ses rêves, ses ambitions, son être… décidée à prendre la relève pour tout changer. Elle a demandé le divorce et elle est passée de statut de femme mariée à celui de divorcée qui dans notre société signifie impure, scélérate, criminelle.
Mais Nadia était prête à l’assumer car enfin elle pourra rêver librement.
Elle pourra penser.
Vivre.
Bonne Lecture !